Imran Hossenbaccus, 53 ans, décède après avoir été kidnappé et lynché : les trois suspects nient le meurtre

Il a poussé son dernier soupir dans la salle de consultation de la Clinique du Nord dans la soirée du samedi 6 mai. Plus tôt, ce jour-là, Imran Hossenbaccus, un habitant de Vallée-Pitot, âgé de 53 ans, s’y était rendu sur les recommandations d’un médecin privé qui lui avait conseillé un scan. Néanmoins, le quinquagénaire a succombé à ses multiples blessures avant d’avoir pu être soigné.

Dans la nuit du vendredi 5 mai, Imran Hossenbaccus aurait été kidnappé par un groupe d’individus qui l’auraient ensuite lynché, a déclaré le fils du quinquagénaire aux enquêteurs. D’après les renseignements dont dispose la police, les suspects auraient cherché à donner une correction à Imran Hossenbaccus parce qu’il aurait fait des gestes obscènes devant une fillette  quelques jours plus tôt. D’ailleurs, ces images, filmées par un voisin, ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.

Dans sa déclaration à la police, le fils d’Imran Hossenbaccus a expliqué que ce groupe de personnes, dont certains étaient masqués, aurait ramené son père à la maison en sang après l’avoir séquestré et torturé. Ils lui auraient montré ladite vidéo et auraient même réclamé la somme de Rs 200 000 à sa famille en guise de compensation pour son geste déplacé. Bien que grièvement blessé, Imran Hossenbaccus aurait confié à son fils, avant de mourir, que ses agresseurs lui auraient infligé plusieurs coups de fouet et l’auraient roué de coups de bâtons. C’est, d’ailleurs, grâce à son témoignage que les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ont pu procéder à l’arrestation de deux premiers suspects : Wazeem Fadil Lalloo, un habitant de Port-Louis âgé de 33 ans, et Jamilloudeen Khalil Hymabaccus, un habitant de Cité Vallée-des-Prêtres âgé de 24 ans. Soumis à un feu roulant de questions, ils nient le meurtre à ce stade. Ils ont été inculpés du meurtre du quinquagénaire devant le tribunal de Port-Louis le lundi 8 mai. Leurs téléphones portables, placés sous scellés, devront être examinés par les officiers de l’IT Unit.

Ce mardi 9 mai, un troisième suspect a été arrêté dans le cadre de cette affaire. Il s’agit de Washim, le frère de Wazeem Lalloo. Il serait le propriétaire du véhicule noir ayant servi à transporter la victime. Des prélèvements ont été effectués à partir dudit véhicule afin de déceler d’éventuelles traces de sang. Il a participé à un exercice d’identification aux Casernes centrales où il a affirmé être le propriétaire du véhicule, avant d’être placé en détention. Il est défendu par Me Shazaad Mungroo qui a présenté une motion pour sa remise en liberté devant le tribunal, motion à laquelle la police a objecté. Washim Lalloo nie également s’en être pris à la victime. Un rendez-vous entre les enquêteurs et la défense a été fixé pour que le suspect puisse donner son premier defense statement.