Fête des Mères : Le bonheur d’être maman… adoptive

Elles rêvaient d’être maman, et le rêve s’est réalisé.Au-delà de leurs espérances. Pour fonder une famille ou compléter leur tribu, ces femmes ont eu recours à l’adoption et en sont très heureuses. Et même s’il y avait pas mal d’appréhension et de stress au départ de cette merveilleuse aventure, l’amour a fini par prendre le dessus. Car avoir un enfant, même s’il n’est pas biologique, c’est aussi pour la vie.

Aujourd’hui, Mirella sera la plus heureuse des mamans. Car, en ce jour de la fête des Mères, elle sera entourée non pas d’un, non pas de deux, mais de neuf enfants ! Neuf filles pour être plus précis, dont quatre ont été adoptées. Cette maman de 48 ans a voulu aller au-delà des liens du sang afin d’apporter son amour à d’autres enfants qu’elle n’a pas mis au monde et les élever comme les siens.

Mirella garde inscrits précieusement dans sa mémoire les jours où elle a accueilli chacune de ses filles : Mélanie, aujourd’hui âgée de 23 ans, Nadia, 20 ans, Mélodie, 24 ans, et Christina, 33 ans. «J’ai accueilli ces filles chez moi car chacune d’elles avait un passé difficile et mon instinct maternel a pris le dessus», confie-t-elle. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’a aucun regret, au contraire, elle est plus que jamais heureuse d’avoir toutes ses filles autour d’elle, de les voir s’épanouir au quotidien.

Grandir avec les autres

Elle le reconnaît : l’adoption est un parcours difficile et compliqué qui décourage beaucoup de mères d’y avoir recours… Mais malgré cela, Mirella n’a jamais baissé les bras. Elle a persévéré et a pu ainsi offrir à ses filles adoptives une famille afin qu’elles puissent grandir dans un environnement correct. Mirella et son époux Alain ont toujours ressenti le besoin d’accueillir des enfants abandonnés chez eux. Un désir qui lui vient de sa propre mère qui accueillait des enfants à la maison durant son enfance.

Aujourd’hui, cette habitante de Flacq mène une belle vie, entourée de ses filles. «Chacune de mes filles est traitée de la même manière, j’encourage chacune à  poursuivre ses rêves afin d’avancer dans la vie. On a appris à grandir avec les autres, dans le partage. Le plus important pour moi, c’est que les filles soient heureuses. Je les qualifie de personnes à part entière. Puis, c’est magnifique le partage qui existe entre mes filles biologiques et celles qui ont été adoptées. Nous vivons des moments de complicité qui resteront à jamais dans nos souvenirs.»

Cette super maman encourage les gens qui ressentent le besoin d’adopter à le faire sans hésitation. «Si vous avez de l’amour à offrir et trouvez que vous pouvez accueillir un enfant chez vous, faites-le. J’espère que dans les années à venir, on trouvera un encadrement nécessaire pour ces enfants, car beaucoup sont livrés à eux-mêmes.»Cette journée consacrée aux mamans, Mirella compte la passer en famille, auprès de ses enfants et de ses proches. Car, pour elle, l’amour familial est ce qu’il y a de plus beau au monde.            

Amour débordant

Autre maman adoptive, même amour débordant. Rita Venkatasawmy, 53 ans, l’Ombudsperson for Children, n’oubliera jamais sa rencontre avec Yukime Aashiana qui allait devenir sa fille. La vie de celle qui se bat pour les droits des enfants a complètement changé. Rita Vencatasawmy a eu recours à l’adoption après le décès de son époux. «Je savais que je n’allais jamais connaître le bonheur de l’enfantement car je ne voulais pas me remarier, j’ai donc pensé à l’adoption. J’ai tout le temps été entourée d’enfants et je voulais avoir le mien», nous dit-elle, émue. Elle a rencontré Yukime lors d’une visite à Cité La Pipe où vivaient des Rodriguais squatters. «J’ai fait la connaissance d’une femme et nous sommes devenues des amies. Par la suite, elle m’a proposé de prendre sa fille chez moi car elle était trop pauvre pour l’élever.»

Yukime a 7 ans quand elle emménage chez Rita et quelque temps après, cette dernière entreprend les démarches pour que la petite devienne sa fille. Une des plus belles choses qui lui soient arrivées. «Dans la vie, il faut oser, il faut briser les frontières et un enfant vous permet d’ouvrir votre cœur et de devenir une bonne personne.Mon enfant m’a appris à avoir un regard profond sur tous les enfants à Maurice. Elle est une source d’encouragement pour moi et me permet de me battre pour chaque enfant. Mon cœur s’est agrandi avec l’arrivée de Yukime à mes côtés.»Yukime est aujourd’hui une belle jeune femme qui enseigne la danse aux enfants et dont sa maman est très fière. «À chaque fois que je vois Yukime, je suis émerveillée.»

En tant que mère adoptive, Rita souhaiterait que certaines choses changent. Que les procédures soient plus simples. «Il faut revoir le cadre dans lequel on permet l’adoption car beaucoup de femmes n’arrivent pas à avoir d’enfant. Certaines femmes souhaitent adopter, offrir un bonheur à un petit, mais parfois c’est tellement difficile. Il faudrait aussi mettre en place un cadre légal pour qu’il n’y ait pas d’abus.»

Aujourd’hui, mère et fille comptent profiter à fond de la fête des Mères. Un jour tellement spécial pour ces deux êtres qui se sont trouvés et aimés. Une occasion aussi, chaque année, de renouveler «ce lien d’amitié entre mère et enfant, et de se rappeler les moments vécus ensemble». En cette journée, Rita et Yukime prévoient aussi un déjeuner avec toute la famille. Un moment de pur bonheur.