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6 mars 2022 16:44
Sa voix cassée en dit long sur la souffrance qu’il endure en ce moment. Steeve Duportail vient de perdre son fils Ludo, âgé de seulement 21 ans, qui est mort au Canada où il faisait ses études, et il remue ciel et terre en ce moment pour avoir les dernières nouvelles concernant ce drame. «Je tiens le coup difficilement. Je suis obligé de le faire car mon épouse Jocelyne est complètement abasourdie depuis que cette terrible nouvelle nous est parvenue. Je dois également rester fort pour mon benjamin Jovi, qui a 17 ans, et ma fille aînée Tatiana, 22 ans, qui fait des études supérieures en France. Un groupe d’amis organise une levée de fonds pour le rapatriement du corps de mon fils. Nous voulons nous recueillir sur sa dépouille», confie Steeve avec une tristesse infinie.
C’est par le biais d’un appel téléphonique de la police canadienne vers 5 heures, le vendredi 4 mars, que cet habitant de Roche-Bois a appris le décès tragique de son fils. On lui lui a annoncé que Ludo était mort dans un «accident». Il n’en sait pas beaucoup plus, dit-il. Quoi qu’il en soit, rien ne va plus depuis. «Nous sommes tous encore sous le choc. Nous sommes complètement désespérés. C’est très dur de vivre ce terrible malheur de très loin. Le plus dramatique dans toute l’histoire est que nous n’allons pas pouvoir nous rendre là-bas pour faire les démarches pour le rapatriement. Si nous n’arrivons pas à réunir la somme demandée, soit environ Rs 500 000, nous allons devoir faire incinérer notre fils sur place et ramener ses cendres à Maurice afin de lui rendre un dernier hommage. Il le mérite tant», lâche Steeve.
Ludo vit au Canada, où il faisait des études supérieures à Ottawa, depuis 2018. Cet ancien élève du collège Royal de Port-Louis voulait devenir ingénieur après s’être classé 72e aux examens du Higher School Certificate avec 3 A+ et 2 A. Très brillant et ambitieux, il avait, à l’époque lancé un appel à l’aide pour pouvoir financer ses études. Un groupe d’amis avait alors mis sur pied un fonds de solidarité pour l’aider à réunir la somme nécessaire et beaucoup avaient répondu à l’appel. Il faut dire que le jeune homme était très apprécié partout où il passait. Tous ceux qui le connaissaient n’ont d’ailleurs que des mots élogieux à son égard. En sus de sa vie estudiantine très chargée, le jeune homme meublait son temps libre en faisant du social au sein du mouvement scout.
Il a d’ailleurs laissé une belle empreinte au 24th Port-Louis Scout Group, plus connu comme le Don Bosco Scout Group. Yvan Florimond, le responsable de ce groupe qui se réunit à la route Nicolay, à Port-Louis, le connaît depuis qu’il est louveteau (NdlR : un scout âgé entre 7 et 10 ans) : «Mo bien sagrin. Nou finn perdi enn zen ki ti ena boukou rev ek proze. Ti Ludo touletan ti ena enn ta kestion. Touletan li ti anvi konn kitsoz. Linn touzour aprann ek met an pratik seki li kone. Monn trouv li grandi ek sanz seksion ek tou bann rev ki li ti ena. Ludo ti ousi enn zen ki ti al lames sak dimans ek so fami. Monn bien kontan so parkour etidian. Linn resi realiz so rev al fer letid deor parey kouma so ser ki ti dan group ek nou li ousi. Linn touzour anvi rann so fami fier de li. Li ti ena boukou rev ek proze. Bondie inn desid otrema. Ki Ludo repoz an pe aster.»
Nya Prosper, une cheftaine du groupe, connaissait également très bien Ludo. La jeune femme est également en état de choc : «J'ai connu Ludo alors qu'il était louveteau. J'étais alors la chef de section. J'ai eu la chance de le voir grandir d'enfant à jeune-adulte. Je peux dire que c'était un garçon très responsable sur qui on pouvait compter. Ce qui explique pourquoi on lui confiait des responsabilités telles que chef de sixaine et chef de patrouille. C'était aussi un garçon très intelligent. J'ai vu sa détermination à vouloir continuer ses études à l'étranger. C'était un battant. J'ai également vu l'amour et la fierté que ses parents lui portaient. Je suis choquée et attristée d'apprendre son décès. Mes sincères sympathies à ses parents, sa sœur et son frère dans cette épreuve.»
Un scout est frère de tous les autres scouts. Ce n’est pas Cédric Laclé, autre membre du 24th Port-Louis Scout Group, qui nous dira le contraire. Ce jeune sapeur-pompier a partagé plusieurs années de sa vie de scout avec Ludo en tant que louveteau, scout (11 à 15 ans) et aventurier (16 à 19 ans). Il le décrit d’ailleurs comme un garçon «très curieux» qui avait toujours le désir d’apprendre des choses sur la vie, l’éducation ou le social. «Il voulait toujours apprendre des choses nouvelles, sans parler de sa vie de scout. C’était un grand intellectuel. Il avait une grande passion pour l’aventure. Nous avons partagé de jolis moments ensemble dans la nature. Il a toujours été présent également pour venir en aide aux autres. Il le faisant avec son âme même si des fois il était un peu têtu. Ludo était un scout complet», précise Cédric Laclé.
Ludo a toujours été débrouillard. Il en était à sa troisième année d’études. Le jeune homme devait bientôt faire des stages de perfectionnement. Le destin en a cependant décidé autrement. Ses parents et ses amis s’organisent désormais pour faire rapatrier sa dépouille. Ceux qui veulent leur venir en aide financièrement peuvent le faire par virement bancaire sur le numéro de compte de son père à la Mauritius Commercial Bank : 00 00 13 29 38 93. Ses proches comptent sur vous pour les aider à ramener Ludo à la maison.
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