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27 juillet 2015 15:01
Au bout des 50 ans d’existence du MACOSS, quel bilan faites-vous de ces années passées au service de la société mauricienne ?
Il faut comprendre le contexte dans lequel le MACOSS a pris naissance. Au lendemain des cyclones Alix et Carol, Maurice était à genoux. À cette époque, Edwige de Robillard, un philanthrope, a lancé un appel aux bénévoles pour venir l’aider. Ça a développé un intérêt pour le bénévolat dans l’île. Au fil des années, le mouvement s’est élargi et c’est comme ça que le MACOSS a pris naissance officiellement. Aujourd’hui, nous comptons plus de 350 membres. Nous sommes une fédération des ONG. L’organisation a fait de nombreuses choses au cours de son histoire. Nous avons été, au fil des années, partie prenante de la promulgation de lois, du combat pour la protection des femmes et des enfants, de la campagne pour la courtoisie et des débats autour de l’equal opportunity, entre autres.
Notre mission reste encore aujourd’hui de semer les graines pour le développement d’une société civique et nous le faisons à travers de nombreuses activités. Par exemple, conscients que les ONG s’essoufflent, qu’elles ont besoin de relève et que la société a changé, nous avons lancé un vaste programme pour attirer les jeunes. Nous avons aussi mis en place le Poverty Eradication Network dans les faubourgs. Nous avons mis sur pied des réseaux pour combattre l’extrême pauvreté. Nous avons aussi défini les valeurs citoyennes d’une île Maurice durable, comme L’eau, c’est la vie, ne la gaspillons pas. La terre, c’est notre mère nourricière, ne la polluons pas. Nous avons aussi lancé le Rainwater Harvesting Project pour le développement durable de notre pays.
La gestion du MACOSS a fait l’objet de critiques à de nombreuses reprises. Certaines personnes ont dénoncé la politisation de cette organisation et l’absence de bonne gouvernance qui y règne. Qu’en pensez-vous ?
Il y a différentes perceptions du MACOSS. Mon équipe et moi avons donné une nouvelle direction au MACOSS. Nous suivons un code de conduite et nous mettons le travail et les idées novatrices en avant. Personne ne peut critiquer un bilan pareil. Il est important de savoir que tout ce que nous faisons, nous le faisons à titre bénévole. Nous fournissons beaucoup d’efforts pour donner un autre visage au MACOSS. D’ailleurs, c’est déjà le cas et c’est reconnu par tous. Nous acceptons les critiques constructives et nous serons toujours à l’écoute. Nous pouvons encore nous améliorer.
Vous venez de lancer, avec l’Université de technologie, un programme de stages dans les ONG pour les étudiants. Est-ce une manière de redynamiser l’organisation ?
C’est à partir d’une étude auprès des ONG membres sur l’engagement social que cette idée a germé. Elle est directement liée à la politique du MACOSS, celle de susciter l’intérêt de la jeunesse pour la communauté. Ces stages dureront 15 jours et concernent 150 étudiants de première année. Ceux-ci auront l’occasion de se familiariser avec le travail des ONG. Nous avons choisi comme thème «Engaging university students with the Community» et nous avons signé un memorandum of understanding.
Au cours du stage, les étudiants devront assumer les différentes responsabilités qui leur incombent, notamment les suivantes : rédaction de rapports, communication, soutien informatique et autre tâche convenue entre l’étudiant et le mentor. Cette période de stage débouchera éventuellement sur une proposition d’emploi au sein de l’association. Ce programme de stage pour les étudiants de l’UTM est devenu obligatoire suite à son introduction dans le cursus School of Business Management and Finance. Ce module comptera dans l’évaluation pour l’obtention des diplômes.
Quel est l’objectif de ce programme ?
Cette initiative entre dans le cadre des nombreuses activités entourant les 50 ans du MACOSS. Ce programme, qui est vraisemblablement une première à Maurice, vise à sensibiliser les jeunes à l’engagement civique et aux problèmes sociétaux, mais aussi à leur faire connaître le monde des ONG. L’autre volet est de leur inculquer le sens de la responsabilité envers la communauté. Grâce à ce stage, les étudiants auront l’avantage de faire l’expérience du travail de terrain des ONG, de comprendre les problèmes que rencontre notre société. De plus, ce projet contribuera grandement au développement intellectuel, personnel et professionnel de l’étudiant.
Pensez-vous que les jeunes peuvent jouer un rôle dans une île Maurice meilleure en s’engageant ?
Définitivement. L’avenir, c’est la jeunesse et il ne faut pas oublier que les problèmes qui nous guettent les affecteront directement dans les années à venir. Les problèmes environnementaux et de santé concernent directement les jeunes. C’est donc le moment ou jamais de les sensibiliser à tout cela. Les ONG devraient monter en puissance avec l’apport de la jeunesse. C’est pour celle-ci un moyen de contribuer au développement et à la modernisation du pays, mais aussi de faire de Maurice un pays plus juste et durable.
Peut-on compter sur ces jeunes ? Sont-ils la relève de demain dans le monde social ?
Je crois en l’investissement dans l’homme et principalement dans la jeunesse. Il ne faut pas sous-estimer la jeunesse. Dois-je rappeler que la forêt de Ferney a été sauvée grâce à une initiative des jeunes, que les jeunes entrepreneurs sont venus avec des produits pour remplacer le plastique ? La jeunesse a de l’énergie, des idées et des idéaux, et nous avons besoin d’elle pour une île Maurice meilleure.
Âge : 46 ans
Statut : marié, père de trois enfants
Profession : Sector Manager d’Enterprise Mauritius
Parcours scolaire : il a étudié l’ingénierie au Regional Engineering College à Calcutta, en Inde, et détient un MBA passé dans une université écossaise.
Passion : la lecture, le social et le mentoring
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