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Il a joué dans «Indiana Jones», «The Walking Dead», «Fiasco» et «La Recrue» : les vacances mauriciennes de l’acteur Ethann Isidore

Le jeune acteur n’a pas manqué  de profiter de la plage, particulièrement à Souillac où vit sa grand-mère et où son cœur est attaché.

On a fait sa connaissance en pleine effervescence de la sortie du film Indiana Jones et le Cadran de la Destinée en France et alors qu’il s’apprêtait à monter les marches du Festival de Cannes. Par la suite, il a enchaîné des rôles dans d’autres productions, notamment des séries. Là, c’est sous le soleil de Maurice, son île qu’il aime tant, qu’on l’a rencontré pour prendre de ses nouvelles et revenir sur ses aventures...

Un sourire jovial, sympathique. Des yeux pétillants, passionnés. Une poignée de main franche, chaleureuse... Et une personnalité solaire. Quelques secondes suffisent pour confirmer la réputation de jeune homme aimable qui précède Ethann Isidore. On le découvre exactement comme les médias français et internationaux l’ont décrit ces dernières années en parlant de ses prestations d’acteur, notamment dans Indiana Jones et le Cadran de la destinée où il a partagé l’affiche avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge et Antonio Banderas, entre autres, ou encore pour ses rôles dans The Walking Dead : Daryl Dixon et les séries Fiasco et La recrue.

 

Et après quelques années à vivre des expériences, d’un plateau de tournage à un autre, d’un pays à un autre, en jonglant avec sa vie d’ado de 17 ans (anniversaire qu’il a fêté en janvier), de jeune étudiant (il vient de passer le bac de français) et en travaillant dur pour mener sa jeune carrière d’acteur, Ethann se permet un peu de repos en venant se ressourcer à Maurice, la petite île chère à son cœur où vit sa grand-mère Josiane. «Je suis vraiment content de pouvoir enfin venir me ressourcer avec ma famille et de venir renouer avec mes souvenirs d’enfance car la dernière fois que j’étais venu à Maurice, j’avais 6 ans», lâche le jeune homme avec une bonne humeur communicative.

 

C’est avec des étoiles plein les yeux qu’il a retrouvé l’île Maurice, mais l’adolescent ne cache pas avoir retrouvé la maison de ses grands-parents avec un gros pincement au cœur. «La dernière fois que j’étais au pays, mon grand-père Sylvio était encore là. La dernière fois qu’il était venu en France, c’était en 2022, au moment où se préparait la sortie d’Indiana Jones. Je suis revenu avec de la famille, dont des cousins. On est tous super contents d’être à nouveau réunis en famille ici. Mais c’est frustrant de ne pas avoir papi avec nous. On sait qu’il aurait pu et aurait dû être là et que ce n’est pas le cas à cause de ce qui est pour la famille une négligence médicale.
On en a marre que l’enquête tarde et qu’on ne nous donne pas de réponses. Nos parents se battent pour avoir, justement, des réponses et passent parfois des nuits la tête enfouie dans des dossiers pour avoir justice.»

 

Il poursuit, ému : «J’ai vécu la disparition de mon grand-père un peu comme un moment suspendu. J’ai vu la souffrance de ma mère (NdlR : Stéphanie Isidore). C’est comme si sa vie s’était arrêtée un moment et qu’elle n’était plus dans son rôle de mère, mais dans son rôle de fille, et qu’elle devait s’occuper de sa mère, ce qui est normal. J’étais content de savoir que ma mère, qui avait fait le déplacement, avait pu vivre ce douloureux moment avec sa mère», nous confie le jeune homme qui n’avait pas pu venir aux funérailles de son grand-père en février dernier : «Je suis très triste qu’il ne soit plus là, et qu’il soit parti dans de telles circonstances. Je suis aussi content d’avoir pu le rendre heureux et fier à travers l’expérience Indiana Jones. Mais c’est frustrant de se dire qu’il n’est pas là.»

 

C’est donc vers son papi que ses premières pensées sont allées une fois dans l’île pour ce retour aux sources qu’il attendait tant. Puis, c’est avec beaucoup d’émotion qu’il a retrouvé les bras de sa grand-mère Josiane. «Je savoure ce retour. La dernière fois que j’étais venu, c’était en 2013. J’avais 6 ans. J’ai un peu l’impression d’être dans un souvenir. Quand je suis arrivé dans la maison familiale, ce qui m’a frappé, ce sont les odeurs. Je ne pourrais pas le décrire, mais ça m’a tout de suite ramené à mon enfance. C’est comme un retour dans le passé. Ça ramène aussi à papi. Il n’est plus là mais on essaye de le faire vivre à travers tout ce qu’on fait.»

 

«Mine bouilli...»

