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Le temps d’un 1er-Mai pas comme les autres

2 mai 2020

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et d’autres membres du gouvernement ont procédé à un dépôt de gerbes à la place d’Armes et au cimetière de St-Jean sur les tombes d’Emmanuel Anquetil, de Guy Rozemont, sir Gaëtan Duval et d’Azor Adelaïde.

Loin des images des rassemblements colorés, loin des discours hautement politiques et de ces piques lancées çà et là, loin des folklores qui accompagnent généralement le 1er-Mai – entre défilés et autres traditions bien ancrées dans notre île –, loin des rassemblements à la plage autour des deg briyani après les grands meetings, loin de l’ambiance festive qui règne généralement lors de ce jour férié... La fête du Travail s'est tenue cette année dans les conditions strictes du confinement, en toute sobriété, mais surtout sur fond d’incertitude à l’heure où le Covid-19 et la crise économique qui en découle secouent le monde du travail. Et dans ces moments sombres où les emplois de beaucoup de personnes sont menacés de par l’arrêt des activités économiques du pays, les travailleurs n’avaient pas le cœur aux festivités.

 

C’est ainsi à travers une action symbolique que des membres du gouvernement, dont le Premier ministre Pravind Jugnauth, ont procédé à un dépôt de gerbes à la place d’Armes devant la statue de Sookdeo Bissoondoyal, à l’occasion de la fête du Travail, le vendredi 1er mai. Ils se sont ensuite rendus au cimetière St-Jean, à Quatre-Bornes, où ils se sont recueillis devant les tombes d’Emmanuel Anquetil, de Guy Rozemont, sir Gaëtan Duval et d’Azor Adelaïde.

 

En dépit de pouvoir le faire sur une estrade, c’est dans une vidéo postée sur Facebook que le PTr s’est adressé aux Mauriciens. Les députés du parti et son leader, Navin Ramgoolam, ont particulièrement tenu à dire merci à ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre la maladie.

 

C’est également dans une vidéo que Xavier-Luc Duval, le leader du PMSD, a remercié «chaudement les travailleurs qui étaient à pied d’œuvre durant cette période de confinement et qui ont mis leur santé et leur vie en danger avec courage et dévotion», tout en demandant «une solidarité exemplaire et sans faille» des Mauriciens. Dans un message sur sa page Facebook, Paul Bérenger trouve dommage qu’en ce 1er-Mai, tous les travailleurs et leurs familles soient affectés par cette crise liée au Covid-19. «Ayons une pensée spéciale pour les frontliners et ceux qui ne sont pas protégés par la loi du travail», déclare-t-il.

 

Dans un courriel, Radhakrishna Sadien de la State Employees Federation s’est aussi adressé aux travailleurs : «Restez unis pour éviter que cette pandémie ne soit utilisée comme excuse pour imposer des mesures visant à balayer les droits des travailleurs.» La messe du Travail a été présidée par le cardinal Maurice Piat et s’est tenue vendredi dans une cathédrale Saint-Louis déserte. Le vicaire général Jean Maurice Labour, qui a prononcé l’homélie, a parlé «des travailleurs qui n’auront pas l’esprit à la fête. Bien au contraire, ils sont dans l’attente angoissée du déconfinement qui s’ouvrira sur des perspectives sombres en ce qu’il s’agit de l’emploi».

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