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Les frères Bissessur et Doomila Moheeputh appréhendés après la saisie de comprimés d’ecstasy - Me Rama Valayden : «Leur entourage est traumatisé»

26 juin 2023

Ils sont secoués, troublés, excédés. «Leur entourage est traumatisé », nous a laissé entendre Me Rama Valayden lorsque nous l’avons sollicité, ce samedi 24 juin, dans le cadre de l’arrestation des frères Akil et Avinash Bissessur, ainsi que celle de Doomila Moheeputh, survenue ce mardi 20 juin dans le cadre d’une enquête sur l’importation de 1 022 comprimés d’ecstasy. L’homme de loi et ses collègues venaient de rencontrer le père des frères Bissessur pour une séance de travail afin de décider de la marche à suivre dans le cadre de cette affaire. «La famille pense qu’Akil est persécuté parce qu’il est un "outspoken critic" contre le gouvernement. Pa blye ki li fer parti lekip Avengers, ki linn travay lor ka Kistnen ek inn ed lekip pou denons plizier zafer», lâche Me Rama Valayden.

 

L’arrestation de l’avocat Akil Bissessur, de son frère Avinash et de sa compagne Doomila Moheeputh, rappelons-le, est survenue ce mardi 20 juin, dans la matinée, après qu’un colis en provenance d’Allemagne et contenant 1 022 comprimés d’ecstasy – colis adressé à Avinash Bissessur et portant l’adresse d’Akil Bissessur – a été intercepté par les douaniers de l’aéroport. Une opération de livraison contrôlée, mise sur pied par la Police Special Striking Team (PSST) et la brigade antidrogue au domicile de l’homme de loi, soit au complexe Dreamton Park à Sodnac, Quatre-Bornes. Dans son Facebook Live, on peut constater qu’Akil Bissessur a refusé de réceptionner le paquet, livré par un officier de police sous couverture, mais il a tout de même été appréhendé. Idem pour sa compagne Doomila Moheeputh, qui se trouvait dans l’enceinte du bâtiment au moment de l’opération. Quant à son frère Avinash, qui habite la même localité, il a été appréhendé au même moment, chez lui, par une autre équipe de la SST.

 

Après avoir passé la nuit en détention, les trois suspects ont comparu devant le tribunal de Grand-Port ce mercredi 21 juin. Ils font tous face à une accusation provisoire de conspiracy to import dangerous drug.  Selon l’acte d’accusation, ils auraient comploté en mai 2023 pour faire importer les        1 022 comprimés d’ecstasy ; colis ayant atterri dans l’île le 16 juin dernier. Outre cette charge, Akil Bissessur fait également face à deux autres chefs d’accusation provisoires : attempt to possess dangerous drug for the purpose of distribution with an averment of trafficking et possession of prohibited goods. La dernière accusation relève du fait que trois papiers à rouler auraient été saisis dans son appartement le même jour ; articles qui, selon la mère de sa compagne, auraient été plantés par les policiers. Elle en a fait part dans un direct partagé par Me Rama Valayden le jour de l’arrestation des trois suspects (voir hors-texte).

 

La compagne d’Akil Bissessur, Doomila Moheeputh, fait aussi, par ailleurs, l’objet d’une accusation provisoire d’ aiding and abetting in the commission of a crime car elle aurait empêché l’homme de loi de prendre possession du colis livré par l’officier sous couverture en l’informant de la présence policière. Quant à Avinash Bissessur, il est aussi poursuivi pour possession de drogue dangereuse destinée à la revente car il aurait été trouvé en possession de 34 comprimés d’Intas, que la police soupçonne s’être une drogue dangereuse. Tous les trois restent en détention, la police ayant objecté à leur remise en liberté pour les raisons suivantes : le risque d’interférer avec des témoins, de manipuler des preuves et de récidive. Leurs hommes de loi, Mes Rama Valayden, Sanjeev Teeluckdharry, José Moirt et Vimal Rajkoomar, ont logé une motion pour leur remise en liberté conditionnelle qui a été fixée au lundi 26 juin.

 


 

La mère de Doomila Moheeputh questionnée par Me Rama Valayden dans un direct : L’ASP Jagai porte plainte contre l’homme de loi pour «perverting the course of justice» 

 

Quelques heures après l’arrestation des frères Bissessur et de Doomila Moheeputh, Me Rama Valayden a lancé un direct sur sa page Facebook où on le voit questionner la mère de cette dernière sur la fouille à leur domicile le même jour. Il lui demande des éclaircissements sur cette opération policière. Celle-ci devait revenir sur la saisie des ti papie dans sa maison, avançant qu’ils auraient été plantés par les officiers. Il en est de même pour le téléphone portable saisi dans le tiroir d’une commode. «Bizin enn dan zot kinn pran enn telefonn pa kone kot sorti inn met sa dan sa tirwar-la », lâche-t-elle dans ladite vidéo. Ce direct aura valu à Me Rama Valayden, ainsi qu'à son collègue Sanjeev Teeluckdharry, une plainte de l’ASP Jagai, les accusant de perverting the course of justice. Le patron de la Police Special Striking Team (PSST) reproche à aux avocats d’avoir comploté avec un témoin. Dans une conférence de presse qu’il a tenue à son bureau ce vendredi 23 juin, Me Rama Valayden est revenu sur la plainte logée contre son collègue et lui, arguant que «we are not perverting the course of justice. We are perverting the course of injustice». Ils ont lancé un appel au DPP et au commissaire de police afin qu'on leur donne la possibilité de défendre leur client Akil Bissessur.

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