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Gary Gopaul : Un flic dans la mafia… de la drogue

23 juillet 2019

Ce jeune constable est au cœur de plusieurs enquêtes pour des délits liés au trafic de drogue.

Importation de haschisch, colis bourré d’héroïne enterré dans un domaine, billets de banque brûlés dans un champ… Les soupçons contre le constable Gary Gopaul, suspendu de ses fonctions depuis trois ans, ne manquent pas en ce moment. D’ailleurs, depuis le 16 juillet 2019, il se retrouve à nouveau sous les verrous concernant cette histoire de haschisch transporté par des mules depuis la France. Encore une arrestation qui confirme ses liens avec la mafia de la drogue à Maurice. 

 

Jusqu’en 2016, Gary Gopaul n’avait pas fait parler de lui. Cette année-là, il est arrêté pour la première fois pour complicité dans une affaire de drogue après la saisie de Rs 30 millions d’héroïne dans les valises d’Arvind Hurreechurn, un autre policier. Mais il a toujours nié toute implication dans cette affaire. Arrêté le 27 octobre 2016, il retrouve la liberté conditionnelle le 29 décembre, après avoir fourni une caution de Rs 5 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000.

 

Il se tient à carreaux pendant quelques mois avant d’être à nouveau appréhendé, le 4 février 2018… pour viol. Une cousine de son épouse allègue qu’il l’aurait forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. Une fois de plus, il nie les faits qui lui sont reprochés. La jeune femme était consentante, clame-t-il. Accusé provisoirement de viol, il est libéré le même jour après avoir fourni une caution de Rs 16 500 et signé une reconnaissance de dette de Rs 45 000.

 

En septembre de la même année, il est encore une fois arrêté quand la brigade antidrogue le coince avec deux doses d’héroïne. Il retrouve la liberté sous caution peu après. Pendant plus d’une année, le policier Gary Gopaul, suspendu de ses fonctions et privé de salaire, cumule des petits boulots et évite les ennuis. Du moins, c’est l’impression qu’il donne aux personnes qu’il côtoie, auxquelles il aurait déclaré avoir beaucoup d’ambition professionnelle pour repartir à zéro. Mais, au grand dam de ses proches, il est à nouveau épinglé par la brigade antidrogue au cours d’une opération de livraison contrôlée. 

 

Le samedi 13 juillet, Gary Gopaul est arrêté à Pointe-aux-Piments en venant récupérer un colis contenant 2 kg de haschisch. Deux Français avaient été arrêtés en possession de cette drogue qu’ils avaient avalée, la veille, à leur arrivée de Paris. Ils apprennent alors à la police que ceux qui leur ont demandé de transporter de la drogue sont deux Mauriciens vivant en France et qu’il y a trois autres personnes chargées de la même tâche qui doivent arriver à Maurice. Grâce à leur indication, les enquêteurs arrêtent une troisième mule française à son arrivée à l’aéroport le mardi 16 juillet et recherchent les deux autres qui sont visiblement passées entre les filets. Ils montent aussi un exercice de controlled delivery et mettent la main sur le constable Gopaul – suspendu de ses fonctions depuis 2016 – qui est suspecté d’avoir monté le coup avec les deux Mauriciens résidant en France.

 

La brigade antidrogue soupçonne également le constable d’être le propriétaire du colis bourré d’héroïne d’une valeur de Rs 13,6 millions déterré cette semaine au Domaine du Moulin, à Goodlands, la localité où il habite. Deux autres suspects sont en détention dans cette affaire : Leroy Harold et son épouse Marie. Un autre suspect, un dénommé Tian Telcide est, lui, wanted. Le Nordiste a réussi à prendre la fuite lors de l’arrestation de Gary Gopaul. L’Anti-Drug & Smuggling Unit est également convaincu qu’il y a un lien entre l’affaire des coupures de banques brûlées retrouvées dans un champ de cannes dans le Nord il y a quelques mois et le réseau dont font partie Gary et ses complices.

 

À ce stade, les proches de Gary Gopaul, bouleversés par l’énième arrestation de l’aîné de la famille, n’ont pas souhaité faire de commentaires sur les recommandations de leur avocat. La prochaine comparution du constable en cour est prévue pour ce lundi 22 juillet. Reste à savoir s’il obtiendra une nouvelle caution.

 

Jean Marie Gangaram et Elodie Dalloo

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