Publicité

Joanna Bérenger : un post Facebook qui fait des vagues

17 juillet 2022

Cette nouvelle polémique a fait surface dans l’après-midi du vendredi 15 juillet, lorsque la députée du MMM a partagé une expression kreol dans un post Facebook – «manz bondie… kaka diab» –, le tout waccompagné d’une légende qui disait «nou langaz kreol ena enn rises ek enn sazes extraordiner».

 

Des propos qui coïncidaient avec la présence du Premier ministre et de son épouse Kobita Jugnauth à Grand-Bassin pour assister à une séance de prière dans le cadre de la célébration Shravan Maas. Le parallèle a été vite fait et face aux internautes qui l’accusaient de critiquer ouvertement une religion, Joanna s’est défendue en expliquant qu’elle a utilisé un proverbe créole pour définir «enn sitiasion ipokrit kot ena dimounn ki anvi pass pou bon me ler get zot bann aksion li deplorab».

 

Kalpana Konjoo-Shah a immédiatement posté une vidéo dans laquelle elle dit ne pas comprendre pourquoi Joanna Bérenger a choisi un mois sacré du calendrier hindou pour s’exprimer de manière aussi «insultante», affirmant que celle-ci, si c’est le cas, devra prendre ses responsabilités. La ministre de l’Égalité du genres et du bien-être familial est revenue à la charge lors d’une conférence de presse de l’aile féminine du MSM, samedi matin, pour dénoncer une fois de plus ces propos «extrêmement graves» et réclamer la démission de la députée à qui elle reproche de ne pas avoir respecté le droit des Mauriciens de pratiquer leur religion. «Je condamne sévèrement ses propos. Elle doit se rappeler qu’elle a été élue pour représenter toutes les communautés de ce pays et elle a l’obligation morale et citoyenne de les respecter.»

 

Ironiquement, avant tout ce discours sur le respect de la religion, des communautés, de la femme même, Kalpana Konjoo-Shah a surpris l’audience avec un comportement allant à l’opposé de son grand oral. En effet, avant le début de la conférence de presse, on l’entend dire au téléphone : «Get zot, zot kouma bann zako». C’est sa collègue Dorine Chukowry qui lui a fait remarquer que les micros étaient branchés. À qui la ministre faisait-elle référence en parlant de «zako» ? La question se pose.

 

Pendant son intervention, la ministre a affirmé que c’est faux de dire que ses consoeurs et elle réagissent uniquement pour défendre le Premier ministre ou une communauté en particulier. «Nous aurions eu la même réaction s’il s’agissait d’une autre communauté.» N’y allant pas de main morte contre la députée mauve, elle a affirmé que celle-ci doit partir. Sandra Mayotte a, pour sa part, invoqué «un sentiment de honte face à la population et à la communauté hindoue» suite aux propos de Joanna Bérenger qui sont, selon elle, à caractère «racial, communal et dénigrant». Pour Dorine Chukowry, Joanna Bérenger a tout simplement montré «son vrai visage». Des excuses, dit-elle, ne serviront à rien. «C’est trop tard. Le mal est fait», a-t-elle déclaré.

 

L’affaire a pris une autre proportion avec la conférence de presse du président de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation, Bhoraj Ghoorbin, qui a déploré ces propos. «Si vous avez des critiques à faire, faites-le à l’Assemblée. N’utilisez pas un endroit sacré pour le faire.» De son côté, Joanna Bérenger a, dans une nouvelle vidéo, affirmé que ses paroles ont été détournées de leur signification. «Je suis bien triste de constater qu’à cause de ça, certaines personnes se sont senties blessées alors que cela n’a jamais été dans mes intentions.»

Publicité