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13 juin 2016 13:51
Comment manger à sa faim lorsque le coût du panier de la ménagère ne cesse de grimper ? C’est un véritable casse-tête pour bon nombre de personnes qui, parfois, vont au lit le ventre vide ou ne prennent qu’un repas par jour, faute de moyens financiers. En marge de la Journée mondiale contre la faim, ce mercredi 15 juin, nous sommes allés à la rencontre de ces personnes.
Marie Angelie Peres, 68 ans, en fait partie. Cette habitante de La Preneuse a, à sa charge, ses quatre petits-enfants qu’elle élève seule. Dans sa petite maison en tôle, située à l’arrière d’un supermarché, la misère saute aux yeux. «Je touche une pension de Rs6 975 par mois. Pour les frais scolaires de mes petits-enfants, je prévoie un budget de Rs 2 000. Le reste sert à acheter de la nourriture et à payer les factures.»
Finir le mois relève du parcours du combattant. Tou letan divan la kes pe bizin tir komision dan panie,lâche Marie Angelie, nous montrant ses maigres provisions pour le mois, dans un meuble de fortune. «Ce mois-ci, je n’ai même pas pu acheter les boîtes de conserve que les enfants consomment d’habitude lorsqu’ils partent à l’école. Je ne sais pas comment on va s’en sortir.»
Dans le quartier de Kosovo à Cité Chebel, c’est la même désolation. Christelle Jackson, 32 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. «On achète à crédit dans une boutique de la localité, explique cette mère de huit enfants en bas âge. Mais au-delà de Rs 3 000, on ne nous donne plus rien. Àce moment-là, on n’a rien à manger. Surtout lorsque mon compagnon n’a pas de travail. Il est maçon. Et en ce moment, il n’a pas de boulot. C’est très dur.»
Christelle a eu six enfants de son mari, aujourd’hui décédé, et deux autres de sa relation avec le nouvel homme de sa vie, Jean-Noël Lagarde, 37 ans. «Il ne reste pas grand-chose de ma pension de Rs 9 000 lorsqu’on a fini de régler les factures et payer le crédit pour la nourriture.»
Sa voisine Maya Nulah, elle, aimerait que les aliments de base soient revus à la baisse. Cette veuve vit avec une pension de Rs 5 200. Récemment, les médecins lui ont détecté une maladie des reins, qui nécessite des analyses approfondies. «Parfois, je n’arrive pas à faire les provisions. Sans compter les médicaments que je dois acheter dans le privé. J’ai commencé à travailler à 9 ans car mon père avait eu une attaque. On me dit que ce sont les lourds travaux que j’ai faits durant des années qui ont causé ce problème de reins.»
Des familles entières à Maurice se retrouvent dans les mêmes situations que celles de Maya, Marie Angelie et Christelle. Elles luttent au quotidien pour pouvoir soulager leur faim. Ou pas…
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