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Le pays en «lockdown» jusqu’au 4 mai : réactions d’un secteur à un autre

13 avril 2020

Franck Michel, Manager du Mystik Life Style Hotel : «La prolongation du confinement est une nécessité pour lutter contre cette pandémie. Pour nous, petite structure indépendante, c’est catastrophique. Pour mes appréhensions, la liste est vraiment très longue… Mais celle qui me tient le plus est comment maintenir le plein emploi et payer les salaires.»

 

Moshin Moossa de Titanium Travel Club : «Le monde du voyage va mal. Les frontières et les aéroports sont fermés, les avions à terre et les voyageurs confinés. Le coronavirus, lui, voyage et se propage à travers la planète. Quand pourrons-nous voyager à nouveau et pourrons-nous voyager comme avant ? Je n’ai pas la réponse. Pour sauver notre industrie, il faudra l’aide du gouvernement.»

 

Ludovic Bastien, Self-Employed : «Le prolongement de la période de confinement pour chacun d’entre nous rime avec sécurité mais en tant que Self-Employed, en regardant derrière le décor de mon restaurant, je vois que ça rime plutôt avec tristesse. Étant opérationnel depuis trois mois seulement, je ne suis pas éligible à la compensation de la MRA. C’est le monde des revenus qui s’écroule, laissant place aux factures mensuelles qui, elles, n’ont pas peur du virus.»

 

Brigitte Michèle, directrice de l’ONG AILES : «Le confinement jusqu’à mai est une décision sage et courageuse. Toutefois, il y a des personnes dont l’entreprise a fermé et qui se retrouvent sans aucun revenu, sans recours. Maurice est-elle prête à fournir le matériel de protection à tous ? Je pense ici aux personnes sous méthadone, contraintes d’aller chercher leur dose malgré la menace du Covid-19. Qu’en est-il de celles qui consomment des drogues et qui cherchent des soins ?»

 

Mikaël Pompeia, Head Strategy & Communication, Small & Medium Enterprise : «Face à cette situation inédite et avec tant d’incertitude, il est plus que sage de suivre les recommandations des autorités. C’est clair que, comme ailleurs dans le monde, l’économie mauricienne et surtout les PME subiront de plein fouet les effets néfastes découlant de cette situation unique. La seule certitude du moment, c’est que l’après-coronavirus sera différent d’avant. Donc, c’est bien que déjà, les différents acteurs de l’économie mauricienne, dont les PME, réfléchissent à l’après-Covid-19.»

 

Warren Etowar, l’univers du spectacle : «La plupart des danseurs qui travaillent dans le circuit hôtelier à Maurice opèrent en free-lance. Ce sont des personnes qui ne sont pas enregistrées auprès de la MRA ou qui ne contribuent pas au National Pension Fund. Fort probablement, ce sera le calme plat après. Il n’y aura pas de spectacles dans les hôtels. En attendant, les non-employés vont quand même bénéficier du Self-Employed Assistant Scheme (SEAS). Les mesures prises par le gouvernement sont importantes pour le bien-être des citoyens.»

 

Frédéric Spéville, enseignant dans le secondaire : «C’est déjà difficile de compléter le syllabus pendant l’année scolaire en temps normal et voilà qu’on a déjà perdu un mois et demi à cause de la pandémie. Dans la conjoncture actuelle, les élèves sont déboussolés car ils se demandent s’ils seront prêts pour les examens. Si les examens sont annulés en novembre, comme c’est le cas pour Camdridge pour le mois de juin, certains risquent de dépasser l’âge autorisé. Donc, il y a une urgence auprès des autorités pour prendre les bonnes décisions. Si les examens sont maintenus, les élèves devront cravacher pour réussir. C’est vrai que le ministère de l’Éducation a mis des dispositions comme l’enseignement en ligne mais malheureusement, ce mode d’enseignement a ses limites. Beaucoup d’élèves n’ont pas accès à Internet.»

 

Karine Perrier Curé, Chief Communication & CSR Officer, Beachcomber : «Le prolongement du confinement est absolument nécessaire pour lutter contre la propagation de la pandémie et protéger la population. Nous pensons que le gouvernement a pris la bonne décision. Cette prolongation est aussi importante pour préparer de manière efficace le ‘‘déconfinement’’ et la reprise de nos opérations.»

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