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Le tragique départ de trois jeunes pleins de vie

6 juillet 2015

Accidents fatals : le tragique départ de trois jeunes pleins de vie

Une balade entre amoureux vire au drame

 

Luckshana Chucoory, 22 ans, allait  bientôt se marier

 

Le jeune femme se trouvait à bord d’une voiture conduite par son petit ami au moment du drame.

 

À son domicile à Belle-Vue-Maurel, Sunita Chucoory a les traits tirés, les yeux gonflés et rougis. Son visage est marqué par une profonde tristesse. Cette maman nage en plein cauchemar depuis qu’elle a perdu sa fille unique. Luckshana Chucoory, 22 ans, est décédée dans un accident de la route dans la nuit du samedi 27 juin, vers 23 heures.

 

Ce soir-là, elle avait pris place à bord d’une voiture conduite par son petit ami, Arvind Jaddoo, pour aller faire une balade. Mais à un moment, le jeune homme de 23 ans aurait perdu le contrôle du véhicule. La voiture a défoncé un garde-fou avant de terminer sa course dans une rivière à Constance. Mandée sur place, une équipe du Groupe d’intervention de la police mauricienne a sorti le véhicule de l’eau ainsi que ses deux occupants. Hélas, la jeune femme avait déjà rendu l’âme. Son petit ami, lui, s’en est tiré avec des blessures superficielles.

 

Souriante et pleine de vie, Luckshana avait des projets plein la tête, selon la mère de cette ancienne élève du collège Universal. «Elle a étudié jusqu’à la Form V. Récemment, elle avait trouvé un boulot à Super U, en tant que store keeper. Mais elle avait finalement démissionné car elle voulait lancer sa propre affaire», confie Sunita, les larmes aux yeux. Cette mère qui a également deux fils raconte que Luckshana avait fait la connaissance d’Arvind Jaddoo il y a un an environ. Elle ajoute que cela faisait deux semaines que le jeune couple avait emménagé ensemble, à Saint-Remy, Flacq.

 

«J’ai perdu une perle»

 

«Ils allaient se fiancer dans un mois et se marier ensuite. Mais le destin en a décidé autrement. Ils s’aimaient énormément», avance Sunita. Bien que ne vivant plus sous le même toit, mère et fille était en constante communication. «Ma fille était très proche de moi. On était comme des amies. D’ailleurs, depuis qu’elle vivait chez son copain, elle prenait de mes nouvelles régulièrement par téléphone. J’ai perdu une perle», lance-t-elle d’une voix tremblante.

 

À Saint-Remy, Sheela Jaddoo, la mère d’Arvind, est tout aussi attristée par cette tragédie. Elle regrette terriblement d’avoir perdu sa future belle-fille, surtout dans des circonstances aussi dramatiques, et son fils est actuellement en cellule, faisant l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. Il semblerait qu’il roulait à une vitesse supérieure à la limite autorisée au moment de l’accident. Après l’impact, le compteur de son véhicule affichait effectivement 135 km/h. Il a aussi été soumis à un alcootest qui s’est révélé positif.

 

«On recevait des invités ce soir-là. Mon fils avait bu à peine quelques gorgées de bière. Hélas, il y a eu un accident qui a coûté la vie à sa copine. Il l’aimait. Il ne voulait pas la perdre ou la tuer. Il vit aussi un terrible drame, ainsi que toute notre famille», pleure Sheela. Son fils sera de nouveau présenté en cour cette semaine et saura s’il sera ou non libéré sous caution. Cela dépendra de la position de la police qui poursuit son enquête sur ce tragique accident qui a coûté la vie à une jeune femme.

 

Laura Samoisy

 


 

Deux morts dans une collision à Vacoas

 

Assad Goorah, 30 ans, devait se fiancer en décembre

 

Sous son voile, elle porte un immense chagrin. Pour Anizah Goorah, 37 ans, la vie est synonyme de souffrance depuis qu’elle a perdu son jeune frère dans des circonstances tragiques. Assad Goorah, un habitant de La Caverne, Vacoas, âgé de 30 ans, est mort dans un accident de la route le mardi 30 juin.

 

Ce jeune menuisier, spécialisé dans la fabrication de produits en aluminium, rentrait chez lui à moto lorsqu’il est entré en collision avec un autre motocycliste à Mon-Désir, Vacoas. Grièvement blessé, il a été transporté à l’hôpital de Candos où son décès a été constaté. L’autre motocycliste a été admis dans un état grave à l’unité des soins intensifs avant de rendre l’âme le lendemain (lire ci-dessous).

 

Depuis ce drame, Anizah ne cesse de pleurer. Elle considérait son frère et leur plus jeune sœur – elle aussi très affectée par le drame – comme les prunelles de ses yeux depuis la mort de leurs parents. La mère est décédée en 2000, deux ans après le père. Tous deux ont succombé à des problèmes de santé.

