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26 avril 2020 01:24
Ces dernières semaines, de nombreux cas d’irrégularités ont été enregistrés. Mettre en place des discussions entre les syndicats, le patronat et les décideurs politiques permettrait de trouver de meilleures alternatives aux défis qui guettent le secteur du travail, estiment les syndicalistes.
Au niveau de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), les secteurs touchés, explique Jane Ragoo, sont le BPO, l’hôtellerie, la distribution et le personnel de maison. «Il y a eu plusieurs licenciements malgré la mise en garde du gouvernement. Les patrons font pression pour que les employés prennent leur local leave, ce qui est contre la loi. Il y a des cas où il n’y a pas de permis d’opération et où on force les gens à venir travailler, des entreprises où le social distancing n’est pas respecté.» La CTSP a ainsi rédigé un document de propositions qui a été envoyé au Premier ministre. «Le dialogue social doit primer. Le Workers Rights Act fait provision d’un comité tripartite, il faut le mettre sur pied au plus vite. La situation actuelle ne concerne pas seulement le patronat mais aussi les travailleurs, leur sécurité d’emploi et la santé publique. Il faut voir les choses avec un visage humain.»
Pour Ashok Subron (photo) de la General Workers’ Federation, les membres du gouvernement ont enchaîné les mauvaises décisions. «Ils ont laissé la gestion du pays entre les mains des gros patrons de Business Mauritius. Avant même d’imposer le couvre-feu, la préoccupation principale du gouvernement était de baisser le cash ratio des banques pour la période post-Covid, en étalant un plan de Rs 9 milliards. La première grande action qui a été prise a été en faveur des grosses entreprises. Dans une réunion le 19 mars, avant même le début du confinement, la décision de contribuer 50 % sur le salaire des travailleurs avait été prise par le ministre Padayachy.»
Si ce dernier estime que la décision de soutenir le secteur privé est la bienvenue, le fait de ne pas faire de distinction entre les grosses et les petites entreprises est une erreur. «C’est un subside total à de grosses compagnies qui ont des réserves substantielles et des dividendes mirobolantes, et qui viennent avancer qu’elles n’ont subitement pas de quoi payer un mois de salaire.» Selon lui, certains employeurs n’ont pas hésité à forcer leurs travailleurs à aller au travail. «Je lance un appel à la mobilisation. C’est un takeover de l’État par les grands bonnets de Business Mauritius. Ils feront porter le fardeau de cette crise sociale et économique à la classe ouvrière.»
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