Les Russes à Maurice à l’heure de la Coupe du Monde : Loin des yeux, près du cœur

14 juin 2018 00:05

«Davaï Rassiya Vperiod (Ndlr : Allez la Russie… En avant !)» De la fierté dans la voix et les yeux pétillants, Olga Jean-Pierre est impatiente et compte les jours. Dans une semaine, le Monde entier aura les yeux braqués sur son pays natal, la Russie. Mariée à un Mauricien, cette maman de deux garçons, Alexandre, 13 ans, et Maxime, 12 ans, cette enseignante au Lycée Labourdonnais, s’est installée à Maurice en 2003. Depuis, elle y cultive deux cultures.

«J’ai fait mes études en France où j’ai rencontré mon mari qui est mauricien. Nous nous sommes, par la suite, installés à Maurice où nous avons fondé notre foyer», confie la jeune femme, également présidente de l’Association des Russes à Maurice. Au départ, elle dit s’être sentie dépaysée : «La vie ici est très différente. La Russie, c’est le pays le plus vaste au Monde. On y retrouve, un peu comme à Maurice, toutes les religions et beaucoup d’ethnicités.»

Pour elle, cette fête du football permettra au Monde entier de connaître son pays qui a tant à montrer : «On peut y voir de beaux endroits, de beaux paysages, de magnifiques villes comme Saint-Pétersbourg ou encore Moscou. Je viens de Saint-Pétersbourg et à chaque recoin de rue, il y a quelque chose qui parle d’histoire.»

Olga espère de tout cœur vivre intensément cette grande fête comme si elle y était avec sa famille et ses amis : «On va certainement organiser quelque chose pour pouvoir vivre pleinement cette Coupe du Monde.» Au programme : de la bonne humeur sous les couleurs de la Russie : le blanc, le bleu et le rouge : «Le foot, là-bas, est très populaire. C’est vrai qu’on n’est pas parmi les favoris mais on y croit. Je suis pour mon pays, même si à la maison, mes fils et mon mari penchent pour l’Angleterre.»

Ce qui est sûre, c’est qu’Olga et les siens se mettront à l’heure russe à partir du 14 juin. «En juillet dernier, lors de notre voyage annuel, on a pu assister à un match à Saint-Pétersbourg dans un des stades accueillant les rencontres de la Coupe du Monde. C’était majestueux ! Mes enfants supportent le Zénith Saint-Pétersbourg et nous sommes contents que quelques joueurs font partie de l’équipe nationale.»

Double nationalité

Si elle construit aujourd’hui sa vie loin de son pays, Olga n’oublie pas pour autant d’où elle vient : «C’est très important pour moi que mes enfants, qui ont la double nationalité, puisse connaître ma culture. C’est pour cela que j’ai monté une école russe qui opère les week-ends depuis maintenant cinq ans. Grâce à des professionnels, on y enseigne le russe, la danse, le chant, le théâtre, les échecs, l’art et l’histoire, le tout en russe.»

À quelques jours du match de coup d’envoi de la Coupe du Monde, Olga met les bouchées doubles pour être fin prête à vivre comme il le faut le Mondial qui, pour sa famille et elle, symbolise beaucoup : «Vivement que ça commence !» Cet événement permettra à la Russie, ajoute-t-elle, de dévoiler ses mille et une facettes : «L’image de la Russie est associée à la guerre. J’espère que cette grande fête du foot permettra au Monde de voir la beauté du pays mais surtout l’âme russe.»

Anton Shishkin, un autre de ses compatriotes qui a posé ses valises sous notre soleil, ne compte pas non plus rater ce grand rassemblement mondial. Pour lui également, tout ce qui touche de près ou de loin à son pays est quelque chose de très important : «Je vis à Maurice depuis trois ans parce que j’aime l’environnement ici mais surtout pour les sports nautiques.» Il sera, dit-il, bien évidemment scotché aux réseaux sociaux et surtout fidèle devant le petit écran pour ne rien manquer de cette grand-messe du football : «La Russie est the right place pour accueillir ce genre d’événement.» Emballé, il se prépare à assister à la cérémonie d’ouverture qui permettra d’avoir un aperçu du savoir-faire des Russes.

Iana Vroublevskaia de Morelos, Managing Director de Sport Dance Ltd et Head Coach de la N1 Rhythmic Gymnastics School, à Maurice depuis 2012, ne manquera pas, avec sa famille, de crier tout son amour pour son pays pendant le mondial : «Mes fils Antoine, 13 ans, et Alessio, 8 ans, et moi-même avions l’habitude de regarder ensemble les grands événements footballistiques.» Son cœur battra au rythme de l’équipe nationale de la Russie et elle retient son souffle à l’idée de vivre de très beaux moments.

C’est ce qui motive aussi Anna Korobova-Petite. Ce médecin de profession se prépare en famille à voir du beau spectacle à la télé, au cœur de paysages qu’elle connaît : «Je ne suis pas une grande fan de foot mais quelques grands rendez-vous se déroulent dans ma ville natale à Volgograd. C’est sûr que je serai devant la télé, particulièrement avec ma fille Anasthasia, 10 ans, pour vivre ce grand moment.»

Comme elle, de nombreux Russes à Maurice vivrons cette fête du foot… loin des yeux, près du cœur.

Au pays des tsars

La découverte de la Russie, c’est visiter Moscou et sa fameuse place Rouge, le fabuleux théatre Bolchoi, l’imposant Kremlin et la fascinante cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux. Il y a aussi Saint-Pétersbourg, ville musée et capitale des tsars, avec des palais fastueux et des cathédrales baroques. Il ne faut pas non plus oublier le château de Peterhof et son magnifique édifice. À découvrir aussi : la nature vierge des contrées de Russie, depuis les montages de l’Altaï jusqu’aux abords du lac Baïkal, en passant par le Caucase, entre autres découvertes.