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Il agresse sa femme, puis se donne la mort : les proches du couple plongés dans l’incompréhension

6 novembre 2022

Adarsh laisse derrière lui une famille meurtrie et dans le flou.

Elle emplit la maison de son rire malgré l’atmosphère morose qui y règne. La joie de vivre de cette fillette de 2 ans fait oublier, ne serait-ce qu’un instant, la souffrance qui tourmente les Churkoo. C’est que la petite, qui ne quitte pas d’une semelle son dada (grand-père paternel) et son dadi (grand-mère paternelle), ne comprend pas tout à fait le drame qui vient de s’abattre sur sa famille.

 

Chez les Churkoo, à la NHDC de Plaine-des-Papayes, l’incompréhension se mêle à la tristesse, surtout qu’il y a trois mois encore, toute la maisonnée était en fête à l’occasion de la célébration du mariage religieux d’Ugesh, affectueusement appelé Adarsh par ses proches, et de Suhashini, après deux ans de vie commune. «Ce mariage, c’est avec beaucoup de joie que nous l’avons préparé. Sachant que Suhashini est orpheline de mère mais aussi que son père est en situation de handicap, nous avons tout fait pour elle pour ce mariage. Des bijoux, des vêtements, entre autres… Elle n’a eu à se soucier de rien. Quand elle est venue vivre chez moi il y a deux ans après avoir appris sa grossesse, je l’ai accueillie comme ma fille. Elle avait juste à aller au travail et moi, je m’occupais de toutes les corvées mais aussi de sa fille», explique Sunita, meurtrie par la perte de son fils.

 

Qu’est-ce qui a bien pu se passer le jour fatidique ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser son enfant à commettre une agression avant de se donner la mort ? «Mo demann mwa kinn kapav arive sa moman-la», s’interroge Sunita. Même si le couple s’était séparé il y a environ deux semaines, poursuit-elle, personne ne pensait qu’un tel drame pourrait survenir. «Il y a deux semaines, Shuhashini est partie en laissant mon fils et sa fillette de 2 ans, qu’elle allaitait toujours, derrière elle. Mon fils lui disait de revenir mais elle ne voulait pas. Et d’ailleurs, même devant les policiers, lorsqu’on lui a demandé si elle voulait revenir, elle a clairement stipulé qu’elle ne le souhaite pas et que l’enfant pouvait rester sous notre responsabilité», allègue la maman d’Adarsh.

 

Amoureuse

 

Ce n’était pas la première fois que la jeune femme de 20 ans désertait le toit familial, poursuit-elle : «Elle retournait chez son père. À plusieurs reprises, nous sommes allés la chercher car on se disait qu’ici, c’est chez elle, qu’elle a un enfant et un mari.» D’après les proches d’Adarsh, Suhashini, qui travaillait comme pompiste dans une station-service à Beau-Plan, serait tombée amoureuse d’un autre. «Ce dernier venait souvent la chercher en voiture à la maison. Pendant les préparatifs du mariage, cette même personne nous emmenait faire les achats avant qu’on ne comprenne ce qui se passe. Le mariage a quand même eu lieu. Mais depuis quelque temps, elle s’affichait ouvertement avec cette personne», allègue Neha, la sœur du jeune homme. 



Kevin, le beau-frère d’Adarsh, renchérit : «Elle a même fait des dépositions à la police pour des accusations fausses. Toute cette accumulation de stress ou d’acharnement sur Adarsh a fini par causer sa propre perte.» Selon les proches du jeune homme, Suhashini aurait également des différends avec ses frères et aurait d’ailleurs coupé les ponts avec eux. Questionnés, les Lodhur, à Roches-Noires, préfèrent garder le silence sur toute cette affaire, tout en espérant pouvoir bientôt comprendre ce qui s’est réellement passé le jour fatidique. «Suhashini était revenue chez notre père il y a environ deux semaines après des différends avec son époux et sa fille était chez les grands-parents paternels. Je n’en sais pas plus. Pour l’heure, ma sœur a été opérée et ne peut pas parler. Nous attendons que son état s’améliore pour qu’elle puisse donner sa version des faits. Nous sommes dans l’incompréhension totale et ne savons pas quoi dire de plus sur toute cette affaire», confie son frère Akshay.

 

Pour rappel, selon la police, le jour du drame, soit le vendredi 4 novembre, Suhashini se serait rendue dans un centre commercial à Beau-Plan en compagnie d’un homme pour voir Adarsh, le père de sa fille, ainsi que la fillette. Mais au moment de quitter les lieux, une dispute aurait éclaté entre les époux, avant qu’Adarsh n’assène un coup de cutter à la gorge de Suhashini. Il aurait pris la fuite, avant de se poignarder en plein cœur. Il a été retrouvé sans vie à quelques mètres du lieu de l’agression. Les funérailles d’Adarsh ont eu lieu le samedi 5 novembre, alors que Suhashini est toujours hospitalisée. L'homme qui accompagnait Suhashini ce jour fatidique aurait avoué à la police qu'ils étaient en couple et que cette dernière aurait quitté son époux parce qu'il la maltraitait.

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