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2 mai 2017 02:13
«Mettons en avant nos plans pour le Brexit(…) et laissons le peuple décider.» C’est ce qu’a déclaré Theresa May, la Première ministre du Royaume-Uni, qui a pris tout le monde par surprise en annonçant, le mardi 18 avril, qu’elle convoquait les élections législatives pour le 8 juin. Dans un peu plus d’un mois donc.
Mais qu’est-ce qui explique cette soudaine précipitation ? Hans Sok Appadu, avocat mauricien installé en Angleterre, nous donne son avis. «La Première ministre veut s’assurer que les négociations vont selon sa volonté et son gouvernement. Elle vise à avoir la majorité au Parlement avec cette élection instantanée.»
En effet, Theresa May, qui est arrivée au pouvoir sans avoir affronté les urnes, au lendemain du référendum sur le Brexit, le 23 juin 2016, a décidé de convoquer des élections législatives anticipées afin de se trouver en position de force dans les négociations avec l’Union européenne. Pour le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le début «réel» des négociations du Brexit aura lieu après les élections anticipées. La procédure de sortie de l’Union européenne tout juste lancée, un sondage indique que la plupart de Britanniques sont hostiles au Brexit.
«Le Brexitest une préoccupation majeure pour de nombreux ressortissants de l’UE résidant au Royaume-Uni, souligneHans Sok Appadu. Ils craignent qu’il y ait de l’incertitude. En plus, plusieurs Mauriciens avec la double nationalité sont affectés. J’en connais pas mal et ils s’inquiètent de leur avenir.»
Ce n’est pas tout, poursuit-il. «De nombreux Mauriciens ayant la nationalité italienne sont également touchés. Ils ont vendu leurs biens en Italie et ont déménagé au Royaume-Uni pour avoir de meilleures opportunités, mais avec le Brexit, ils ne pourront atteindre les cinq ans requis pour obtenir leur résidence permanente au Royaume-Uni. Beaucoup de Mauriciens mariés à des ressortissants de l’UE sont également affectés parce qu’ils ne respectent pas les exigences pour la résidence permanente au Royaume-Uni et font donc face à l’incertitude quant à leur avenir», nous confie Hans Sok Appadu, avocat à OTS Solicitor.
Les prochaines législatives dans son pays d’adoption sont aussi au cœur de ses préoccupations : «Je ne pense pas que le Parti travailliste soit prêt pour les élections dans ce court laps de temps. Ses membres devront travailler dur pour convaincre les gens. Plein de gens ne voteront pas lors de cette élection. Beaucoup de personnes en ont marre du référendum et maintenant des élections instantanées.»
Notre compatriote dit craindre les effets du Brexit : «Le Royaume-Uni hors d’Europe peut être une catastrophe. On voit déjà l’impact au Royaume-Uni. Les entreprises s’inquiètent à l’idée de prendre des employés de l’UE. La livre sterling a été gravement affectée. Diverses zones ont connu une augmentation de la violence raciale suite à la rupture. De nombreuses personnes ont été attaquées au Royaume-Uni.»
Hans Sok Appadu ne cache pas son inquiétude : «L’abrogation du projet de loi sur les droits de l’Homme sera une catastrophe pour le Royaume-Uni. Ce sera un moment inquiétant pour beaucoup d’entre nous au Royaume-Uni dans le cadre d’un gouvernement conservateur. L’unité est la force mais dans un pays où l’unité est perturbée, il sera très difficile d’être fort.»
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