Publicité
15 mars 2021 14:21
Il n’y a pas plus tenace que la Covid-19 comme adversaire. Le monde sportif mauricien est pour la deuxième année consécutive à l’arrêt avec une deuxième vague qui s’annonce pire que la première au niveau de la propagation du virus chez nous. Avant même que le pays ne passe en confinement, mercredi, les instances sportives mauriciennes ont pris la décision de suspendre leurs activités en raison des nombreux cas de personnes infectées détectées depuis vendredi.
Par mesure de précaution, dès lundi, le Mauritius Sports Council (MSC) a procédé à la fermeture des installations sportives se trouvant sous sa juridiction. Le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL) n’est pas en reste et a demandé aux fédérations sportives d’annuler les compétitions, les entraînements et de suspendre les écoles de sports jusqu’à nouvel ordre.
Si les instances sportives ont aussitôt réagit, cette situation n’arrange pas les affaires de ces derniers dont beaucoup sont pleinement engagées dans la nouvelle saison. Face aux incertitudes, l’inquiétude est palpable au sein de la communauté sportive.
C’est le cas en football, où la saison 2020/21 est en pleine ligne droite, avec des enjeux majeurs pour la promotion et relégation dans les diverses divisions. On se souvient que, l’année dernière, la Mauritius Football Association (MFA) avait surpris son monde en annulant illico-presto la saison 2019/20 dès l’annonce des premiers cas de Covid-19 à Maurice en mars 2020. Une décision vivement commentée et décriée puisque certaines équipes en difficultés avaient été sauvées d’une relégation assurée, alors que d’autres voyaient tous leurs espoirs de titre et promotion s’envoler.
C’était le cas pour le GRSE Wanderers, qui était le leader de la Super League la saison dernière, et ne saura jamais s'il allait pouvoir être champion 2019/20. Et comme coïncidence, cette équipe occupe actuellement la tête de la Super League avec 15 points d’avance à cinq journées de la fin et a besoin symboliquement d’un point pour être officiellement champion de Maurice. Et la deuxième vague du Covid-19 ne fait que repousser cette échéance tout comme la finale de la Republic Cup, prévue aujourd’hui entre Savanne SC et GRSE Wanderers. Pour l’heure, la MFA préfère suivre l’évolution des choses avant de se prononcer.
D’autres fédérations sont aussi à l’arrêt : «C’est un coup dur pour nous, surtout après les trois mois d’arrêt en 2020. Nous ignorons encore l’ampleur de la contamination et quand nous allons pouvoir reprendre nos activités. Le comité technique va se rencontrer prochainement pour décider de la marche à suivre», déclare Rajessen Desscann, manager technique de l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT), qui voit le calendrier être bousculé. «Heureusement que nous n’avions pas établi un calendrier d’un an, mais en trois quadrimestres de quatre mois. Le premier semestre est déjà bousculé. Nous avons pu tenir la competition Top 8 mais le tournoi à handicap a été reporté de même que celui de division», poursuit Rajessen Desscann.
Dans le milieu du noble art, l’Association mauricienne de Boxe a mis le paquet pour que ses boxeurs puissent avoir le meilleur encadrement possible. En cette année des Jeux olympiques, prévus en juillet et août au Japon, les attentes sont grandes du côté de la boxe mauricienne avec Richarno Colin qui a déjà son billet pour Tokyo alors que Merven Clair est bien placé pour obtenir une qualification.
Ce chamboulement vient perturber les plans de l’AMB qui espérait faire sortir ses boxeurs à l’étranger pour acquérir de l’expérience lors de stages et de compétitions avant les JO. «Je suis triste pour mes boxeurs, nous sommes à nouveau victimes des effets de la Covid-19. Les plans sont chamboulés, les boxeurs en confinement vont devoir suivre un programme de maintien en forme à la maison en attendant de pouvoir reprendre les entraînements. Nous avons beaucoup d’espoir en nos boxeurs qui sont en excellente condition, notamment Richarno, sur qui nous comptons beaucoup pour décrocher une médaille aux Jeux, mais face à la présente situation, tout est bloqué. Nous ignorons encore si nous pourrons reprendre après le 25 mars ou s’il y aura un prolongement du confinement», grogne Indiren Ramsamy, président de l’AMB. La fédération a annulé, en début de semaine, le déplacement de trois jeunes pugilistes en Pologne pour les championnats du monde youth en avril en raison des contraintes dues à la pandémie. Le championnat national élite, programmé du 23 au 27 mars, a également été annulé.
Après une coupure de quelques semaines suite aux drames survenus en début d’année, la Fédération mauricienne de triathlon (FMTri) s’apprêtait à reprendre ses activités en avril avec un cross triathlon à Azuri. A l’annonce du confinement, la fédération a reporté l’événement au mois de mai en attendant un retour à la normale.
«Nous espérions reprendre, mais avec les derniers développements c’est plus sûr de repousser le calendrier. Les athlètes étaient pleinement engagés dans la préparation en vue de la reprise et dans le cadre des championnats d’Afrique. Avec le confinement, ils vont devoir s’entraîner à la maison pour se maintenir en forme vu que les sites d’entraînements sont fermés. Cette coupure est néfaste pour un sportif. Je pense qu’il est temps de réfléchir à une forme de laisser-passer pour les élites un peu comme le ‘work access permit’. Comme cela se fait à l’étranger pour les athlètes professionnels. Je ne dis pas qu’il faut le faire pour tous nos sportifs mais seulement les élites. C’est une formule que nous devons envisager si nous allons devoir vivre avec ce virus pendant un long moment», commente Alain St Louis. Tous sont unanimes à dire qu’il faut «wait and see».
Tous négatifs. Ce qui ressort des résultats des tests de Covid-19 effectués mardi sur les 244 personnes notamment joueurs, entraîneurs et dirigeants, à l'initiative de la Rugby Union Mauritius (RUM). Ils ont tous assisté à un tournoi regroupant les catégories U10, U12, U14, U16, U18 et seniors, le samedi 6 mars sur le terrain de Northfields à Mapou.
C’est après avoir appris que les enfants d’un coach et un joueur des Highlands Blues fréquentaient la Melbees Nursery School, où il y a eu des cas positifs au coronavirus, que la RUM, en collaboration avec le ministère de la Santé, a organisé cet exercice de dépistage. Il a eu lieu mardi à Helvetia, à Moka.
«C’est une opération détection que nous avons montée en 12 heures et tous ont joué le jeu. La protection de nos joueurs est très importante tout en souhaitant que notre démarche puisse inspirer les autres fédérations sportives», avance Pravind Roodur, manager de la RUM.
Publicité