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Flash flood : le Sud-Est submergé, des habitants bouleversés

17 avril 2021

Plusieurs localités du Sud-Est ont été prises de court par les fortes averses qui ont créé d'importantes accumulations d'eau.

La surprise d’abord. Puis, une vive inquiétude, suivie d’un vrai choc pour ces familles qui ont dû assister impuissantes à l’accumulation des eaux dans leur cour et leur maison. Le matin du vendredi 16 avril, les Mauriciens, plus particulièrement ceux habitant les régions du Sud-Est, se sont réveillés avec des images et des nouvelles inquiétantes. D’ailleurs, cette partie de l’île a enregistré le plus fort taux de pluviométrie, notamment à Plaisance avec 190,8 mm, selon la station météorologique de Vacoas. Selon les prévisionnistes, ce mauvais temps est dû aux conditions atmosphériques humides et instables qui favorisent la formation de nuages actifs à caractère orageux.

 

En attendant une amélioration du temps prévue pour le dimanche 18 avril, les averses, qui se sont abattues durant toute la nuit de jeudi à vendredi et se poursuivant dans la matinée, ont causé de gros dommages dans cette partie de l’île. Rivières en crue, routes impraticables, arbres déracinés, cours submergées, maisons inondées, véhicules pris au piège… Les secours ont été à pied d’œuvre durant plusieurs heures pour intervenir sur le terrain. Il y a d’abord eu neuf femmes qui se sont retrouvées prises au piège à La Ferme Coco, Bambous-Virieux, où elles travaillaient, avant d’être secourues par la SMF. Un autobus qui transportait des étudiants qui se rendaient à leur centre d’examens a dû être escorté par la police.

 

Du côté des habitants, principalement des régions de Bambous-Virieux et Vieux-Grand-Port, certains ont connu de nombreux dégâts. Même si la région est régulièrement sujette aux inondations lors des fortes averses, beaucoup d’entre eux disent n’avoir jamais vécu un tel scénario au vu de l’intensité des averses et de la rapidité avec laquelle l’eau s’est accumulée.

 

Fabiola, une habitante de Grand-Bel-Air, a assisté impuissante à une scène irréelle. Sans crier gare, le canal se trouvant à l’arrière de sa maison a débordé, provoquant une importante accumulation d’eau dans sa cour et sa maison. «On se retrouve avec une voiture remplie d’eau et de boue. Pareil pour notre sous-sol. On a perdu notre four, notre frigo, notre machine à laver et nos provisions du mois. C’est triste de voir ça et de ne rien pouvoir faire pour empêcher ça.» Ce qui la dérange davantage, dit-elle, c’est que les secours ont mis beaucoup de temps avant d’intervenir. «Je comprends qu’ils soient débordés mais je n’ai pas arrêté d’appeler depuis 10 heures le matin et ce n’est qu’à 14 heures qu’ils sont venus. Heureusement que personne n’a été blessé.»

 

Loko Ramful, habitant de Grand-Sable et exerçant comme chauffeur, a assisté à la dégradation de la situation à Bambous-Virieux, localité sévèrement touchée par les intempéries, alors qu’il était en chemin pour récupérer des employés dans son van. «Il y a eu de la pluie toute la nuit mais c’est le matin que ça s’est intensifié. Le niveau d’eau est monté très vite. On ne pouvait plus passer près des rivières parce qu’elles étaient complètement débordées. Il y avait beaucoup d’arbres et de branches sur les routes. Le niveau d’eau a commencé à descendre après une heure environ mais il y a eu beaucoup de dégâts, ce qui a créé une circulation monstre.» S’il a pu sortir de Bambous-Virieux après plus d’une heure, Loko Ramful a été témoin de la détresse de plusieurs familles dont les maisons ont été envahies par les eaux.

 

Du côté de Grand-Bel-Air, Nadine Nobin, qui habite la localité depuis huit ans, dit avoir vécu pour la première fois une pareille chose. En très peu de temps, dit-elle, le ruisseau se trouvant derrière sa maison a débordé et l’eau a envahi sa cour. «C’est la première fois que je vois l’eau monter autant. C’était assez impressionnant. Il y a eu de la pluie toute la nuit. Il y a de courtes accalmies mais ça ne s’arrête pas depuis hier soir.»

 

Pour Louis Eddy Apollon, pêcheur de la localité, la situation était tout simplement catastrophique. Si, à la mi-journée, la pluie s’était calmée, de nombreuses habitations de la région avaient déjà subi des dommages dans la matinée. «Chez moi, de l’eau est entrée mais les dégâts ne sont pas importants. Par contre, d’autres familles ont eu des gros problèmes avec de l’eau boueuse dans leurs maisons. Beaucoup de véhicules ont été bloqués aussi et il était impossible d’utiliser la route pour aller à Mahébourg et Anse-Jonchée tellement elle était impraticable.» Des plantations de la région, ajoute-t-il, ont aussi été complètement ravagées.

 

Selon Louis Eddy Apollon, ce n’est pas la première fois que le village se retrouve dans une telle situation après de fortes averses.

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