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4 juillet 2016 05:00
Dans l’optique de faire de Maurice une île écolo, le gouvernement a, depuis janvier de cette année, interdit l’utilisation des sacs en plastique. Toutefois, six mois plus tard, le petit sac noir ou blanc fait toujours partie du quotidien des Mauriciens. On a fait le tour de la question dans le cadre de la Journée mondiale sans sac plastique, observée en ce dimanche 3 juillet.
Harish Chand, 58 ans, vend des produits made in Mauritiuset aussi ceux venus d’ailleurs au marché de Port-Louis. Comme ces «tentes bazar» qu’il fait venir de Madagascar et revend à partir de Rs 100. Pour lui, l’interdiction de l’utilisation de sacs en plastique est définitivement payante : sonchiffre d’affaires a augmenté d’au moins 25 %. «Contrairement à avant, je vends des sacs pratiquement tous les jours. Les Mauriciens ont du mal à s’adapter au changement et oublient toujours de prendre des sacs conformes à la loilorsqu’ils font leurs courses. Une fois arrivés au marché, ils n’ont d’autre choix que d’acheter des ”tentes bazar”.»
Malgré tout, dans les allées du marché central, c’est le sac plastique qui l’emporte face au sac écologique. La plupart des consommateurs continuent de l’utiliser. Contrairement à Anita Auckloo, une habitante de Cassis, qui a adopté les bons réflexes. «Les sacs biodégradables sont meilleurs. Je les utilise depuis bien avant l’entrée en vigueur de cette mesure», dit-elle.
Au marché de Flacq, Sangeeta Dasoneah, une habitante de Camp-Ithier, ne sait pas faire la différence entre un sac biodégradable et un sac non-compostable. Commerçante au marché de cette localité, elle éprouve des difficultés lorsqu’il faut remettre un article à un client depuis l’interdiction de l’utilisation des sacs plastique. «Ils n’ont pratiquement jamais de sac pour mettre leurs achats. Donc, je conserve toujours les sacs plastique dans lesquels mes vêtements sont importés. Je croyais qu’ils étaient biodégradables, mais ce n’est apparemment pas le cas. De toute façon, je n’ai pas le choix.»
Et lorsqu’elle va faire ses courses, elle ne pense jamais à emmener un sac. «Ce n’est que lorsque j’arrive au supermarché que je réalise que j’ai oublié le sac. Du coup, il faut chercher des boîtes en carton. Je ne me suis pas encore habituée à ce changement.»Un peu plus loin, Rajesh Goorbin est catégorique : «Morisien pa ankor konpran mem», lâche-t-il, désolé. «Je vends des légumes. Et à chaque fois qu’un client vient faire des achats, il me demande de lui donner un sac plastique. C’est incroyable. Quand je leur dis que je n’en ai pas puisque c’est interdit, certains annulent leur achat tout simplement», confie notre interlocuteur. Les Mauriciens peinent-ils àdévelopper une conscience écologique ? Ou bien l’utilisation de sacs plastique est-elle tellement entrée dans nos mœurs qu’on ne peut plus s’en passer ? On dirait que oui, hélas.
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