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26 avril 2020 01:20
L’ébranlement est total. Le cauchemar réel. Le Covid-19 a plongé le monde du travail dans une crise sans précédent. Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) sont sans équivoque : le monde fait actuellement face à la pire crise économique qu’il n’ait jamais connue depuis 1929. Il estime aussi que la situation ne s’arrangera pas avant 2024.
L’arrêt brutal de plusieurs activités commerciales a entraîné une vraie perturbation au niveau de notre économie. Aujourd’hui, au bout de presque six semaines de confinement, plusieurs secteurs sont en souffrance. La crise sanitaire contre laquelle nous nous battons a précipité la chute de notre compagnie d’aviation nationale qui ne jouissait déjà pas d’une bonne santé financière.
Le monde touristique et hôtelier, notre pilier économique, est sous respiration artificielle. Les hôtels ont fermé leurs portes et le risque de licenciement est bien présent. Le textile, déjà fragile, vacille. D’autres secteurs d’activités économiques comme l’import, l’export, l’événementiel, la restauration, la presse et tant d’autres sont menacés. Les entrepreneurs, les petites et moyennes entreprises, et les milliers de personnes travaillant à leur compte sont touchés de façon brutale.
Partout, c’est le même bouleversement, les mêmes interrogations qui reviennent sans cesse. Face à un avenir qui s’annonce sombre, un rapide retour à la normale semble difficilement envisageable, du moins dans l’immédiat. Alors que le patronat et le gouvernement multiplient les réunions pour trouver des solutions afin de relancer l’économie et l’investissement au plus vite, tout en protégeant la santé de nos concitoyens, chez les Mauriciens, la peur et l’angoisse sont palpables. Tous s’inquiètent de la préservation de leur emploi et de la garantie de leur salaire pour les mois à venir.
Pour aider les secteurs en difficulté, le ministère des Finances est venu de l’avant avec plusieurs mesures. Outre les emprunts pour les PME et le Self-Employed Assistance Scheme, l’État a décaissé Rs 4 milliards pour soutenir le secteur privé à travers le Wage Assistance Scheme. Le gouvernement, qui travaille sur un plan de relance de l’économie pour l’après-confinement, propose donc de payer les premiers Rs 25 000 du salaire des employés qui touchent jusqu’à Rs 50 000 pour le mois d’avril. Pour bénéficier de cette aide, deux conditions sine qua non doivent cependant être respectées : les employeurs ne doivent pas licencier et les salaires doivent obligatoirement être payés.
Cependant, malgré la mise en garde des autorités, plusieurs entreprises ont déjà eu recours au licenciement, d’autres à une diminution du salaire. Entre le 6 et le 17 avril, 346 plaintes ont été enregistrées au ministère du Travail. 149 autres complaintes concernent la diminution du personnel et 103 cas, la réduction du salaire. Si la priorité est de préserver les emplois, les entreprises se demandent toutefois combien de temps elles pourront soutenir le poids de cette crise sans précédent.
En attendant que Pravind Jugnauth vienne présenter son plan de relance, l’inquiétude et l’incertitude chez les Mauriciens, qui redoutent un scénario catastrophique, gagnent du terrain.
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