 

Assad Goorah avait fêté ses 30 ans le 17 juin et avait de nombreux projets. Le plus important était ses fiançailles à la fin de l’année avec une Malgache rencontrée sur Facebook. Les deux jeunes se sont liés d’amitié il y a deux ans avant de développer d’autres sentiments. Les tourtereaux avaient prévu de se fiancer en décembre lors d’une visite de la jeune femme dans l’île. Ils allaient également se marier une fois qu’Assad aurait terminé les travaux de rénovation de la maison familiale.

 

Cet habitant de Vacoas avait des projets plein la tête.

 

Le jour de l’accident, Assad avait rompu le jeûne du ramadan au téléphone. «C’était aux alentours de 17h45. Comme il travaillait toujours au moment de la rupture du jeûne, je l’ai appelé pour qu’on fasse une prière ensemble. On s’est parlé à nouveau vers 18h45. Il m’a dit qu’il devait se rendre chez un coiffeur à Paillotte. L’accident se serait produit vers 20 heures, alors qu’il venait dîner chez moi», raconte Anizah.

 

Cette dernière était toujours aux petits soins pour son frère. Assad vivait seul et c’est elle qui préparait tous ses repas depuis le début du ramadan. Ce soir-là, le jeune homme voulait manger des macaronis accompagnés de rougail. Anizah avait préparé le mets désiré et attendait impatiemment le retour d’Assad.Vers 20h30, ne le voyant pas rentrer, elle a commencé à s’inquiéter. «Il me téléphonait toujours lorsqu’il avait du retard. J’ai tenté de le joindre sur son portable mais il était éteint. J’ai su que quelque chose de grave s’était produit lorsque des policiers ont débarqué chez moi vers 22h45», explique Anizah.

 

La moto que conduisait Assad était enregistrée au nom de sa sœur aînée. C’était une 125 CC de seconde main achetée un an plus tôt. «Les policiers m’ont d’abord demandé si la moto accidentée m’appartenait et si je connaissais la personne qui la pilotait. Les heures qui ont suivi ont été trop dures. On a dû aller identifier sa dépouille à l’hôpital. Ses funérailles ont eu lieu le lendemain», raconte Anizah. Pour faire face à sa douleur, elle se réfugie plus que jamais dans la prière en cette période de ramadan.

 

Jean Marie Gangaram

 


 

 

Vishal Puchooa, 26 ans, rêvait d’avoir sa propre maison

 

Ambitieux, populaire, généreux. Les proches de Vishal Puchooa ne manquent pas de qualificatifs pour décrire ce jeune homme visiblement très apprécié. Hélas, cet habitant de Palma, âgé de 26 ans, n’est plus de ce monde. Il a rendu l’âme le mercredi 1er juillet à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Candos. La veille, il était entré en collision avec Assad Goorah, à Mon Désir, Vacoas. Ce dernier qui pilotait une Yamaha 125 CC est mort sur le coup. Vishal Puchooa, lui, a lutté pendant presque 24 heures avant de perdre son combat contre la mort.

 

«Il avait trop de blessures graves», confie son père Beejaye, 54 ans, complètement abattu. Vishal souffrait de fractures au crâne, aux bras et aux jambes. Le personnel soignant avait déjà préparé sa famille au pire. «Dokter ti finn dir nou so leta mari grav. Linn res inkonsian apre so aksidan», souligne Beejaye.

 

Depuis la mort de Vishal, toute la famille – Beeyaye ainsi que son épouse Pratima et ses filles Vishma, 20 ans, et Karishma, 24 ans – est sous le choc. Abasourdie d’avoir perdu un être cher encore si jeune et qui aimait tellement la vie. Meter Reader à la Central Water Authority depuis six ans, Vishal venait de commencer la construction de sa maison sur un terrain qu’il avait acquis route Bassin à Quatre-Bornes. 

 

Le jeune homme a rendu l’âme au lendemain de son accident.

 

«Il avait fait un emprunt pour financer l’acquisition de son terrain et la construction de sa maison. Les travaux ont commencé il y a deux mois. Il voulait les terminer avant la fin de l’année avant de s’engager dans une relation amoureuse car il était célibataire. C’était un jeune homme très consciencieux», explique Beejaye.

 

Il raconte que Vishal revenait du travail quand l’irréparable s’est produit : «C’est un de ses amis qui nous a appelés pour nous apprendre qu’il avait eu un accident. On s’est rendus directement à l’hôpital. Mon fils se trouvait aux urgences. Il était inconscient et dans un état critique. Malheureusement, il n’a pas survécu.»

 

Les circonstances de l’accident intriguent Beejaye et les siens. «On est en présence de plusieurs versions. On nous a dit que mon fils roulait vers Quatre-Bornes et que l’autre motocycliste venait en sens inverse au moment de la collision. Mais ils sont tous deux tombés bien loin du lieu de l’impact. On veut savoir comment cet accident s’est produit, d’autant que des mauvaises langues allèguent que mon fils était sous influence de l’alcool. Peuvent-ils prouver leurs dires ?» s’insurge Beejaye.

 

Ce père attend beaucoup de l’enquête policière : «Ce n’est pas parce que les deux protagonistes d’un accident sont décédés que l’enquête doit être bâclée. Ma famille et moi voulons connaître la vérité. L’honneur de mon fils ne doit pas être sali à tort.»

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