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Les «must have» du panier de la ménagère

28 avril 2014

Faire le choix entre la qualité et les prix, ce n’est pas toujours évident.

S’acheter du lait… ou un sac Chanel (contrefait) ? Entre les deux, le cœur fashion de la femme, mère de famille et responsable des cordons de la bourse, balance (presque). Aux prix où se vendent les denrées de base, le choix n’est pas – complètement – improbable ! Selon le dernier rapport de Statistics Mauritius concernant la consommation, les prix des légumes, du riz et du lait, entre autres produits d’alimentation, ont connu une hausse significative ces trois derniers mois. L’indice des prix à la consommation a augmenté d’une moyenne de 2,3 %, passant de 105,3 points en décembre à 107,7 en mars. 

 

Face à ces hausses de prix, comment les familles s’en sortent-elles ? Chacune a ses astuces. Mais il y a des aliments sur lesquels il est difficile de faire l’impasse. Isabelle Sooprayaa en est consciente. Cette maman de cinq enfants est la seule à nourrir sa petite tribu. Son époux est décédé, il y a quelque temps, et elle qui est à la recherche d’un travail doit se débrouiller tous les mois pour trouver un minimum de Rs 5 000 pour «roul so la kwisinn». Un vrai pari. Un parcours du combattant qui l’amène à faire de nombreux sacrifices. Mais s’il y a une chose sur laquelle cette habitante de Baie-du-Tombeau n’en fera pas, c’est sur le lait. Ses enfants en boivent tous les jours. Cette boisson leur donne des forces et des nutriments essentiels pour affronter les journées : «Dessus, c’est impossible de faire l’impasse sur la qualité.» 

 

Isabelle Leste-Christome fait également très attention à ce produit de base pour ses enfants : «Avec les prix qui augmentent, c’est toute la classe moyenne qui fait face à des difficultés. Mais pour mes petits, je me dois de faire attention.» Magda Manuella Michaud aussi : «Faire les courses, ça coûte de plus en plus cher. Mais je pense que si on a des enfants, on ne peut pas faire de compromis avec le lait.»

 

Chez Isabelle Sooprayaa, néanmoins, pas de briques de lait, c’est le bon vieux lait en poudre qui est utilisé : «Ça revient à moins cher.» Autre aliment indispensable dans sa cuisine : le riz. Concernant ce produit, elle surveille les promotions et cherche les prix les plus bas, quitte à se retrouver avec un riz de moindre qualité : «On ne peut pas faire autrement.» 

 

Certains mois, Nafizah, maman de trois enfants, achète même du «riz ration». Son mari est chauffeur et elle prépare parfois des gâteaux qu’elle vend. Mais elle n’a pas tout le temps des commandes : «On n’a pas toujours de l’argent. Et comme les produits sont de plus en plus chers, il faut se débrouiller.» Au supermarché ou à la boutique du coin, c’est le système D qui prévaut afin de nourrir la famille : «Avec nos proches, on achète en gros et on partage. Ça nous revient moins cher. Mais ce n’est pas évident.» 

 

Mila Bholah ne dira pas le contraire. Cette femme de ménage doit se démener pour boucler les fins de mois. Avec son mari, qui est agent de sécurité, Mila doit nourrir trois enfants : «Nous faisons des sacrifices au quotidien. Mais nous nous assurons que nos enfants ont du lait et du fromage de qualité à manger.» Les légumes, le poulet et la viande sont désormais des produits de luxe. 

 

Jessavi se souvient du temps où elle pouvait acheter de l’agneau quand elle le souhaitait : «C’est ma viande préférée.» Avec quatre enfants à nourrir, un mari parti avec une autre et un job de secrétaire, elle n’a plus les moyens de cuisiner un gigot d’agneau accompagné de pommes de terre sautées au thym : «Il faut se concentrer sur le strict minimum. Manger pour se nourrir, tout simplement.»

 

Un sac Chanel, même s’il est contrefait, ça lui dirait bien ! Néanmoins, tout son salaire sert à faire les courses tous les mois. Elle rêve de gagner au Loto. Ou alors que le gouvernement fasse un geste social concernant certains aliments de base. En attendant, elle galère et se contente de son vieux sac usé… 

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