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17 juin 2014 03:26
Les expertes du ballon rond. On ne badine pas avec elles, quand on parle du sport roi. A les voir évoluer ensemble, sur un terrain, on sent qu’elles sont une bande de copines qui s’éclatent avec un ballon de football. Ce sont des passionnées qui vivent leur amour pour le foot avec un grand A. Ce n’est pas pour rien qu’elles font partie de la présélection nationale féminine de football.
Quand on parle de la Coupe du monde avec elles, leurs yeux s’illuminent. « Le Brésil a eu très chaud contre la Croatie et n’a pas impressionné. Le pays hôte pourrait avoir des difficultés contre une autre équipe plus coriace, mais peut compter sur le soutien de son peuple ». Une analyse signée Marie Michèle Sadien, une footballeuse de la présélection nationale. Comme elle, il y a d’autres filles qui s’intéressent à cette grande fête du ballon rond.
Leticia Dadard en fait partie. « Le Brésil ne m’a pas impressionnée et j’attends un autre visage de cette équipe pour les prochains matchs », dit cette footballeuse. Cette jeune fille se prépare activement pour les prochains Jeux des îles de l’océan Indien, prévus en 2015 à l’île de la Réunion. Pour la première fois, le football féminin sera au rendez-vous de ces jeux inter-îles et Maurice ne veut pas faire de la figuration. C’est pourquoi une présélection d’une trentaine de footballeurs s’entraîne deux fois par semaine sous la férule de Jay Bhunjun.
«Il ne faut pas oublier que tous les premiers matchs sont difficiles à négocier. Il ne faut pas oublier l’exemple de l’Argentine, qui avait perdu son premier match pour ensuite remporter le trophée. Vu que l’Espagne est l’actuelle championne du monde, toute la pression est sur elle. Cela s’applique aussi pour le Brésil, mais qui a su la gérer. Je pense que le Brésil peut aller jusqu’en demi-finales », ajoute Leticia Dadard qui espère visionner le maximum de match « si le sommeil ne prend pas le dessus ».
Une passion pour le football que cette habitante de Cité L’Oiseau, Floréal, a attrapée tôt. « Ce n’est pas évident d’avoir un employeur qui vous autorise à quitter le boulot à 15h pour aller jouer au football. C’est une réalité bien mauricienne. C’est une des grosses difficultés pour les footballeurs en général », dit la jeune fille.
Marie Michèle Sadien a évolué dans le monde du football depuis son jeune âge avec des proches qui y étaient déjà. « C’est grâce à eux que je pratique cette discipline. Je suis très heureuse de pratiquer le football. Ca me permet de sortir, de découvrir divers endroits du pays, de me faire des amis. C’est le bonheur pour moi », explique celle qui travaille comme bonne. Marie Michele Sadien (32 ans), qui évolue au poste d’attaquant est considérée comme le goleador de l’équipe.
Une vie rythmée entre un ballon de football et le boulot pour cette habitante de Cap Malheureux. Comment fait-elle pour s’accommoder à ces deux univers ? « J’ai une patronne qui très compréhensible et j’arrive à avoir du temps libre pour aller jouer aux matchs de football et assister à l’entraînement », explique cette supportrice de Manchester United.
C’est une autre fan des Red Devils qui impressionne. A première vue, on l’aurait prise pour une simple supportrice venue assister à une session d’entraînement de ses amis. Surtout qu’elle porte un bébé de cinq mois sous une couverture rose. Mais en voyant ses crampons on devine facilement que cette dame est une footballeuse.
Anne Marie Augustin, c’est d’elle qu’on parle et c’est une des taulières de la présélection nationale. C’est le gardien de but et aussi mère de deux enfants (Adriano 12 et Annechannelle 5 mois). « Vous savez, je joue au football depuis l’âge de 14 ans et ce n’est pas un sport difficile à pratiquer. Il faut aimer le faire pour continuer et aller plus loin », répond cette habitante de Terre Rouge.
Une vie partagée entre le football, la famille et son métier. Elle est maçon. « J’arrive à concilier tout ça. Quand j’ai un match de football, je ne vais pas travailler car je vais m’arranger avec mon employeur. J’aime vraiment le football, et je pense qu’il y a beaucoup de potentiel chez les filles mauriciennes. Il faut les aider, les encourager et les encadrer. Il ne fait pas de doute que l’île Maurice peut ramener une médaille lors des JIOI 2015. Je suis contente qu’il y ait ce tournoi pour les footballeuses », dit cette élément du Cercle des Lataniers.
Valeur du jour, le championnat national de football pour filles est en veilleuse. La Mauritius Football Association (MFA) veut relancer cette discipline. Ce sera sans doute pour bientôt. En attendant, les footballeuses gardent la flamme.
Anne Marie Augustin : une mère attentionnée.
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