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Par Sabine Azémia
27 octobre 2014 01:55
Leurs cris de colère, et pour certains, de détresse, semblent être tombés dans l’oreille d’un sourd. Ce problème n’est pourtant pas isolé. Que ce soit dans les régions côtières ou en zone urbaine, les coupures d’eau drastiques se succèdent, malgré le ton rassurant de la CWA qui, pas plus tard que la semaine dernière, avançait que nos réservoirs étaient remplis à plus de 68 %. Qu’est-ce qui explique ces coupures d’eau, dans ce cas ?
En attendant que la situation se stabilise, des familles entières doivent se contenter d’attendre que la fourniture soit rétablie pour des tâches domestiques basiques, telles que cuisiner, ou tout simplement faire une lessive. C’est dans les hautes Plaines-Wilhems, plus précisément à Camp-Levieux, que bon nombre d’habitants sont affectés par les coupures d’eau, et cela, depuis plusieurs mois. «Nou pa mem kone ki ete pran enn douss», déclare Sabrina Ramchuttun, 45 ans, qui travaille comme garde-malade, avant d’ajouter : «On a beaucoup de difficultés pour entretenir nos maisons au quotidien. Ce n’est qu’à deux heures du matin qu’on a de l’eau. On doit se réveiller dans la nuit pour faire le plein. Il y a même des jours où nou pa resi kwi manze.»
Des propos que rejoint Marie-Laure Auguste, femme au foyer : «Nou bizin mett alarm pou resi leve ek ramas dilo.» Ce qui est plus difficile, raconte-t-elle, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’eau pour les toilettes. «Il y a aussi des jours où on préfère ne pas cuisiner pour ne pas avoir à faire la vaisselle», lance-t-elle. Même son de cloche chez la famille Margeurite. Marie-Claire, qui est mère de deux enfants, explique qu’il y a des jours où ils doivent «baigne ek ti la mok». Remontée par la situation, une autre voisine, Jacqueline Begue, trouve aberrant que, malgré la pénurie d’eau, «nou kont dilo res parey, nou pa konpran sa lozik la».
À Plaisance, c’est le même calvaire. Marie-Lourde Morven, 46 ans, avec une famille de six personnes à sa charge, vit un véritable enfer. «Kamion sitern vinn kit dilo ki sal, par moman zanfan gagn diare avek sa», se lamente-t-elle. Du côté de la CWA, Mamade Bundhoo, coordinateur de l’emergency cell, déclare que la raison pour laquelle il y a des coupures d’eau est «qu’il y a une baisse du niveau d’eau dans les nappes phréatiques alimentant toute une région (celle des basses Plaines-Wilhems, d’où la région de Rose-Hill)».
Selon lui, «comme il ne pleut pas ces derniers temps, au-delà de 30 % de la production d’eau dans les nappes phréatiques a baissé, et nous devons prendre des précautions pour l’avenir». Les nouveaux horaires établis pour les régions de Trèfles, Plaisance, Camp-Levieux et Stanley, entre autres, sont entre 4 heures et 10 heures, et de 16 heures à 21 heures.
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