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Par Elodie Dalloo
13 décembre 2021 13:49
Nul ne s’attendait à ce qu’il commette un tel acte. D’ailleurs, ceux l’ayant côtoyé, de près ou de loin, dressent le portrait d’un homme bien qui n'avait jamais eu de comportement violent à l’égard de qui que ce soit. Choqué en apprenant dans quelles circonstances Randhir Hurdowar, 49 ans, a trouvé la mort ce mercredi 8 décembre, ses proches ont été d’autant plus surpris et confus en découvrant qu’il avait agressé au couteau Priya Hurdowar, son épouse de 46 ans, la sœur de l’homme de loi et politicien Roshi Bhadain, ainsi que leur fille. Il s’est donné la mort après avoir commis son forfait. Tous s’interrogent encore sur ce qui a pu lui faire perdre le contrôle de ses pensées, de ses actes, alors qu’il n’avait montré aucun signe de détresse jusqu’ici.
Les difficultés auxquelles faisait face Randhir Hurdowar ces derniers temps étaient nombreuses, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. «Il a toujours été un homme bien, cultivé et respectueux. Je me souviens encore de son mariage, une vingtaine d’années plus tôt. C’était comme un conte de fée. Son épouse et lui avaient toujours donné l’image d’un couple très amoureux mais dernièrement, leur relation a commencé à battre de l’aile», confie Shane Hardowar, son cousin. Il poursuit : «Il avait également été suspendu de son poste. Pour quelle raison ? Par moment, la cupidité peut ruiner la vie de quelqu’un. Le stress au travail, plus particulièrement lorsqu’on a été suspendu, peut rendre amer. Il faut laisser l’enquête suivre son cours. Le temps révèlera la vérité.» Une enquête a également été initiée afin d’en savoir plus sur les raisons de la suspension de Randhir Hurdowar au travail.
Ce cadre à la Financial Service Commission (FSC) vivait séparé de son épouse et de sa fille depuis plusieurs jours et était retourné vivre chez sa mère. Le jour fatidique, le couple s’était rencontré et s’était rendu à la cour, à Port-Louis, afin d’entamer les procédures d’un divorce à l’amiable. Randhir Hurdowar a ensuite déposé son épouse avant de poursuivre sa journée. Plus tard, le même jour, il a débarqué au domicile conjugal, à Ébène Village, où dispute a éclaté. Le quadragénaire a alors brandi un couteau qu’il avait préalablement acheté et dissimulé dans une enveloppe pour agresser son épouse. Leur fille, âgée de 17 ans, n’a pas tardé à intervenir mais a également été agressée. Mère et fille ont pu lui échapper afin de trouver de l’aide auprès d’une voisine. À ce stade, ces éléments laissent supposer qu’il avait prémédité cette agression. L’enquête suit son cours, avec plusieurs autres interrogatoires prévus durant les jours à venir.
Son forfait commis, Randhir Hurdowar a quitté les lieux pour se rendre chez sa mère, à Roches-Brunes, où il vivait depuis sa séparation. L’air désespéré, il lui a déclaré : «Mo bizin mor, mo bizin mor.» Il s’est ensuite emparé d’un couteau dans la cuisine et s’est automutilé avant d’avaler du poison, sous le regard impuissant de sa mère. Celle-ci a même subi de légères blessures en tentant de lui arracher l’arme tranchante. Le quadragénaire a rendu l’âme avant l’arrivée des secours. Une autopsie a attribué son décès à un stab wound to the heart. Conduites à la clinique Wellkin par leur voisine après leur agression, Priya Hurdowar et sa fille y sont, pour leur part, toujours admises. Leur état de santé est jugé stable.
Ancien étudiant du collège Royal de Curepipe et de l’université de Hull, en Angleterre, Randhir Hurdowar laisse derrière lui des proches submergés d’interrogations. «Je me rappelle encore de lui du temps où nous étudions ensemble, plusieurs années auparavant. Il était jovial, sympathique et amical et prenait ses études très au sérieux. Il n’a jamais montré aucun signe d’agressivité dans ses mots ou dans ses actions», lâche son amie. Elle lance un appel : «Il ne faut pas laisser les gens le traiter comme un criminel endurci ; au cas contraire il ne se serait pas donné la mort après son geste. Il n’était pas non plus un homme à femmes, comme le laissent entendre certaines personnes. Qu’il repose en paix.»
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