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Il a prêté serment comme avocat : Kevin Ladouceur, la détermination d’un «zanfan cité»

26 janvier 2015

L’avocat en compagnie de sa mère Mariline et son frère Cédric.

Humble. Modeste. Le visage sympathique. Au premier abord, on ne dirait pas qu’on a affaire à un avocat. Pourtant, Kevin Ladouceur, 32 ans, vient tout juste d’être inscrit au barreau de Maurice. C’était le vendredi 23 janvier. Un exploit pour ce jeune homme issu d’une famille modeste de Cité Poudre-d’Or.

 


En effet, Kevin n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Au terme de ses années de collège, il voit grand et aspire à des études supérieures à l’étranger. Toutes les économies de ses parents sont alors investies dans ce projet.

 


En 2003, il s’envole donc pour Paris afin d’étudier le droit. Mais avant d’intégrer l’École du Barreau de Paris, il se voit offrir l’opportunité de travailler, pendant trois ans, en tant que chercheur en droit international des affaires à l’université Paris Descartes. Ce qui l’amène, par la suite, à mettre le cap sur les États-Unis, où il intègre l’université d’État de l’Arizona, avant d’étudier à l’université de Hong-Kong.

 


Mais au cours de ses années d’études, Kevin est secoué par un événement tragique : son père, Hedley, est victime d’un accident de la route. Nous sommes alors en 2009. Bien qu’attristé, il ne baisse pas les bras et reprend vite du poil de la bête. «Ma réussite, je la dédie surtout à mes parents Mariline et Hedley, surtout à ce dernier, mais aussi à mon petit frère. J’ai une pensée pour deux personnes qui n’ont pas pu faire le déplacement pour la prestation de serment : la femme qui partage ma vie en France et ma sœur qui étudie le droit à Paris. Pour moi, c’est un rêve qui se concrétise, car le droit m’a toujours fasciné. J’ai travaillé très dur en faisant des petits boulots ici et là pour atteindre mon objectif et cela a payé. La preuve que n’importe qui peut réussir dans la vie, qu’il soit aisé ou pas», souligne-t-il.

 


Après la prestation de serment à Maurice, Kevin mettra le cap sur la France en février pour s’inscrire au barreau de Paris. «Je compte, pour le moment, travailler en France en tant qu’avocat, finir ma thèse en droit des contrats internationaux et enseigner le droit civil à l’université Paris Descartes. J’ai une dette envers la France. Mais je ferai souvent le déplacement à Maurice puisqu’une partie dominante de mes activités sera consacrée aux relations franco-mauriciennes», précise-t-il.

 


La spécialité de Kevin, c’est le droit des affaires. Un choix qui lui permettra d’exercer sa profession aussi bien en France qu’à Maurice : «Je suis mauricien avant tout. J’ai le devoir de contribuer à l’avancement de mon pays. Je ne compte pas attendre mon retour à Maurice pour le faire. En France, par exemple, je peux mettre mes compétences et connaissances au service des Mauriciens qui s’y trouvent également.»

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