Publicité
24 novembre 2014 16:24
Un musicien, oui, mais surtout un homme au grand cœur. José Thérèse, 52 ans, était connu comme ce gars aux dreadlocks un peu sophistiqué, bagues aux doigts, qui s’occupait de l’Atelier Mo’Zart, une école qui a accouché de tellement de talents, depuis plus de 18 ans. Parmi ces talents, l’on compte Ludovic Matombé, un des premiers élèves de l’école, devenu saxophoniste par la suite, Ivan Bazil, René Louise ou encore le pianiste Jerry Léonide, qui a récemment donné un concert à Maurice et s’est lancé dans une riche carrière internationale.
Enfant de Camp-Zoulou, José Thérèse a intégré le Conservatoire national de Copenhague, au Danemark, pour des études musicales, après s’être découvert un grand intérêt pour le saxophone. De retour au pays en 1995, son diplôme de Performing Arts en poche, il est touché par la pauvreté, la criminalité et la prostitution dans son quartier natal, Roche-Bois. Il décide donc d’aménager sa maison (alors fraîchement construite) en école de musique, convaincu que l’art pourra aider les jeunes qui baignent dans cet univers.
Au départ, l’établissement ne comptait que dix élèves âgés de 10 à 15 ans, qui sont, plus tard, devenus des artistes évoluant à l’échelle nationale ou internationale. Mais aujourd’hui, ce nombre est passé à 150.
L’Atelier Mo’Zart s’est produit dans toute l’île et a participé à des événements comme l’Ernest Wiehe Jazz Festival – José Thérèse a collaboré avec Ernest Wiehe. Il a également voyagé (Madagascar et la France notamment) et sorti des disques sur lesquels on peut entendre toute l’étendue du talent des protégés de feu José Thérèse. L’Atelier Mo’Zart, c’est un rêve qu’il a réalisé. Mais l’ancien conseiller municipal MMM (une activité qui, disait-il, n’a pas aidé à l’extension de son atelier) avait encore des projets en tête, notamment celui de la deuxième phase de l’espace artistique Mo’Zart, dont la première a été lancée le 4 novembre, avec le soutien financier du Rotary Club de Port-Louis. Il projetait également d’ouvrir deux autres écoles. Hélas, ce musicien, cet homme au grand cœur, s’en est allé.
Publicité