• 1ers Championnats d’Afrique d’air badminton : Maurice s’offre le bronze en équipe
  • Ruqayah B. Khayrattee met la femme en avant
  • Huawei Watch GT 5 Pro : du premium autour du poignet
  • Donald Trump, sa mission pour «sauver l’Amérique» et les «incertitudes»
  • Séquestration, tentative d’assassinat et menaces : une jeune policière porte plainte contre son petit ami
  • Candidats.es indépendants.es : une élection, une aventure, des émotions…
  • Quand le raz-de-marée politique livre ses enseignements
  • Patrick Belcourt, qui a brillé au n° 19 : «En Avant Moris a pris une place sur l’échiquier politique et cela s’est traduit dans les votes...»
  • Opposition extraparlementaire : un contrepoids important et nécessaire
  • L’Alliance Lepep, le MSM et Pravind Jugnauth : l’équipe sortante face à son avenir

Les «Moustass Leaks» mettent le feu aux poudres : le message de paix et d’unité des personnalités

Les Mauriciens ont entendu ces derniers jours, au travers des Moustass Leaks et des bandes sonores d’Anonymmoris, des paroles offensantes et particulièrement dangereuses en cette période électorale. Au-delà du jeu politique, de partisanerie et du débat sur l’utilisation de l’intelligence artificielle ou pas, le fait reste que ces mots blessent, attristent et révoltent le peuple mauricien dans son ensemble, qui aujourd’hui brandit son appartenance et son attachement à son pays et à son quadricolore. Parce que face aux menaces de division communale qui peuvent fragiliser notre harmonie sociale, le mauricianisme, le patriotisme, la fraternité et l’unité sont les seules réponses possibles. Depuis quelques jours, plusieurs citoyens, dont plusieurs personnalités de la scène locale, ont décidé d’aller au-delà de la politique et de la partisanerie en alertant les Mauriciens contre le piège de la division et en lançant un appel au calme et à l’unité. Un message particulièrement important en ce jour d’élections où toute dérive sectaire serait l’ennemi de notre paix sociale. 

Anushka Virahsawmy : «Ne vous laissez pas influencer»

 

«La première chose que je souhaite dire aux Mauriciens, c’est : allez voter. C’est extrêmement important d’accomplir ce devoir civique. C’est une obligation pour notre pays qui est une démocratie et qui doit le rester. Chaque vote compte, et c’est vous et vous seuls qui saurez qui est la meilleure personne qui vous représentera. Ne vous laissez pas influencer par ce qui a été dit ou entendu ces derniers temps. Réfléchissez bien à ce que vous voulez pour Maurice, pour l’avenir de votre pays et de vos enfants, pas en terme monétaire, mais d’un point de vue écologique, égalitaire et de bienveillance. Posez-vous la question de si vous souhaitez avoir des personnes qui n’ont peut-être pas l’ambition et l’envie d’amener un joli développement, pas en termes de béton, mais dans notre système d’éducation, de Welfare State et de démocratie. Mauriciens, votez avec intelligence. Je dis ça avec tout mon cœur et tout mon amour pour mon pays.»

 

Marie-Michèle Étienne : «Apprenons à avoir de la considération et du respect»

 

«Tout en m’élevant contre la pratique d’écoute téléphonique, j’entends des propos de conversations privées qui choquent et rendent triste la Mauricienne dans l’âme que je suis. À travers mon métier dans les médias, j’ai eu la chance de rencontrer de très nombreux Mauriciens de toutes origines ethniques, et je suis tellement heureuse d’avoir tissé des liens durables et authentiques. Ils permettent le partage et une meilleure appréciation mutuelle. Je suis fière d’être la mamie de deux générations de petits Mauriciens devenus aujourd’hui pères et mères de famille. Apprenons à avoir de la considération et du respect pour les autres, en public ou en privé. Cela mène au vivre-ensemble authentique, pas juste pour le slogan. Votons tous pour une République de Maurice unie dans la richesse de sa diversité.»

 

Pascal Lagesse : «Nous avons tous le même pavillon…»

 

«Je suis né sur cette île. Comme tous les autres Mauriciens, je suis attaché à ses cultures, à ses traditions, à notre façon de vivre, et je ferai tout ce que je peux pour contribuer au mauricianisme. Je crois fermement que l’île Maurice ne pourrait connaître bonheur et prospérité qu’en acceptant et qu’en célébrant nos différences. Le jour du vote devrait être un jour de réflexion sur ce que nous souhaitons pour notre pays. Pas pour ce que nous voulons pour nous-mêmes. J’ai 56 ans et je suis né avec l’Indépendance. Je suis fatigué d’entendre les mêmes arguments sectaires à chaque élection. Nous avons tous le même pavillon et chantons tous le même hymne national. Il est temps de songer à unifier la nation. C’est notre seule chance.»

 

Jane Ragoo : «Nous sommes enn zoli lepep»

 

«Nous avons quelque chose d’extraordinaire entre nos mains, qui est la possibilité d’exercer notre droit de vote et de choisir de qui est le mieux placé pour gérer notre pays. Autant que je sache, et après toutes les élections que j’ai eues l’occasion de vivre, les Mauriciens sont toujours allés voter dans la discipline et dans la paix. Malgré certains incidents, les choses ne sont jamais allées plus loin que ça. Je pense que ce sera d’autant plus le cas aujourd’hui car, en 2024, les citoyens ont encore plus de maturité et ils ne se laisseront pas piéger de part et d’autre par ce qu’on entend ces derniers jours. Je crois qu’il est important qu’on montre à quel point nous sommes un peuple mature et admirable. Faisons notre devoir civique dans l’ordre et le calme. Les Mauriciens ont toujours vécu dans l’harmonie, l’unité et la diversité, et aujourd’hui plus que jamais, nous devons montrer à quel point nous sommes enn zoli lepep où chacun aime et respecte son voisin. Nous devons prouver que nous en sommes capables et faire en sorte que la division communale n’ait aucune chance dans ce pays.»

