• Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement
  • Entre dissolution et dernière course aux promesses
  • Ras Do chante les beaux jours
  • Malad leker pe fer twa trouv zekler ?
  • Troubles urinaires : des gestes simples pour prévenir et guérir

L’auto-isolement : cette arme utilisée contre la Covid-19 dans le monde

Le Dr Irfaan Daureeawoo nous explique les procédures de l’isolement à la maison.

«L’auto-isolement est uniquement possible si la population est suffisamment informée, sensibilisée, responsable et consciencieuse. La responsabilité et le patriotisme sont importants pour respecter les consignes d’auto-isolement afin que nos proches soient en sécurité...» Notre compatriote, le Dr Irfaan Daureeawoo, médecin en formation en spécialité de la gériatrie au Mid Essex University Hospital, en Angleterre, passe en revue cette pratique qui est utilisée dans plusieurs pays.

Face à un virus tenace, toutes les armes possibles sont utilisées. Depuis que la Covid-19 a fait son apparition et dicte ses lois, de nombreux moyens ont été déployés pour la mettre K.-O. Et en plus de la quatorzaine, durant laquelle les patients positifs étaient éloignés de leur maison et de leur famille, d’autres mesures ont, au fil des mois, été mises en place. Parmi, l’auto-isolement qui permet à une personne cas contact ou positive de s’isoler à la maison à la condition qu’elle soit déjà vaccinée. De nombreux pays ont exploré cette nouvelle façon de faire, dont l’Angleterre. Pour le Dr Irfaan Daureeawoo, médecin mauricien en formation en spécialité de la gériatrie au Mid Essex University Hospital, en Angleterre, ce procédé, s’il est bien appliqué, peut aider dans la bataille contre le coronavirus.

 

«Dès le début de la pandémie, l’auto-isolement a été introduit en Angleterre. Ayant une population beaucoup plus grande, il est impossible d’isoler tous les cas dans des centres. Au début, les cas augmentaient, probablement liés à une réticence de s’isoler vu que c’était tout nouveau. Mais au fur et à mesure, je pense que les gens sont devenus plus consciencieux, surtout en raison des restrictions et du nombre de décès. Il était donc plus judicieux pour la population de maintenir ces mesures afin de retrouver la liberté qu’on peut voir maintenant», nous déclare le médecin.

 

Selon lui, ce procédé nécessite surtout de la rigueur : «Dès que la sensibilisation et l’éducation adéquates sont établies, le modèle d’auto-isolement des personnes asymptomatiques ou ayant des symptômes légers peut être introduit. Une personne positive, résidant avec sa famille, doit être considérée comme “une bulle positive” et les tests sur tous les membres doivent être faits. En conséquence, ces membres habitant sous le même toit doivent s’isoler pour un nombre de jours dépendant des consignes des pays, en principe 7-10 jours. Nous savons que les cas asymptomatiques ou légers ne nécessitent pas une hospitalisation et que le traitement n’est dirigé que vers les symptômes. Une hospitalisation est nécessaire en cas de symptômes modérés et sévères, de troubles respiratoires demandant l’usage d’oxygène, un traitement à base de corticostéroïde, un antibiotique en prévention d’une super infection bactérienne, et d’autres traitements qui ciblent les complications liées à la Covid-19, telles que des embolies. Selon les directives du NICE et des hôpitaux, le Remdesivir et le Tocilizumab sont utilisés dans des cas spécifiques.»

 

Avec le temps, poursuit le médecin, le virus a révélé beaucoup de ses secrets : «Après plus d’un an et demi, nous en savons beaucoup plus sur le virus, le mode de transmission, sa virulence, les méthodes de détection ainsi que sa gestion, et il est clair que, pour l’instant, nous devons nous adapter à cette nouvelle norme afin de se protéger et de protéger les autres. Pour aider les autorités, le devoir de s’isoler s’impose en cas de résultat positif (PCR ou antigène) ou en attente du résultat, ayant été en contact étroit avec quelqu’un de positif au test de dépistage et en cas de contact avec une personne symptomatique en attente d’un résultat.»

 

Notre compatriote explique la marche à suivre après la confirmation d’une contamination. «Dès que c’est confirmé, il faut informer soi-même les personnes avec qui on a été en contact. C’est une démarche bienveillante. Pour ceux vivant dans le même foyer qu’une personne atteinte de la Covid-19, les consignes sont de rester chez soi et de s’isoler. Cela signifie ne pas aller au travail, à l’école ou dans les lieux publics et ne pas utiliser les transports en commun ou les taxis.»

 

Respecter les consignes

 

Selon Irfaan Daureeawoo, il faut vraiment être à cheval sur les consignes : «La période d’isolement commence le jour où la première personne du foyer présente des symptômes ou celui où son test est effectué si elle ne présente pas de symptômes et les prochains 10 jours. L’isolement est toutefois difficile dans certains cas, surtout lorsqu’un foyer comprend plusieurs personnes. Il est donc recommandé de passer le moins de temps possible dans les espaces communs tels que les cuisines, les salles de bains et les coins salons. De plus, les espaces communs tels que les cuisines ne doivent pas être utilisés pendant que d’autres y sont présents.»

