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Par Sabine Azémia
23 juin 2015 01:41
Trop, c’est trop. Tous les jours, des enfants subissent d’atroces violences entre les mains de leur bourreau. Les cas d’agressions sexuelles dont sont victimes les petits sont de plus en plus souvent rapportés à la police. Certains finissent de manière dramatique, comme ce fut le cas pour Edouarda Gentil, 11 ans, qui aurait été violée avant d’être tuée en avril. Face à la gravité de la situation, La Sentinelle a décidé de ne pas rester les bras croisés et de partir en guerre contre les violences sexuelles envers les enfants.
Le groupe de presse a lancé une campagne en ce sens, le vendredi 19 juin au Parliamentary Café à Port-Louis, en collaboration avec le ministère de l’Égalité du genre, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille, les ONG Pedostop, Lead et Dialekt et ainsi que plusieurs partenaires média : Radio One, Blue Fish, Cread et Defi Media Group.
Ce plan d’action en trois volets débutera le jeudi 25 juin et durera deux semaines. Il comprendra d’abord une campagne de communication nationale et grand public visant les adultes avec des billboards, annonces de presse, web et radio. Cette initiative pédagogique vise à permettre aux adultes d’identifier, reconnaître et décoder les messages qu’envoie un enfant victime de violences sexuelles.
La hotline 113 sera mentionnée dans les visuels afin que les cas suspectés puissent être signalés à la Child Development Unit qui sera à leur écoute et agira en conséquence. «C’est l’affaire de tous et pas seulement du gouvernement. Il est très important de décoder les signes de détresse», a déclaré la ministre Aurore Perraud.
Le deuxième volet concerne les journalistes qui pourront suivre une formation au siège de La Sentinelle sur le traitement des cas d’enfants victimes de violences sexuelles. Ce cours sera assuré par Mélanie Vigier de Latour-Bérenger, psychosociologue et directrice de Pedostop. Celle-ci a souligné, durant le point de presse, que «dans plus de 90% des cas, l’agresseur est un proche de la famille». Les journalistes qui désirent suivre la formation doivent prendre contact avec la direction de La Sentinelle.
La formation s’échelonnera sur trois séances. La première portera sur la violence, la deuxième sera axée sur la violence sexuelle, et la troisième consistera en un atelier pour analyser les articles de presse et travailler sur le choix des mots. À l’issue de cette formation, un protocole sera mis en place portant sur un traitement plus humain dans les articles de presse concernant ce phénomène de société. L’idée est de protéger les enfants et de ne pas encourager la violence.
Le dernier volet de cette campagne porte sur la production de brochures illustrées à destination des enfants des écoles primaires. Basées sur l’éducation sexuelle, celles-ci aborderont en particulier les abus. Autant de mesures par lesquelles La Sentinelle et ses partenaires veulent faire bouger les choses pour le bien-être des enfants.
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