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18 août 2024 16:42
Le village de Cottage est sous le choc. Un double malheur est venu bouleverser le quotidien de ses habitants du Nord deux jours à la suite. Tout commence, le mercredi 14 août, lorsque la police de Piton se rend au domicile de la famille Baulah à Ramnarain Road à la suite d’une requête. Sur place, les policiers retrouvent Shivani, 35 ans, plus connue comme Anisha, allongée sur le dos dans une mare de sang. La jeune femme avait une entaille au cou, au bras droit, sur le côté gauche du visage et à l’abdomen. Un couteau à manche noir maculé de sang, d’une lame de 8 pouces, est recueilli à ses côtés sur le sol de la pièce où elle se trouvait. Pressée de question, elle explique qu’elle s’est faite agresser par son époux Jayendranath, plus connu comme Rishi.
Le Samu est sollicité pour transporter Anisha à l’hôpital sir Seewoosagur Ramgoolam (SSRN), à Pamplemousses. La jeune femme est ensuite admise aux soins intensifs. Son état est jugé inquiétant. Tout laisse croire que Rishi s’est donné la mort juste après avoir attaqué son épouse au couteau. La police retrouve sa dépouille en état de décomposition, le lendemain vers 12 heures sur un terrain boisé au amoncellement Chéri dans la localité. Le rapport de l’autopsie pratiquée par le Dr Monvoisin, Principal Police Medical Officer, indique que ce jardinier a succombé à la suite d’un «hemorrhagic shock following section of the right carotid artery». Rishi a ainsi mis fin à ses jours en se tranchant la gorge. Ses funérailles ont eu lieu, hier matin, vers 10 heures, au crématoire de sa localité.
Vijayalaxmi, la mère du défunt, est inconsolable depuis ce terrible double drame qui secoue sa famille et son village. Cette dame de 70 ans ne digère pas les circonstances horribles entourant le décès tragique de son fils Rishi, un «homme sans histoire» qui était très respecté par son entourage. Elle a deux autres fils et deux filles. Sa famille et elle ne comprennent toujours pas comment un tel acte a pu être commis par quelqu’un de réservé connu pour sa gentillesse. Rishi et Anisha sont mariés depuis 18 ans. «Ti enn mariaz aranze par bann fami sa», souligne leur entourage. Le couple a deux enfants : un fils de 15 ans et une fille de 11 ans. Cet horrible drame conjugal a toutefois réveillé de vieux démons. Les langues se délient.
Vijayalaxmi se demande ce qui s’est passé quand son fils a annoncé à Anisha son intention de divorcer. Selon sa famille, ce terrible malheur a pour toile de fond une affaire d’infidélité alléguée. Les Baulah avancent que Rishi a expliqué aux siens, la veille du drame, qu’il allait entamer les procédures de divorce pour des soupçons d’infidélité. Selon leurs dires toujours, leur vie de couple battait de l’aile depuis plusieurs années. Les proches de Rishi allèguent qu’Anisha a déjà quitté le toit conjugal dans le passé. C'était il y a huit ans. «Rishi ti pardonn li. Linn retourne apre», précise sa belle-sœur Sonam. La jeune femme souligne que Rishi a toujours été quelqu’un de bien. «Zame li pann ena enn mo deplase. Li ti ena bon manier koze. Zame li pann mank mwa respe», dit-elle.
Rishi travaillait comme jardinier à l’École du Nord depuis 16 ans. Il gagnait également sa vie en allant «koup gazon kot dimounn», selon les siens. «Mo bofrer ti al travay boner toulezour. Li rant lakaz tar. Li ti konn zis travay pou so fami. Li ti deza pe renov so lakwizinn ek azout enn lasam anba. Li ti ena proze koumans konstriksion lakaz so garson lao», souligne Sonam. La jeune femme et sa belle-mère avancent que Rishi et son épouse sont arrivés dans une situation de non-retour, il y a trois ans. La présence d’un inconnu dans la maison aurait suscité des querelles. «Nou res dan mem lakour. Zot lager souvan. Lindi pase ti ena gran lager aswar», souligne Sonam.
La jeune femme avance que «Rishi ti kraz portab so madam kan linn tann li pe koz ek enn dimounn lor telefonn». Vijayalaxmi affirme, elle, qu’Anisha faisait régulièrement le va-et-vient entre Cottage et Melville où habite sa famille. Un acte illégal aurait été la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase. «Mo garson inn touzour res trankil. Monn koz ek li plizier fwa. Li ti sagrin so bann zanfan. So latet ti mari fatige. Monn dir li okip zis so zanfan. Zame li pann reponn mwa. Guet kinn ariv mo zanfan aster», se lamente Vijayalaxmi. Atish Mohit, le frère d’Anisha n’a pas souhaité faire de commentaire. «Mo espere mo ser repran konesans rapidman pou nou amenn li lakaz. Lerla nou pou pran enn desizion ki pou fer», précise l’habitant de Melville.
À l’heure où nous mettions sous presse, Anisha se trouvait toujours à l’Intensive Care Unit de l'hôpital SSRN. Son frère avance que son pronostic vital n'est pas engagé. «Pena pou gayn traka. Li korek li», dit-il.
Jean Marie Gangaram & Stéphanie Domingue
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