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24 avril 2022 14:37
C'est de loin, soit de notre petite île, que des Français et Françaises ayant posé leurs valises chez nous suivent avec intérêt la présidentielle 2022. Et c'est également ici qu'ils vont voter. Car accomplir ce devoir est pour eux très important. Mariette, mariée au Mauricien Patrick Belcourt, en fait partie. «Cette élection n’est pas une reprise de la précédente joute électorale entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron en 2017. Les enjeux ont changé. Considérablement. Quand Emmanuel Macron envisage le retour du septennat, les électeurs considèrent, eux, l’érosion du pouvoir d’achat et des protections sociales. Après des mois de manifestations, cela a donné lieu à des réflexes identitaires et des réactions nationalistes. Même les Mauriciens sont concernés : le cumul des voix de Le Pen et Zemmour fait 28% ici à Maurice. Maintenant, les deux candidats nous projettent vers d’autres incertitudes.
Pour Le Pen, la préférence à l’emploi pour les nationaux s’accompagne de l’expulsion des binationaux aux revenus insuffisants. La question de la binationalité est au cœur de notre réalité familiale : mon mari mauricien, de formation française, a exercé comme banquier en France pour ensuite devenir un conseiller en investissement dans son pays. Je suis une maman très fière, bien entendu, d’avoir un fils admis à Paris-Saclay. Au-delà, j’exerce moi-même comme notaire à Maurice. La justice mauricienne a depuis longtemps résolu la question de la binationalité. Mais, je m’interroge pour tous ces Français et ces Mauriciens dont le statut pourrait changer du jour au lendemain. De même, je suis attentive à cette proposition venant du camp d’Emmanuel Macron de “repenser” l'impôt sur les successions», nous confie Mariette Belcourt pour qui voter aujourd'hui est important : «Entre Le Pen et Macron, le choix peut paraître cornélien. Mais pour celles et ceux qui considèrent leur avenir, celui de leurs enfants et celui de leur conjoint, l’abstention n’est pas une option.»
C'est par procuration qu'une autre Française, Hyacinte Buisson, votera pour cette présidentielle qui est suivie de près dans le monde. «Je ne serai pas en France pour les élections, mais c’est important pour moi de voter. Je considère que c’est un de mes devoirs de citoyenne et aussi un droit inaliénable. Voter, c’est aussi un moyen de rester reliée à mon pays natal, d’apporter ma voix, même minime. Ce n’est pas parce que je vis à l’étranger que je ne m’intéresse plus à mon pays d’origine, au contraire, je souhaite qu’il aille le mieux possible», nous déclare celle qui est mariée au Mauricien Yan Soobrayen et qui s'est intéressée de près au programme des deux candidats : «En tant qu’expatriée, j’ai aussi l’impression d’avoir pris plus de recul sur la situation politique de la France, d’avoir relativisé aussi. J’ai moins suivi les débats politiques que lors des dernières élections, quand je vivais en France. Je me suis davantage concentrée sur leurs programmes que leurs jeux politiques. Même si, je ne suis pas dupe, un président ce n’est pas un dieu qui nous sauvera de tous nos problèmes. Le plus important, selon moi, c’est d’élire une personne au service du bien commun, pour la paix et l’équilibre du pays.»
Ayant à la fois les nationalités française et mauricienne, notre compatriote Lizzie Secondis, de retour au pays, ne manquera pas non plus d'aller voter. «J'ai vécu près de 40 ans en France et ce qui s'y passe m'intéresse quand même. Je trouve que La France a beaucoup changé mais pas uniquement en bien. Parmi les candidats de cette présidentielle, ni l'un ni l'autre ne m'intéresse mais je sais que je vais exercer mon droit de vote. Je vais aller au vote et je vais choisir. Je sais ce que je vais faire», dit-elle, le coeur tourné vers La France en ce dimanche 24 avril…
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