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29 octobre 2018 12:22
Cette lettre pourrait changer la donne. C’est la raison pour laquelle l’avocat Rama Valayden, après l’avoir réceptionnée le jeudi 25 octobre, s’est rendu directement au Central Criminal Investigation Department (CCID) pour y déposer une copie. «Il était de mon devoir de déposer une copie au CCID. Cette lettre contient des détails qui peuvent aider la police à faire la lumière sur l’incendie criminel de la maison de jeux L’Amicale en 1999 suite auquel quatre innocents ont été condamnés à la prison», déclare l’homme de loi.
Dans cette correspondance, l’auteur se présente comme un Mauricien qui a vécu en France pendant plusieurs années sous une fausse identité avant de s’installer en Italie. Cela car il figurait sur une liste des personnes que des mouvements antiterroristes voulaient abattre. La lettre en question a visiblement été postée à Monaco car l’enveloppe porte le sceau postal de la principauté, souligne une source policière. Dans la lettre, l’auteur fournit des détails sur les circonstances entourant ce terrible drame qui a coûté la vie à sept personnes et qui pourraient aider à faire la lumière sur cette affaire.
Le nom de l’auteur de cette missive avait déjà été cité dans une précédente affaire criminelle. Il s’agit de l’assassinat d’un bookmaker qui avait été abattu par balle chez lui à Beau-Bassin, en 1996. Ceux qui avaient commis ce meurtre avaient, par la suite, fait main basse sur une valise contenant une importante somme d’argent.
Rama Valayden est d’avis que la réception de cette lettre n’est pas le fruit du hasard. «J’ai lancé un appel à témoins en août dernier lorsque les quatre condamnés ont été libérés», précise l’avocat. Il invite d’autres personnes ayant des informations susceptibles d’aider la police à résoudre ce crime, à venir de l’avant. L’homme de loi estime que l’État doit lancer un appel à témoins national, proposer une prime ainsi que l’immunité à ceux qui ont des informations : «Je vais bientôt remettre une copie du dossier au Premier ministre pour lui demander la réouverture de l’enquête policière. Nous avons déjà une masse d’informations. Nous avons également travaillé sur le rapport Wrongfully Convicted qui démontre que les quatre condamnés l’ont été pour rien.»
Valayden martèle que la balle est désormais dans le camp des autorités. Cependant, dit-il, les vrais coupables ne veulent pas que leurs secrets soient détérrés. Pour cause : Khaleeloudeen Sumodhee, l’un des quatre condamnés, aurait reçu une lettre de menaces où on lui demande de ne pas entamer de démarches pour demander la réouverture de l’enquête policière. Il a porté plainte au poste de police de sa localité à cet effet.
Ces actes d’intimidation ne découragent pas pour autant Rama Valayden et les quatre condamnés. Ces derniers sont plus que jamais déterminés à faire triompher la vérité depuis leur libération, le 23 août dernier, après avoir passé 19 ans derrière les barreaux.
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