 

Et depuis qu’il est de retour, Ethann vit à 100 à l’heure : «Il y a les retrouvailles, les sorties en famille, notamment à la plage... La première chose que j’ai faite, c’est d’aller à la plage au Jardin de Telfair, à Souillac. On a mangé un mine bouilli et des merveilles. Puis, on a nagé... Ce que j’aime particulièrement, c’est de retrouver ces plats bien mauriciens comme les farata, les dholl pourri, le bol renversé, etc, et surtout de profiter à fond de l’ambiance familiale. On a comme projet de faire une sortie dans le bateau de papi. C’était l’un de ses derniers souhaits. On en avait parlé avec lui et avec tous les cousins. Et ce que j’aime aussi beaucoup ici et que, selon moi, on ne retrouve pas ailleurs, c’est l’ambiance très sociale qui existe ici. Les gens se parlent entre eux et je trouve cela magnifique... Je trouve qu’en France, on est moins dans l’échange alors qu’ici, les gens prennent le temps de se parler et de se connaître.»

 

Vous l’aurez compris, Ethann Isidore, c’est un concentré de naturel et de talent. Et son petit parcours cinématographique et télévisuel parle d’ailleurs de lui-même. Sa passion, il la vit au quotidien, à chaque seconde de sa vie. Pour lui, mais aussi pour les autres. «Ces dernières années ont été très riches. L’après-Indiana Jones a été varié et différent. Chaque projet est différent et j’ai aimé chaque expérience. J’ai du mal à les comparer. Ce que je retrouve dans tout ce que j’ai vécu, c’est l’esprit communautaire qu’il y a dans le cinéma autour de chaque tournage. Par exemple, je suis toujours en contact avec Phoebe Waller-Bridge. Je lui ai envoyé des scénarios que j’écris, notamment pour une série fantastique. J’aime bien écrire et j’ai voulu avoir son avis. Elle a bien aimé et elle m’a donné plein de conseils. J’aimerais bien réaliser aussi et je voudrais explorer cette voie...» 

 

Sur la question de son rapport à l’image, Ethann dit aimer avoir les retours de son entourage sur ses prestations : «Pour avoir un aperçu des projets dans lesquels j’ai tourné, je préfère écouter les avis qu’on me donne. Il arrive, quelques fois, que mes amis me disent que dans une scène, je ne suis pas naturel et j’ai tendance à les écouter parce qu’ils ont plus de recul que moi.» D’ailleurs, souligne-t-il, son leitmotiv depuis qu’il s’est retrouvé sous les feux des projecteurs, c’est de garder les pieds sur terre : «Pour moi, garder les pieds sur terre, c’est déjà de finir mes études pour avoir une roue de secours si jamais le cinéma ne fonctionne pas car ça peut être très éphémère comme milieu mais aussi de par l’histoire de ma famille ; je ne pourrai jamais oublier d’où je viens. À Souillac, on a une vie très modeste. Je sais que ma mamie s’est battue pour qu’on ait une superbe vie en France. Je ne peux pas oublier cela et me dire que tout est gagné. Je suis obligé de travailler et ma famille est là pour me le rappeler.»

 

Sa source de motivation, ce sont les encouragements qu’il reçoit. C’est à cela qu’il carbure. Un moteur qui le porte et le transporte d’une aventure à une autre et qu’il aime, dit-il, partager. Et c’est avec beaucoup de lucidité qu’il parle de sa notoriété : «Ça m’arrive qu’on me reconnaisse. On me demande en général si c’est bien moi. Ça fait plaisir. Parfois aussi, on n’arrive pas à me donner un nom. On me dit : "c’est toi Indiana Jones" ou encore "c’est toi sur TF1". Et à Maurice, en particulier à Souillac, on me reconnaît aussi. Ça m’a surpris et c’est très encourageant.»

 

Concernant la suite de sa carrière, le jeune homme considère tous les projets qui s’offrent à lui. «Il y a des projets potentiels à venir. J’ai des castings et j’envoie aussi des candidatures. Il y a des projets français et américains mais il n’y a rien qui est fixé encore», lâche Ethann sous le regard de deux de ses cousins, Enzo et Dylan, qui sont aussi en vacances dans l’île et sont ses premiers fans : «C’est impressionnant de voir tout ce qu’il a vécu. On a fait toutes nos bêtises ensembles et on est fiers de ses accomplissements.»

 

Bien évidemment, Ethann a aussi une pensée pour tous les Mauriciens qui l’ont soutenu à la sortie du dernier Indiana Jones. «S’ils ont été fiers de moi, je les remercie beaucoup. J’adore l’île Maurice et j’aime les Mauriciens. Je pense qu’il y a nulle part ailleurs où les gens s’aiment autant et où la joie de vivre règne autant», conclut Ethann, du soleil dans la voix et en retournant à son actualité du moment : ses vacances mauriciennes bien méritées..