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L’OMS lève l’alerte maximale sur la pandémie - Le Dr Vasantrao Gujadhur : «Sa pa ve dir ki Covid-19 inn ale...»

18 mai 2023

Elle est sous contrôle mais elle est toujours là. Même si la Covid-19 ne fait plus la Une comme il y a trois ans, le virus continue à faire parler de lui. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, le vendredi 5 mai, la fin de l’alerte maximale qu’elle avait déclarée à propos de la pandémie.

 

«C'est avec beaucoup d'espoir que je déclare que la Covid-19 n'est plus une urgence sanitaire de portée internationale (...) Depuis plus d'un an, la pandémie suit une tendance à la baisse, avec l'immunité de la population augmentant grâce à la vaccination, la mortalité diminuant et la pression sur les systèmes de santé s'atténuant», s’est félicité le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui, avec cette annonce, estime que la pandémie est désormais suffisamment sous contrôle. 

 

Comment faut-il interpréter cette annonce ? C’est la question que nous avons posée au Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé publics. Pour lui, bien des choses se sont passées depuis que le coronavirus a fait son apparition. «Trois ans de cela, le 30 janvier 2020, l'Organisation mondiale de la santé avait classifié le coronavirus comme étant une maladie de Public Health Emergency of International Concern (PHEIC). Cela voulait dire qu’il y avait une épidémie soudaine qui sévissait en Chine et qui était sérieuse et contagieuse car il y avait également des gens qui mouraient. Le virus se propageait alors très vite. Pour l’OMS, le coronavirus était un danger pour le monde entier et allait affecter le monde des commerces et l’univers des voyages. Ce qui est arrivé. On a vu le virus se propager à travers le monde. Il y a eu un taux de mortalité très élevé et des millions de personnes infectées. Il y a eu des confinements un peu partout et Maurice aussi fut concernée. C'est pour ces raisons que le virus était classifié comme étant un Public Health Emergency of International Concern. Avec cette classification, l’OMS voulait attirer l’attention sur la dangerosité du virus», nous explique le médecin, en revenant sur ces années de tensions durant lesquelles la Covid faisait des ravages. «Les pays suivaient les guidelines de l’OMS : surveillance, testing, etc. L’organisme suivait ainsi l’évolution du virus par rapport aux données que lui envoyaient les pays membres. Entre-temps, il y a eu le vaccin et d’autres évolutions par rapport à la connaissance du virus», souligne le Dr Gujadhur, en commentant la récente décision de l’OMS. «Jusqu’à maintenant, l’OMS maintient que la pandémie est toujours là mais, en même temps, l’instance dit à présent que le virus n’est plus un Public Health Emergency of International Concern parce que les voyages, notamment, sont à nouveau possibles et le nombre de personnes contaminées diminue également, tout comme le taux de décès. Mais le virus est toujours là. Il y a toujours des personnes contaminées et malheureusement, il y a toujours des décès, même si des baisses ont été notées avec la vaccination, notamment. Une immunité a aussi été développée à travers le monde, ce qui permet un contrôle sur le virus. Avec cette immunité, nous notons que les variants qui apparaissent sont contagieux mais pas sévères et le nombre de décès diminue», ajoute le médecin. Pour lui, la vigilance doit être maintenue dans l’île : «OMS pe dir si linn tir sa PHEIC la, pa ve dir ki maladi-la inn ale. Le virus est encore là et on se doit d’être vigilants pour nous protéger. Chaque pays doit maintenir la vigilance et la surveillance pour protéger sa population et soigner ceux qui sont malades.»

 

Le Dr Vasantrao Gujadhur conseille ainsi aux Mauriciens de garder les réflexes des gestes barrières. «Dans notre pays actuellement, il y a des cas. Le nombre de contaminés augmente et le variant XBB 1.16, un variant d’Omicron, circule dans l’île. C’est cela qui cause le nombre actuel de contaminés dans le pays. C’est possible qu’on aura le peak des contaminés très bientôt, nou pa kone kan. On n’est pas là pour être alarmiste mais les précautions sont de mise. D’après le ministre, le nombre de cas augmente et il y a une possibilité que ça continue d’augmenter. Entre-temps, on continue à prendre des précautions, surtout les personnes âgées. Par exemple, pour les trajets en bus, en métro ou pour des déplacements dans des lieux où il y a la foule, le port du masque est conseillé et il faut continuer à se faire vacciner, surtout les personnes à risques et qui ont des comorbidités», conclut le médecin, en parlant de la Covid-19, ce virus qui est désormais sous contrôle mais qui rappelle qu’il est toujours là...

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