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2 juin 2014 04:13
Ça commence lentement. Puis, le tempo augmente progressivement. Le son de la ravanne est distinct. Ensuite s’y ajoutent ceux des djembés et des triangles. Le ton est donné, l’air entraînant. Place au séga ! Non, nous ne sommes pas à un concert ou à un spectacle à l’hôtel, mais bel et bien dans une école.
Nous nous trouvons à la Valette, Bambous, plus précisément chez Eric Armelle. C’est chez lui, dans sa cour, qu’il a installé ce qu’il appelle son «école de la ravanne». Là, il y a des ravannes, des djembés, mais aussi des profs et des élèves pas comme les autres. Comme dans une classe, des instructions sont données, des consignes sont délivrées et des techniques enseignées.
Eric Armelle et ses amis musiciens et animateurs (Fabio, François et Gilbert, entre autres) sont là pour encadrer ceux venus apprendre à maîtriser la ravanne et d’autres instruments clés qui font les sonorités du séga. «Comme pour tous les instruments, jouer de la ravanne, ça s’apprend. Il y a une façon de la tenir et certaines notes de base s’apprennent et permettent par la suite de faire des mélodies», explique Eric Armelle, très fier du chemin parcouru par son école. L’établissement accueille de plus en plus d’enfants. «C’est une façon d’offrir à des jeunes une occupation», dit-il.
Chaque mardi, sa cour se transforme en une véritable scène où règne une ambiance très rythmée : «Ce n’est pas toujours facile, mais nous essayons de participer à des événements lors desquels les élèves peuvent démontrer leur talent. Nous apprenons non seulement aux jeunes à jouer d’un instrument typique, mais on les initie également à d’autres activités comme la danse. Nous avons participé à des spectacles divers et à des émissions de la MBC. D’ailleurs, trois de nos membres – Kinslet Armelle, 15 ans et joueur de ravanne, Sorenza Dieudonné, 16 ans et danseuse, et Lloyd Leste, 15 ans et joueur de djembé – ont été sélectionnés pour aller défendre nos couleurs lors d’un rassemblement musical à Djibouti. C’est une fierté de voir ces enfants vivre de nouvelles choses grâce à quelque chose que nous leur avons transmis.»
Toujours à la recherche de sponsors et de soutien pour pouvoir continuer son activité comme il se doit, Eric souhaite donner une autre dimension à son école : «Bien sûr, nous avons beaucoup d’aide d’organismes comme le Lions Club de Rivière-Noire, qui nous a offert des ravannes. Mais notre rêve, c’est d’avoir un lieu pour pouvoir mener nos activités.»
Deux des élèves, Cédric et Brian, âgés de 15 ans, seront très heureux, disent-ils, si ce projet venait à se concrétiser. «Cette école nous permet de découvrir beaucoup de choses», lâche Cédric avant de rejoindre Eric et ses autres profs sur un air de séga.
Cédric, Brian et Nitisha sont des fidèles de l’établissement.
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