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Le décryptage de la boîte noire du Wakashio crucial pour l’enquête policière

16 août 2020

Pourquoi le navire, qui faisait logiquement route vers le Brésil, a-t-il dévié de sa trajectoire entre le 23 et le 25 juillet, comme le démontrent les images satellites ? L’absence du capitaine à son poste de commandement, en raison d’une fête d’anniversaire à bord du Wakashio, battant pavillon panaméen à ce moment-là, serait-elle la cause du naufrage ? Le vraquier japonais se serait-il rapproché de nos côtes pour capter une connexion Internet ? Autant de questions auxquelles les enquêteurs du CCID tentent de répondre.

 

L’enquête est menée par une Special Squad de cette unité depuis le dimanche 9 août, avec la plus grande discrétion. Les membres de cette escouade ont déjà effectué une descente sur le Wakashio pour recueillir des documents se trouvant à bord. Munis d’un mandat de perquisition, les policiers ont notamment emporté le carnet de bord et la carte de navigation. Les enquêteurs ont également saisi la boîte noire du vraquier japonais à des fins d’analyses. Le décryptage du contenu de cette boîte est crucial pour la suite de l’enquête. Toutefois, le CCID n’ayant pas l’expertise nécessaire pour l’analyser, l’aide d’un expert étranger dans le domaine est attendue dans les jours à venir.

 

Une équipe spécialisée de la Mauritius Shipping Corporation a également démonté les radars du vraquier pour qu’ils soient examinés. Le capitaine du navire, un ressortissant indien de 58 ans, ainsi que les membres de son équipage, comprenant trois Indiens, un Srilankais et 16 Philippins, ont aussi été interrogés. Ils ont tous quitté leur centre de  quarantaine, à l’hôtel Ambre, à Belle-Mare, le 8 août. Ils sont désormais en résidence surveillée par la police, à l’hôtel Le Saint-Georges, et leur passeport a été saisi. S’il y a eu négligence de la part du capitaine et des membres de son équipage, il nous revient que les autorités mauriciennes vont alors entamer des démarches pour les poursuivre sous la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.

 

Le CCID a également interrogé les officiers de la NCG qui étaient en service à Deux-Frères et Blue-Bay, le jour du naufrage. «L’enquête est sur la bonne voie», a répondu le commissaire de police, Khemraj Servansigh, le 13 août, à une question de la presse après la réunion de la cellule de crise.

 

Par ailleurs, l’équipage du Wakashio fait l’objet d’une autre enquête au CCID. Le travailleur social Bruneau Laurette a porté plainte contre le capitaine et son équipe, le 13 août. Il les accuse d’acte de guerre après avoir illégalement pénétré sur le territoire mauricien. Le 10 août, ce spécialiste des combats à mains nues avait également porté plainte contre le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, et celui de la Pêche, Sudheer Maudhoo, pour négligence après le naufrage du Wakashio.

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