 

L’auto-isolement, souligne le professionnel mauricien, nécessite un réaménagement de son train de vie pendant quelque temps : «Il est conseillé de ramener le repas dans la chambre pour manger. Le respect d’une stricte distanciation sociale est un atout. Bien que cela soit difficile dans la pratique quotidienne, il faut, dans la mesure du possible, utiliser une salle de bains séparée de celle des autres habitants de la maison. Si une salle de bains séparée n’est pas disponible, il est mieux d’utiliser ces endroits en dernier et ensuite de les nettoyer. Le principe reste le même pour les serviettes séparées des autres membres du ménage. De plus, les pièces doivent être bien aérées en ouvrant une fenêtre vers l’extérieur.»

 

Dans ces moments-là, avoir un mental solide est primordial, rappelle le médecin. «Rester à la maison et s’isoler pendant des jours peut être difficile, frustrant et solitaire pour certaines personnes. Alors, il est impératif de prendre soin de sa santé mentale ainsi que de sa santé physique et de faire appel à du soutien en cas de besoin. Cependant, nul modèle n’est parfait. Le savoir-faire et la maîtrise de la propagation du virus évoluent de jour en jour et même les États les plus puissants font face à des obstacles. Des difficultés existent si, sous un même toit, une personne positive cohabite avec des personnes vulnérables, celles ayant des comorbidités et celles ne pouvant pas être vaccinées. La visite des personnes hors de la bulle familiale doit être restreinte, sauf en cas de nécessité, par exemple s’il s’agit d’aides-soignants (en PPE) s’occupant des personnes dans le besoin.»

 

Selon notre compatriote, l’auto-isolement est uniquement possible «si la population est suffisamment informée, sensibilisée, responsable et consciencieuse. La responsabilité et le patriotisme sont importants pour respecter les consignes d’auto-isolement afin que nos proches soient en sécurité»…

 

Sources des recherches du médecin :

https://www.nice.org.uk/guidance/ng191/resources/fully-accessible-versio...
https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploa...
https://www.worldometers.info/coronavirus/country/seychelles/
https://www.gov.uk/government/publications/covid-19-stay-at-home-guidanc...

 

La vaccination, autre préoccupation

 

Notre compatriote s’attarde aussi sur une autre préoccupation : les vaccins. «Plus le nombre de cas augmente, plus le risque de décès et de séquelles dus à la Covid-19 croît. Des données émergent (selon le Public Health of England), qui comparent le taux de protection du vaccin contre la mortalité. Ils indiquent que les vaccins Pfizer-BioNTech et Oxford-AstraZeneca ont une efficacité d’environ 70 à 85 % pour prévenir la mort contre la Covid-19 après une dose unique. L’efficacité contre la mortalité avec deux doses du vaccin Pfizer est d’environ 95 % à 99 % et avec deux doses du vaccin AstraZeneca d’environ 75 à 99 % (2). Mais les études poussées sont toujours en cours pour connaître l’efficacité d’autres vaccins utilisés», souligne le Dr Daureeawoo.

 


 

Maurice et l’ouverture des frontières

 

Le médecin donne également son avis sur l’ouverture des frontières, un sujet très d’actualité à Maurice. «Certes, l’ouverture des frontières est tant attendue pour des raisons économiques mais aussi pour retrouver et souder les liens familiaux et amicaux. Toutefois, plus les cas augmentent, plus le risque que les pays étrangers classent Maurice comme zone rouge est réel. Par exemple, les Maldives, qui enregistrent 100 cas par jour, et les Seychelles, qui enregistrent 200 cas, se retrouvent sur la liste rouge de la Grande-Bretagne. Potentiellement, cela affectera grandement l’objectif touristique et aussi les rencontres familiales. Alors que la Nouvelle-Zélande a, elle, opté pour un confinement avec un seul cas positif détecté dans la communauté. Alors, il est impératif de garder les gestes sanitaires afin de protéger les personnes vulnérables, soi-même et limiter la propagation du virus, évitant un potentiel confinement au cas où les contaminations deviennent hors du contrôle.»

 

Il émet ainsi des suggestions : «En vue des ouvertures, il est suggéré que tous les hôtels s’accommodent d’une testing room pour les tests PCR ou antigéniques, et que quelques chambres de quarantaine soient prévues pour éviter une transmission avant que d’autres mesures soient prises. Un test avant le départ, PCR ou antigène, est souvent exigé par la majorité des pays, donc une testing room facilitera ces certificats pour le retour.»

 

Au-delà de ça, le médecin insiste sur la responsabilité de tout un chacun : «Suite à l’annonce de l’ouverture des frontières, une frayeur est remarquée dans la population générale. Avec un taux de vaccination qui progresse à travers le monde, les voyageurs sont tentés de reprendre leurs habitudes touristiques. Il faut souligner que, pour l’instant, ce sont les cas locaux qui dominent principalement à Maurice. Le risque de cas étrangers est déjà filtré à un degré par un test 72 heures avant l’embarquement et un test à l’arrivée est aussi prévu. Il faut d’ailleurs souligner que malgré toutes les dispositions les plus sophistiquées, coûteuses et strictes, ce sont les gestes sanitaires/barrières, ainsi que la vaccination qui sont les meilleurs atouts pour ne pas contracter la maladie ou développer des cas sévères. Je suis moi-même Frontliner et j’ai eu l’occasion de voyager récemment sans contracter ou transmettre le virus en étant consciencieux et responsable. Alors, le sens de la responsabilité est nécessaire pour se protéger et pour garder les autres en sécurité.»