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14 avril 2020 00:01
Pourquoi est-il important de s’inquiéter de l’impact de la crise sanitaire sur les enfants ?
L’accompagnement des enfants sur leur développement et leur bien-être durant cette période de confinement est essentiel. Les études publiées récemment depuis l’apparition du coronavirus en Chine à la fin de l’année 2019 ont mis en lumière un certain nombre de préoccupations importantes, notamment concernant la santé mentale de la population, plus particulièrement celle des enfants. Il n’est pas nécessaire de souligner que l’enfance est une période particulièrement critique de par la fragilité physique et psychique des tout-petits. Il est essentiel d’agir rapidement afin d’amenuiser l’impact de l’anxiété et les répercussions qu’une telle situation peut avoir sur leur développement et la construction de leur identité.
Qu’est-ce que tout ce qui se passe actuellement peut provoquer chez les enfants ?
Selon des informations de The Lancet, publiées en ligne le 27 mars 2020, il peut y avoir une augmentation des risques de troubles psychiques chez les enfants qui seraient séparés de leurs parents (un ou les deux). Les enfants placés en isolation ou en quarantaine pendant une épidémie sont plus enclins à développer des symptômes de stress aigu, des comportements d’évitement et des sentiments de culpabilité (Sprang et.al., 2013). 30 % des enfants interrogés dans l’étude correspondent aux critères cliniques d’un syndrome post-traumatique (symptômes d’intrusion – souvenirs, rêves récurrents et involontaires des événements, renfermement, troubles de l’humeur, symptômes dissociatifs – se sentir comme déconnecté du monde réel…). Les enfants ayant déjà perdu un ou les deux parents sont fortement à risques pour leur santé mentale, avec une augmentation de la probabilité à développer des troubles de l’humeur, des psychoses et des comportements suicidaires à l’âge adulte.
Comment faire pour repérer quand ça ne va pas ?
Il faut être attentif aux signes et changements de comportement, comme : pleurs, cris ou une irritation, qui s’accentuent chez les plus jeunes. Il faut surveiller les régressions – retour à des comportements déjà acquis plus tôt dans le développement (ex : le retour du pipi au lit), un excès d’inquiétude ou de tristesse ou quand il y a une tendance à manger moins sainement ou changement dans les habitudes de sommeil. Il faut aussi être attentif à l’agressivité, la colère, l’irritabilité chez les adolescents. Difficulté d’attention et de concentration, baisse des performances académiques, perte d’intérêt pour les activités appréciées auparavant, maux de tête ou autres douleurs inexpliquées et consommation d’alcool, de tabac ou de drogues… Ce sont aussi des signes et des changements auxquels il faut être attentif.
Qu’est-ce que les parents peuvent faire pour soutenir leurs enfants pendant cette période difficile ?
- Prendre le temps de parler avec l’enfant ou l’adolescent de l’épidémie du Covid-19. Répondre à ses questions en partageant les faits sur le Covid-19 d’une manière qu’il pourra comprendre, avec des mots adaptés à son âge.
- Rassurer votre enfant en lui disant que vous êtes en sécurité. Laissez-lui savoir que c’est «ok» de se sentir mal, bizarre, d’avoir peur, d’être en colère… Partagez avec lui ce que vous ressentez, comment vous faites pour gérer votre stress de manière à ce qu’il puisse apprendre de vous.
- Dans la situation où vous ne vous sentez pas en sécurité, il est important de dire la vérité à votre enfant. Partagez avec lui ce que vous ressentez et proposez-lui de trouver, ensemble, une solution.
- Limitez l’exposition aux informations sur la propagation du virus, incluant celles diffusées sur les réseaux sociaux. Les enfants peuvent mal interpréter ce qu’ils entendent et être effrayés par quelque chose qu’ils ne comprennent pas.
- Essayez de garder des routines régulières. Prévoyez de faire un planning des activités académiques, de relaxation ou ludiques avec votre enfant.
- Soyez un modèle pour lui. Faites des pauses, dormez bien, faites de l’exercice et mangez bien. Restez connecté à vos amis et aux membres de votre famille.
Comment occuper les enfants pour pallier leur souffrance psychique ?
Lorsqu’ils ne sont pas à l’école pendant, les week-ends ou les vacances, les enfants sont moins actifs physiquement, passent plus de temps sur les écrans, ont des rythmes de sommeil irréguliers et mangent moins de repas sains et équilibrés (Correspondence, publié le 4 mars 2020 - https://bit.ly/3aRxYjv.) Il faut :
- Entretenir l’engouement et la motivation des enfants à travers des vidéos sur le fait d’adopter un style de vie sain à la maison, en faisant des activités physiques variées, en prenant des repas équilibrés, en se couchant à des heures raisonnables et en respectant une bonne hygiène.
- La communauté peut se rendre utile pour soutenir les familles qui sont dans le besoin et aider les enfants dans leur apprentissage scolaire. Les travailleurs sociaux, les groupes de soutien aux familles et les communautés religieuses peuvent être d’une aide précieuse pour soutenir les familles dans le besoin et leur rendre accessibles les soins et services qui sont mis à disposition en ligne.
- Les écoles ont un rôle déterminant à jouer en offrant les outils éducatifs requis à leurs élèves et en leur permettant de rester en lien avec leurs enseignants.
- Outiller, aider et soutenir les parents car ils servent de role models pour leurs enfants. En utilisant les bonnes approches parentales, les liens familiaux et les besoins psychiques de l’enfant peuvent s’en retrouver davantage renforcés durant cette période.
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