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18 novembre 2021 14:38
Un poste de grande responsabilité sur un siège éjectable. Sans qu’il ait pu officier une séance d’entraînement, le Franco-Algérien Boualem Mankour, nommé sélectionneur national en mars 2020, a été remplacé par un trio d’entraîneur depuis quelques semaines. Il s’agit de Tony François, Jérôme Thomas et Colin Bell, trois fils du sol qui étaient jusqu’à tout récemment entraîneurs de club soit à l’Association Sportive Vacoas/Phoenix, Roche-Bois Bolton City et Pample-mousses SC respectivement. Une nouvelle configuration à la tête d’une sélection nationale, qui est au garage depuis janvier 2020. C’est Tony François qui sera le Head coach.
Il faudra attendre un peu avant de voir le Club M à l’œuvre à cause de la pandémie. L’attente est grande auprès du public, comme auprès de ceux qui l’ont connu comme coéquipier. Une situation qui peut prêter à confusion, car les trois entraîneurs ont chacun des qualités pour être le seul maître à bord. Il ne faut pas oublier que Colin Bell a été l’assistant sélectionneur national durant la campagne des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) 2019.
Avant Tony François sélectionneur national, il y avait Tony François le buteur. C’était dans les années 90, avec la Fire Brigade, où il était l’un des meilleurs attaquants de sa génération après avoir fait ses premiers pas avec Bolton City puis s’est révélé au grand public avec le Roche-Bois-Boy-Scout. Sous le célèbre maillot Rouge et Noir il fut sacré meilleur buteur en plusieurs occasions avec des titres de champion et des coupes.
Il a notamment été deux fois champion de Maurice aux côtés d’un certain Eric Desvaux. Ce dernier a fait les beaux jours de la Fire Brigade et donnait du tournis aux défenseurs adverses de par sa pointe de vitesse sur les côtés. Il pense que Tony François a les qualités pour réussir. «Je l’ai connu comme footballeur, c’était quelqu’un d’appliqué et qui aimait apprendre. Il a connu une bonne carrière comme entraîneur de club et a remporté plusieurs titres. Je pense qu’il pourra aider Maurice à gagner quelques places dans le classement de la FIFA, car, actuellement, le football mauricien est à la peine. Je lui souhaite bonne chance et je serai au stade pour voir le Club M version Tony François», dit l’ex-virevoltant attaquant de la Fire Brigade et du Club M, qui avoue ne plus suivre l’actualité footballistique locale.
N’empêche que Tony François a démontré qu’il a l’étoffe pour diriger une équipe avec le Pamplemousses SC avec lequel il a remporté trois fois le titre de champion de Maurice. Mais être entraîneur de club et sélectionneur national ce sont deux choses différentes, comme nous dit Patrice D’Avrincourt, qui est partagé entre enthousiasme et appréhension. Il compte deux titres de champion de Maurice comme footballeur avec le nouvel homme fort du Club M.
«Pas de doute qu’il a les qualités nécessaires pour diriger une sélection, tout comme ses assistants Jérôme Thomas et Colin Bell, qui sont tous des amis que je connais bien et qui ont fait leurs preuves en club. Être sélectionneur est une opportunité qui ne se refuse pas et c’est une grande responsabilité avec une autre pression sur les épaules», souligne l’ex-défenseur international qui est encadreur à l’école de foot du Racing Club. Il se pose des questions sur le fonctionnement de ce trio.
«Ce sont trois entraîneurs et je me demande s’ils ont la même philosophie. Pourquoi n’avoir pas nommé un seul parmi eux pour ensuite lui permettre de constituer son staff technique ? Est-ce qu’on n’a pas pénalisé trois clubs en même temps ? Est-ce que Tony François, Jérôme Thomas et Colin Bell savent ce qui est attendu d’eux ? Est-ce que l’objectif est clair pour le long terme, ou bien on va se limiter avec le même discours du passé, c’est-à-dire remporter les JIOI, bien faire dans la Cosafa et viser une qualification pour la phase finale de la CAN ?», s’interroge Patrick D’Avrincourt.
Pour Suraj Teelwah, c’est une bonne chose de nommer son ancien coéquipier à la tête de la sélection nationale. «Je pense qu’il le mérite après avoir gravi les échelons tant comme footballeur et puis entraîneur. Il connaît très bien le football mauricien. J’attends avec impatience le prochain match du Club M pour voir ce qu’il a commencé à mettre en place. Je lui souhaite bonne chance pour permettre à Maurice de regagner des matchs et les cœurs des Mauriciens», dira l’ex-keeper. Ce dernier a été le coéquipier de Tony François au sein de la Fire Brigade puis avec l’US Vacoas/Phoenix et l’Union Sportive Beau Bassin/Rose-Hill.
Le temps nous dira si Tony Francois arrivera à marquer des buts dans ses nouvelles responsabilités.
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