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Par Elodie Dalloo
8 février 2023 18:11
Très engagé dans le social, Hussein Jafferally, domicilié à Vallée-Pitot, était volontaire au centre Al Hudaibiyyah. «Je l’ai côtoyé pendant de nombreuses années. Li ti enn bon garson, bien trankil. Il nous apportait son aide tous les après-midi après ses heures de travail. Il m’a souvent aidé à faire la distribution des repas chauds dans la localité», lâche Riad Peertum, le directeur de l’organisation. Il l’avait d’ailleurs croisé peu avant son accident, le jeudi 26 janvier. Contrairement à ses habitudes, dit-il, «il nous avait rendu visite avant de se rendre au travail». Riad Peertum est tombé des nues lorsqu’il a été informé, à peine quelques minutes après le départ de l’adolescent, que celui-ci avait été victime d’un accident de la route.
Les faits se sont produits aux alentours de 9 heures, à l’angle des rues Pope Hennessy et Labourdonnais, dans la capitale. D’après l’enquête policière, un autobus de la National Transport Corporation (NTC) circulait en direction du Champ-de-Mars lorsque Hussein Jafferally, qui était à moto, aurait soudainement émergé de la rue Labourdonnais, en direction de la rue L’Église. Le conducteur de l’autobus n’aurait pas été en mesure de l’éviter. Ayant subi de graves blessures, l’adolescent a été conduit à l’hôpital Jeetoo dans une ambulance du SAMU, où il a été admis au département des soins intensifs.
Très proche du jeune homme, Riad Peertum raconte lui avoir souvent rendu visite. «Lorsque j’ai vu dans quel état il s’était retrouvé, je savais qu’il ne survivrait pas.» Bien que des prières aient été dites pour que le jeune homme se rétablisse, celui-ci a poussé son dernier souffle au bout de quatre jours d’hospitalisation, plongeant son entourage dans une profonde tristesse. «Ses proches n’ont même pas pu lui parler une dernière fois car il n’a jamais repris connaissance après son accident.» Une autopsie a attribué son décès à des «cranio cerebral injuries».
À seulement 17 ans, Hussein Jafferally était un adolescent débrouillard et ambitieux. Il gagnait sa vie comme vendeur de kebab et espérait, dans un futur proche, pouvoir monter sa propre entreprise dans le même domaine. Ayant quelqu’un dans sa vie, il projetait également de se marier et de fonder une famille ; des rêves qui ne verront, malheureusement, jamais le jour. Ses funérailles ont eu lieu le lundi 30 janvier, soit quelques heures après qu’il a rendu l’âme. Bouleversé, Riad Peertum lance un vibrant appel aux usagers de la route, particulièrement aux jeunes. «Je leur demande de faire attention, de rester prudents et de ne pas mettre en danger leur vie, ainsi que celle d’autres usagers de la route. C’est toute une famille qui souffre après leur départ.»
Par ailleurs, le conducteur de l’autobus, âgé de 58 ans, a été soumis à un alcotest, qui s’est avéré négatif. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire.
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