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Incendie à Sainte-Catherine : L’appel de désespoir de cinq familles

9 novembre 2015

Les sinistrés fondent tout leur espoir sur la volonté du gouvernement à rebâtir leurs maisons.

Tout perdre du jour au lendemain. Les Monique et les Noël n’auraient jamais pensé avoir à faire face à une telle épreuve. Depuis qu’un violent incendie a ravagé leur maison mardi soir, les jours sont longs et éreintants pour cinq familles de la cité Sainte-Catherine à Saint-Pierre. Jean-François Monique raconte qu’il était à table avec sa famille lorsqu’ils ont senti une forte odeur de brûlé. Très vite, devant les flammes qui se propagent à vitesse grand V, la seule possibilité qui s’offre à eux est de quitter les lieux en toute hâte : «On est sortis immédiatement. Impossible de sauver nos affaires. Nous avons vu notre maison et tout ce que nous possédions partir en fumée.» Malgré la lutte acharnée des pompiers contre le feu jusqu’aux petites heures du matin, les cinq familles dont quatre vivaient dans la même cour – les Monique –, se retrouvent à la rue et sans rien. Les sentiments sont aussi violent que les flammes : la peur, le choc, le désespoir.

 

Depuis le drame, ils sont donc 23 personnes à avoir trouvé refuge dans l’un des centres communautaires de la région. Entassés les uns sur les autres dans une salle, ils ne cessent de ressasser ce terrible incendie dont ils ont été victimes. Dans un coin de la pièce, quelques sacs-poubelle contenant des vêtements. Après l’incendie, des voisins ainsi que quelques associations et entreprises sont venus leur rendre visite pour leur témoigner leur soutien, mais aussi pour leur apporter leur aide en vêtements et en nourriture. Sur l’unique table, sont disposés des produits alimentaires et des verres et assiettes en plastique. Grâce à la solidarité des Mauriciens, ils reçoivent chaque après-midi de quoi manger qu’ils se distribuent entre eux comme ils peuvent pour nourrir 23 bouches. 

 

Ils ont aussi reçu des matelas qu’ils étalent le soir pour dormir. Pas évident de s’y trouver une place quand il y a tant de monde, mais c’est toujours mieux que de se coucher à même le sol. «La seule chose que nous possédons encore, ce sont les vêtements que nous portions lorsque nous sommes sortis de la maison. Nous n’avons plus rien. Plus de vêtements, de chaussures, d’argent, de nourriture. Plus rien, déplore Georgette Monique, secouée par ce qu’elle traverse. Nous avons mis tellement d’années à travailler dur, à nous sacrifier, à construire petit à petit ce que nous avions et voilà que maintenant, nous devons tout recommencer à zéro. C’est très dur.»

 

Alors que les enfants essaient de se distraire dans le petit jardin qui se trouve dans la cour du centre, les adultes passent leurs journées cloîtrés dans cette salle, ressassant inlassablement le film d’horreur dans lequel ils sont pris au piège. «Impossible d’aller travailler sans vêtements et sans chaussures. Nous n’avons même plus de papiers d’identité», s’indigne Jean-Anthony.

 

Des députés de la région sont venus les voir et leur ont assuré que leurs maisons seraient reconstruites dans dix jours. Mais pour le moment, selon les sinistrés, les choses n’avancent guère : «Nos maisons sont sous scellés car il y a de l’amiante. Les travaux n’ont pas encore commencé. Si nous y avions accès, nous aurions déjà commencé à nettoyer nous-mêmes. Nous demandons au gouvernement de nous aider pour que nous puissions rentrer chez nous», implore Georgette. C’est l’appel de désespoir qu’elle lance et qui, espère t-elle, sera entendu.

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