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La «grande victoire» de Rezistans ek Alternativ

31 mars 2014

Ils contestent depuis un bout de temps la classification communale lors des élections.

C’était leur plus grande ennemie. La cible à abattre. Depuis plusieurs années, ils n’ont cessé de lutter pour la faire disparaître. Et au final, les soldats de Rezistans ek Alternativ ont eu raison de la clause qui stipulait que tous les candidats en lice aux législatives devaient déclarer leur appartenance ethnique. 

 

Lundi dernier, lors de la présentation du White Paper, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a annoncé la mort imminente de cette clause. «On ne peut continuer avec ce système. On ne peut bâtir une nation sur de telles bases», a-t-il déclaré. 

 

Depuis, dans le camp de Reziztans ek Alternativ, c’est la satisfaction. Ce moment, ils l’attendaient depuis longtemps et cela, non sans avoir beaucoup donné d’eux-mêmes, entre bataille juridique et autres recours. «Rezistans ek Alternativ et tous ses alliés, comme ceux du Block 104, ont contribué humblement pour que notre pays, notre système politique et notre Constitution fassent un bond en avant. C’est pour nous une grande victoire», déclare Ashok Subron, porte-parole de Rezistans ek Alternativ.  Rappelons que ce sont d’abord les membres de Lalit qui avaient refusé de décliner leur appartenance communale lors du Nomination Day.

 

Depuis que les membres de Rezistans ek Alternativ ont commencé leur bataille, ils n’ont cessé de dénoncer ce procédé qu’ils jugent anticonstitutionnel : «Notre pays a hérité d’un système politique assez lourd avec une certaine communalisation qui était très présente. Et à chaque élection, cette communalisation s’est perpétuée. Heureusement que le peuple mauricien s’est opposé à cela.»

 

«Rezistans ek Alternativ et tous ses alliés comme ceux du Block 104 ont contribué humblement pour que notre pays, notre système politique et notre Constitution, fassent un bond en avant», dit le porte-parole du parti.

 

Pour Ashok Subron, cette «avancée historique», comme il le qualifie lui-même, porte l’empreinte de Rezistans ek Alternativ : «C’est notre parti qui est derrière ce développement de taille. C’est notre combat qui a provoqué cela et le White Paper vient répondre aux Nations unies qui ont décrété que la classification communale des candidats à des élections était une violation et que les autorités devaient remédier à cela.»

 

Pour lui, ce combat s’est tenu à travers «une triple action» : «D’abord, la lutte s’est faite à travers la désobéissance. Depuis 2005, nous ne respectons pas l’obligation de décliner notre appartenance ethnique pour nous inscrire à une élection. Nous nous sommes inspirés des actions de grands personnages qui ont marqué l’histoire, comme Rosa Parks aux États-Unis ou encore le Mahatma Gandhi en Inde.» Puis, dit-il, il y a eu toutes les actions judiciaires qui ont jalonné leur combat : «On a été en Cour suprême, au Privy Council, mais aussi au Human Rights Committee, aux Nations unies.» 

 

Le troisième volet de leur ligne de bataille, poursuit Ashok Subron, a été la dimension politique pour «forcer une réforme électorale». Maintenant, dit-il, il faut concrétiser ce qui a été annoncé : «Nous espérons un projet de loi pour changer la Constitution.» 

 

En attendant, il ne peut cacher sa fierté car «une force politique alternative est venue prouver qu’elle pouvait changer l’histoire».

 

Et le White Paper fut ! 

 

Après s’être fait attendre, il a finalement pointé le bout de son nez lundi dernier. «C’est un jour historique !» a déclaré le Premier ministre Navin Ramgoolam lors de sa présentation. Il a ainsi avancé que c’est la première fois qu’un gouvernement post-indépendance vient avec des propositions concrètes. «Pas question de réforme qui risque de marginaliser une section de la population», a-t-il déclaré. Il s’est dit contre un nouveau recensement, au risque de voir une «fragmentation de la société»

 

Le Best Loser System sera ainsi intégré avec une dose de représentation proportionnelle et, pour éviter l’émergence des partis extrémistes, Navin Ramgoolam a proposé un seuil de 10 % pour la proportionnelle. Le first-past-the-post system, lui, ne change pas. En outre, le Premier ministre s’est dit en faveur d’une meilleure représentation des femmes à l’Assemblée nationale. 

 

 

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