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30 août 2016 03:29
Pourquoi une organisation qui chapeaute les ONG décide-t-elle d’initier une campagne autour de la consommation d’alcool ?
La consommation croissante d’alcool et son impact négatif sur la société mauricienne et l’économie sont des préoccupations croissantes. Selon un récent rapport produit par l’Organisation mondiale de la Santé, les Mauriciens consomment en moyenne 3,6 litres d’alcool par an. Les hommes boivent environ 5,9 litres d’alcool par an, tandis que les femmes en consomment environ 1,4 litre par an. D’ailleurs, on estime que quelque 300 personnes meurent à cause de la consommation excessive d’alcool et environ 6 000 – 7 000 patients, ayant des problèmes de santé dus à la consommation excessive d’alcool, visitent des hôpitaux pour un traitement chaque année.
Quel est l’objectif d’une campagne autour de ce sujet ?
La sensibilisation des dirigeants communautaires et des travailleurs sociaux est un élément-clé de la campagne. À cet égard, parmi nos dernières activités, le 24 août, nous avons organisé un atelier d’une demi-journée qui leur était destiné au centre communautaire de Vallée-des-Prêtres. Toutefois, pour cette campagne, on s’est entourés de partenaires qui travaillent déjà dans ce milieu. Par exemple, nous avons le soutien de l’ONG Étoile d’Espérance et de la police.
Pourquoi avoir choisi de travailler avec les dirigeants communautaires et les travailleurs sociaux ?
Nous voulons toucher un maximum de personnes. Il a été prouvé et c’est connu que l’excès d’alcool est dangereux pour la santé. Consommé en excès, il influe aussi sur la productivité au travail, est à la base de violences conjugales et de problèmes domestiques, et est une des causes majeures des accidents de la route. C’est pour cette raison que nous avons choisi d’aller dans différentes régions du pays pour conscientiser le plus grand nombre de Mauriciens. On connaît tous quelqu’un ou on a quelqu’un dans notre famille qui est une victime de l’alcool.
Depuis la mi-juillet, vous avez donc enchaîné avec une campagne d’affichage, des articles de presse, tables rondes et autres recours aux réseaux sociaux, etc. En quoi cette action est-elle différente de ce qui a été fait avant ?
Plusieurs campagnes ont été organisées ou existent pour conscientiser aux dangers de l’alcool. On ne prétend pas non plus que notre campagne est meilleure. Mais on souhaite contribuer à ce combat avec nos moyens. On veut faire comprendre aux gens qu’il y a une porte de sortie à ce problème. Mais aussi qu’il y a des moyens pour s’en sortir, qu’il existe de l’aide et des portes de secours que n’importe qui peut pousser. Nous avons ainsi choisi d’aller vers les gens, dans leurs régions, dans leur environnement. Nous offrons une plateforme de sensibilisation, mais aussi d’éducation. Nous sommes aussi, dans notre démarche, entourés d’experts et de professionnels, comme des membres d’ONG qui parlent de réhabilitation ou d’un membre de la force policière pour tout ce qu’implique l’aspect légal.
Quel constat faites-vous lors de vos séances d’information ?
On a été agréablement surpris par le responsedes gens. Nous avons été dans des régions comme Goodlands, au centre communautaire de Triangle ou encore à Vallée-des-Prêtres. Dans l’assistance, dans la plupart des cas, il y avait beaucoup plus de femmes, 80 % contre 20 % d’hommes. En termes de génération, il y avait des jeunes et des moins jeunes, et il y avait beaucoup d’interaction entre nos intervenants et l’assistance. Les jeunes veulent surtout savoir comment faire et où partir pour s’en sortir. On leur apprend ainsi que pour y arriver, c’est une question de volonté, sans oublier les aides et les supports qui sont à leur disposition. Dans notre approche, nous faisons très attention d’attirer l’attention sur le danger de l’alcool quand il y a excès, de ne pas stigmatiser.
La campagne se poursuit-elle ?
Tout à fait. Comme je l’ai précisé, on veut toucher le maximum de personnes. Nous pensons bientôt nous intéresser à d’autres régions de la capitale.
À son 3e mandat au sein du MACOSS, Geerish Bucktowonsing, la quarantaine, Division Managerà Enterprise Mauritius, est marié à Rubina et est papa de trois enfants : Rushika, Rithika et Ryan. Il dit avoir contracté très jeune le virus du social.
Quelle information a retenu votre attention ces derniers temps sur le plan local ?
Je me pose des questions quand j’entends tous ces scandales qui secouent le pays en ce moment. Je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur l’essence même du mot servir quand on a vent de tout ce qui se passe actuellement.
Et sur le plan international ?
J’ai été très attristé par le terrible tremblement de terre qui a ébranlé l’Italie. Par contre, j’ai été particulièrement surpris par les services d’intervention qui ont agi très vite pour venir en aide à ceux qui en avaient besoin. Bien évidemment, je suis aussi scotchés et je suis de très près les élections aux États-Unis.
En chapeautant des ONG, le MACOSS cherche à promouvoir le développement social et communautaire, et des actions volontaires par des organisations non gouvernementales. Il renforce ses membres en initiant la communication et la collaboration, et le réseautage entre les ONG et entre les ONG et le gouvernement et le secteur privé, principalement par le biais des réunions, des ateliers, des consultations et des activités de développement institutionnel. Le MACOSS pourvoit ainsi en facilités ses organisations membres et renforce leur capacité organisationnelle.
L’organisme aide à promouvoir (a) les activités de bienfaisance, le développement communautaire et social à Maurice, en particulier l’éducation sociale, l’accès à la santé et le soulagement de la pauvreté, la détresse et la maladie ;
(b) et encourager la coopération dans la réalisation d’objectifs en réunissant des représentants des organes statutaires et des organisations bénévoles engagés dans la réalisation de leurs objectifs.
Le MACOSS se trouve au 2e etage d’Astor Court, rue Lislet Geoffroy, Port-Louis, Maurice. Tel. 212 0242 / 210 3614 / 208 4425. Fax : 208 6370. E-mail : macoss@intnet.mu.Facebook : macoss.mu.
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