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Par Elodie Dalloo
22 mars 2021 12:34
Peu d’informations découlent de l’enquête sur cette tragédie qui s’est jouée le mardi 16 mars à Joliette, dans la région de Lanaudière, au sud-ouest du Québec. Ce jour-là, le Mauricien Christopher César, âgé de 31 ans et originaire de Baie-du-Tombeau, a été abattu par un agent de la Sûreté du Québec (SQ) alors qu’il était en train de poignarder sa femme, relate le Journal de Montréal. Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a mobilisé sept enquêteurs pour faire la lumière sur cette affaire.
Le journal en ligne La Presse indique que les faits se seraient déroulés aux alentours de 14h45. Un voisin aurait composé le 911 pour une demande d’intervention au domicile du couple où un conflit familial avait lieu. En arrivant sur place, les agents de la SQ auraient entendu du bruit en provenance du logement du couple et entendu une femme crier. Devant l’urgence de la situation, ils se seraient retrouvés dans l’obligation d’enfoncer la porte et seraient tombés sur Christopher César qui poignardait son épouse. Ce serait un policier qui cumule plusieurs années de service qui aurait ouvert le feu sur le trentenaire. La victime aurait ensuite été transportée à l’hôpital le plus proche où son décès a été constaté. Quant à son épouse, qui aurait été poignardée à plusieurs reprises, elle aurait été soignée et serait hors de danger.
Cela fait environ un an que Christopher César a quitté Maurice pour aller vivre au Québec avec son épouse Beverly. D’après son ami Brice Russie, «il n’a jamais vraiment donné de raisons pour son départ mais je présume que, comme tout le monde, il voulait y construire un avenir meilleur». Il y avait décroché un poste à l’usine Olymel. Lorsque la nouvelle de son décès tragique est tombé, cela a eu l’effet d’une bombe dans son entourage. Pour cause, tous se souviennent du jeune homme comme d’«un bon vivant ; quelqu’un qui était toujours de bonne humeur». Brice Russie raconte lui avoir parlé il y a à peine quelques mois. «Il me disait que tout allait bien, que tout n’était pas toujours rose mais qu’il faisait de son mieux pour joindre les deux bouts. J’ai été choqué d’apprendre son décès. Je ne comprends pas comment une telle chose a pu arriver, il n’a jamais eu un tel comportement. Il était toujours là pour mettre l’ambiance, partager ses nouveaux morceaux. Il était un passionné de musique, toujours accompagné de sa guitare.»
C’est justement son amour pour le monde musical qui l’avait fait se lier d’amitié avec Claris Barbier qui partageait sa passion. «Christopher était un artiste talentueux. Nous avons travaillé sur deux projets ensemble. Nous n’avons pas pu sortir nos morceaux mais avons tout de même fait plusieurs showcases.» Après de longues années d’amitié, leurs chemins se sont séparés. «Il avait d’autres projets pour lui et sa femme, tout comme j’en avais de mon côté.» Comme pour tout le monde dans l’entourage du défunt, les circonstances du décès de Christopher l’ont laissé sans voix. «Musicalement parlant, il était doux ; il se cachait sans doute dans son cocon musical. Toutefois, dans la vie, il avait un fort tempérament mais pas au point de commettre une tentative de meurtre. Je refuse de croire qu’une chose pareille a pu se passer, c’est vraiment louche.» D’autant, poursuit notre interlocuteur, qu’«il se disait vraiment chanceux d’avoir pu rencontrer sa femme». Le plus regrettable, poursuit-il, «c’est que nous espérions tous pouvoir nous retrouver un jour, du moins le temps d’une soirée, pour faire de la musique ensemble. Malheureusement, ce ne sera pas possible».
À ce stade, les parents de Christopher César, qui sont domiciliés à Baie-du-Tombeau, n’en savent pas plus sur les circonstances du drame et préfèrent attendre la fin de l’enquête pour se prononcer. Durant les prochains jours, l’enquête du BEI déterminera certainement si les informations récoltées sur les circonstances du drame sont fondées.
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