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Incendie à Verdun : le voisinage de l’entrepôt de la CMT sur le qui-vive

13 juillet 2015

Menaga Modaly, Elsie Fra et Mohun Aradhun s’inquiètent pour leur santé.

Depuis l’incendie, les habitants de Verdun peinent à reprendre leur train-train quotidien. La rue se trouvant à côté de l’ancienne usine reste déserte et les maisons, toutes fermées, semblent inhabitées. Le seul mouvement reste celui des pompiers et de la police, qui sont présents sur les lieux. Les nombreux arbres jonchant la route n’ont pu échapper aux flammes. Le vif incendie qui a ravagé l’entrepôt de la Compagnie mauricienne de Textile (CMT) mardi dernier n’est pas sans conséquence pour le voisinage.

 

Les habitants évitent de sortir de chez eux et gardent les portes et les fenêtres fermées à cause de la fumée et des poussières qui émanent toujours des carcasses de l’ancienne usine. Il y a aussi cette odeur irrespirable de brûlé qui flotte dans l’air et toute cette poussière de cendres. D’ailleurs, au cours de ces derniers jours, plusieurs personnes ont dû être évacuées à cause de la poussière et de la fumée incommodante, qui les empêchent de respirer.

 

Menaga Moodaly et sa famille font partie de ceux qui ont dû être évacués mardi soir à cause des flammes et de la fumée. Ils ont passé la nuit dans l’un des centres sociaux de la région. La mère de famille se dit toujours traumatisée par ce qui s’est passé. Elle revoit encore les grosses flammes ravager l’usine, avec un terrible sentiment d’insécurité malgré la présence des pompiers et les rondes de la police. L’inquiétude se lit encore sur son visage : «Nous avons eu vraiment peur. Notre maison se trouve juste à côté. Mon époux a dû asperger les vitres d’eau pour qu’elles n’éclatent pas avec la chaleur.»

 

Si les pompiers ont réussi à éteindre le feu, Menaga et sa famille soupçonnent qu’il y a encore des braises sous tous les débris à l’intérieur de ce qu’il reste du bâtiment. «On entend souvent des bruits, comme des choses qui éclatent et on voit encore de la fumée sortir de l’usine», souligne-t-elle.

 

Un peu plus loin, Elsie Fra s’est retrouvée dans l’obligation de se rendre à l’hôpital tant elle avait du mal à respirer à cause de la poussière et de la fumée : «Plusieurs voisins et moi sommes allés à l’hôpital. Nous avons les yeux qui brûlent, des difficultés pour respirer et mal à la gorge. J’ai même eu des vertiges.» Du coup, Elsie et les autres habitants n’osent pas mettre le nez dehors. Ils craignent pour leur sécurité et leur santé. Si certains ont cherché refuge chez des proches, la famille Aradhun ne peut que se terrer dans sa maison après avoir passé la nuit dans un centre social. «Ma fille et ma femme ont dû aller voir le médecin tant elles ne vont pas bien. C’est difficile de respirer avec cette fumée et cette odeur», confie Mohun.

 

En attendant que la situation s’arrange – une semaine voire plus, selon les pompiers –, les habitants ne peuvent que prendre leur mal en patience.

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