 

Cassam Uteem : «Que le verdict de l’électorat soit respecté»

 

«Cette campagne électorale a été courte, mais intense. Elle a été globalement paisible, à part quelques petits accrochages sans gravité ici et là. Nous avons vu une surenchère des promesses électorales qu’on n’avait jamais vues auparavant à tel point qu’on s’attendait même à un 15e mois. Nous avons aussi vu des révélations inédites de Missie Moustass, entendu des propos vulgaires, blessants, des interférences dans les affaires de l’État par certaines personnes qui n’ont rien à faire avec l’administration du gouvernement. Il y a eu jusqu’ici de vives critiques de part et d’autre, et qui seront justifiées si ces révélations s’avèrent vraies. Aux personnes qui se sont senties visées et indignées, je voudrais leur dire que c’est leur vote qui donnera la réponse qui convient à ces propos vulgaires et blessants. Mon appel pour les Mauriciens, c’est qu’ils aillent en grand nombre exprimer leur vote afin de prouver que notre démocratie est bien vivante. Que le verdict de l’électorat soit respecté. Continuité ou changement, qu’il n’y ait aucune violence dans cet exercice hautement démocratique. Quand le peuple a porté son jugement, l’ensemble de la population doit respecter son choix.» 

 

Cadress Rungen : «Nous sommes un peuple formidable»

 

«Nous sommes un peuple formidable, admirable. Tout au long de cette campagne, il n’y a pas eu de grands incidents. Nous avons pu tous marcher librement, tranquillement, car nous avons agi comme un vrai peuple responsable. Même quand il y a eu des propos blessants contre la Vierge Marie, nous avons su rester disciplinés malgré notre peine et notre colère. Nous avons chanté et prié au lieu de montrer de la haine. Nous avons toujours été unis ; alors, mon appel aujourd’hui aux citoyens mauriciens, c’est de garder notre zoli pei tel qu’il est. Nos ancêtres nous ont montré à vivre ensemble. Nous avons toujours partagé nos peines et nos joies, que ce soit dans les bons comme dans les mauvais moments. Aujourd’hui, plus que jamais, le mauricianisme doit primer. Je crois profondément que personne ne pourra nous diviser. Je suis persuadé que les Mauriciens sauront aller voter dans le calme, car nous devons penser à nos enfants qui vont continuer et créer l’avenir de demain. Je suis sûr que nous allons prospérer ensemble dans la paix, et que l’amour, la fraternité et le respect vont régner.» 

 

Des bandes sonores qui secouent et bouleversent le pays

 

Dans les coulisses du pouvoir se trament des choses inimaginables et qui dépassent l’entendement. C’est la pensée qui habite de nombreux Mauriciens en ce moment après avoir découvert avec effroi, au cours de ces derniers jours, une série d’enregistrements sonores qui met en scène une voix qui serait attribuée notamment à celle de Kobita Jugnauth, l’épouse du Premier ministre sortant.

 

Dans celles-ci, on y découvre, à travers la voix qui est attribuée à Kobita Jugnauth, une mainmise et une ingérence à outrance dans toutes les affaires de l’État, allant des nominations, de l’attribution de contrats publics, de la gestion de certains projets et des enquêtes de police à des cas de favoritisme, en passant par la révocation d’une licence radio et une dérogation de vaccin pour le Premier ministre sortant.

 

L’une des bandes sonores ciblant l’ambassadrice de l’Inde à Maurice, Nandini Singla, est particulièrement choquante car on entend la voix, qui est toujours attribuée à Kobita Jugnauth, tenir des propos insultants et dénigrants, et exiger que les cameramen de la Mauritius Broadcasting Corporation l’ignorent totalement lors d’une fonction. Autant de propos déplacés qui peuvent définitivement créer un malaise entre Maurice et l’Inde. D’ailleurs, quelques associations socioculturelles ont pris position pour dénoncer la teneur de tels propos. L’autre enregistrement à avoir soulevé un véritable tollé au sein de la population, c’est celle où la voix, qui selon Missie Moustass serait toujours celle de l’épouse de Pravind Jugnauth, tient des propos hautement sectaires contre une certaine communauté. Des paroles dites avec hargne qui ont blessé, choqué et bouleversé bon nombre de Mauriciens qui ont été nombreux à prendre position et à brandir leur appartenance au quadricolore. 

 

De l’autre côté, les internautes ont aussi découvert un autre personnage qui a émergé sur la toile cette semaine. Il s’agit d’Anonymmoris sur TikTok qui a mis en ligne une série d’enregistrements téléphoniques ciblant particulièrement les membres de l’opposition, telle une riposte aux Moustass Leaks. Les citoyens ont découvert jusqu’ici plusieurs bandes sonores où on peut entendre des conversations qui auraient eu lieu entre Stéphanie Anquetil et Farhad Aumeer, qui n’a pas manqué de faire connaître son mécontentement par rapport aux critiques émises contre lui et à son conflit avec Osman Mohamed. On y entend aussi plusieurs conversations qu’aurait eues Shakeel Mohamed, qui crie sa colère et sa frustration. Des conversations téléphoniques intimes attribuées à Patrick Assirvaden et Deven Nagalingum par Anonymmoris ont aussi été dévoilées.