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4 mai 2021 16:12
Leur douleur est palpable. «Ziska ler nou pa kapav dormi aswar. Mo madam ek mwa res pans lamor nou baba», confie avec tristesse Vicky Ram. Cet habitant de Mon-Goût et son épouse Sweta Seeneevassen sont toujours en état de choc après l’horrible cauchemar qui est venu bouleverser leur quotidien il y a deux semaines. La naissance de leur fille Rishtee s’est transformée en drame quand celle-ci a été décapitée à la naissance dans la soirée du 12 avril, à la maternité de l’hôpital SSRN.
Sweta Seeneevassen a enfin pu se rendre dans les locaux de la CID de Pamplemousses le 24 avril pour porter plainte contre le personnel hospitalier qu’elle accuse de négligence médicale, en présence de ses avocats Rama Valayden et Sanjeev Teeluckdharry. La jeune femme de 25 ans est revenue sur les circonstances entourant le décès de sa fille avec beaucoup de peine. Une démarche faisant suite à la déposition déjà consignée par son époux Vicky juste après le drame.
«Nous sommes toujours en état de choc», souligne ce jeune homme de 34 ans. «Li pa ti fasil ditou pou mo madam rakont seki dokter ek bann dimounn ki ti dan maternite inn fer ek li sa swar-la. Linn sipliye zot pou fer sezarienn ek li. Me zot inn persiste. Linn trouve kouma zot inn koumans rise, apre enn sel kout linn tann pak. Li difisil pou nou aksepte tousala. Seki finn fane bizin peye. Ti bizin sispann dokter-la ek lezot dimounn ki ti la kan nou zanfan inn mor», martèle Vicky.
Le ministère de la Santé a demandé au Dr Dassaye, le gynécologue de service ce soir-là, de se mettre en retrait le temps de l’enquête sur ce cas, même si celui-ci récuse les accusations de négligence médicale. «Je n’ai rien à me reprocher car j’ai fait une very clear operation», affirme-t-il. Le Medical Negligence Standing Committee qui a été désigné pour faire la lumière sur cette négligence médicale alléguée n’a pas chômé. Deux gynécologues du privé ont été recrutés pour prêter main-forte et tous les documents administratifs ont déjà été recueillis.
Tout laisse croire que le comité va commencer par l’audition des membres du personnel soignant qui étaient de service à la maternité au moment du drame avant d’écouter Sweta et son époux. Sanjeev Teeluckdharry est d’avis que des sanctions doivent être prises contre les fautifs. Rama Valayden réclame, pour sa part, une enquête judiciaire. L’avocat invite également le ministère de la Santé à tirer des leçons de cette affaire afin d’éviter d’autres drames humains du même genre.
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