Kolektif Drwa Zanfan Morisien : Dessinez-nous nos droits

J’ai le droit ! C’est la réponse qui revient le plus souvent lorsqu’on demande aux petits s’ils connaissent ce que les droits de l’enfant signifient. Le 4 novembre, le Kolektif Drwa Zanfan Morisien (KDZM) lancera sa campagne nationale sur le thème Valoriz drwa zanfan morisien. Le but est de sensibiliser la population au respect des droits de l’enfant à Maurice. Nous sommes allés à la rencontre des premiers concernés : les enfants.

À la question «sais-tu ce que veut dire les droits des enfants», certains, timides ou déstabilisés, ne font que hausser les épaules en murmurant un petit «je ne sais pas». D’autres se montrent plus loquaces, à l’instar de Mathieu, 8 ans. En vacances depuis une semaine, le garçonnet n’a la tête qu’à la fête après une longue année de travail. «Je sais que j’ai le droit d’aller à l’école et j’aime beaucoup y aller. J’ai aussi le droit de regarder la télé. On parle souvent des enfants à la télé», dit-il en savourant une bonne glace offerte par son papa, Richard Neptune, qui s’est accordé une journée de détente avec son fils.

La campagne qui sera lancée par le Kolektif Drwa Zanfan Morisien est, souligne-t-il, «une bonne initiative, car parler des droits des enfants est plus que jamais nécessaire». C’est justement l’objectif principal de la campagne qui aura lieu pendant tout le mois de novembre afin de conscientiser la population et les enfants sur les droits et les responsabilités attachées à la Convention des Nations unies. Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, en présence de la ministre de l’Égalité des genres et du développement de l’enfant, Aurore Perraud, et de la chanteuse Laura Beg, marraine de la campagne.

Cette dernière a d’ailleurs écrit une chanson dont les bénéfices de la vente iront à la prévention contre les méfaits de l’alcool et du tabac sur les enfants. Plus de 300 enfants ont participé au tournage du clip. Anfen, Autisme Maurice, Caritas île Maurice, Chrysalide, le département de psychologie et counselling de l’Institut Cardinal Jean Margéot, Lead, Kinouété, Pédostop, Pils, SOS Papa, T1 Diams, Tipa, CUT ainsi que deux particuliers, Sabrina Puddoo et Marie-Laure Ziss-Phokeer, sont derrière ce projet. Le mouvement a aussi fait des propositions, dans le cadre de l’élaboration du Children’s Bill, sur les foyers d’accueil et l’adoption. Le 20 novembre à Rose-Hill, tout ce beau monde sera présent lors du grand concert prévu pour marquer la Journée mondiale des droits de l’enfant.

Pour Vedika, qui est en Form I, et son petit frère Rakshan, le sujet n’est pas totalement inconnu. Avec une maman enseignante, on parle souvent de ces choses-là à la maison, disent-ils. Alors, Vedika, les droits des enfants, c’est quoi ? «Je pense qu’il y a des choses qu’on a le droit de faire. Par exemple, je peux aller à l’école. Quand je suis malade, je dois aller à l’hôpital. Mais il y a aussi des choses que je ne peux pas faire. Voilà, pour moi, c’est ça les droits», dit-elle avec assurance.

Pour sa maman, Shaheen Neetooreea, cette campagne ne peut qu’être saluée. «Moi qui suis en contact avec des enfants au quotidien, je vois qu’il y a souvent des disfonctionnements, des choses qui ne vont pas. Malheureusement, le sujet n’est pas toujours abordé à la maison ou à l’école. De nombreux enfants sont livrés à eux-mêmes et subissent des choses qu’ils ne devraient pas subir», déclare-t-elle.

En effet, cette campagne vient nous rappeler que la protection de l’enfance est une affaire qui nous concerne tous.