Publicité
19 mai 2014 13:28
Rêvons un instant. Une voiture aux couleurs de l’île Maurice s’élançant au départ d’une course de Formule One pour tenir tête à la Mercedes-AMG d’un Lewis Halmiton ou de la Red Bull Racing de Sébastien Vettel. Un rêve que les amateurs de courses de voiture caressent de voir se réaliser. Valeur du jour, cela relève de l’utopie, tant la somme à investir est astronomique. Cependant un Mauricien tente de concrétiser ce rêve.
C’est la belle aventure dans laquelle s’est lancé Ludovic Pezé, un compatriote vivant en France et dont le père est Mauricien. Ce jeune homme, passionné de mécanique, plus particulièrement de voitures de course, est à la tête de Mauritius Formula Team (MFT). Cela fait quatre ans que lui et une bande de passionné s’attellent à mettre notre île sur la carte mondiale des courses automobiles.
Ludovic Pezé, 22 ans, est un Franco-Mauricien qui rêvassait en lisant les aventures en BD de Michel Vaillant. Comment pouvait-il en être autrement quand on a un père qui travaillait dans le milieu. Christophe Pezé était mécanicien-testeur chez BMW Monaco et travaillait aussi en karting et en F3 Classic. « De plus il m’emmenait voir le GP de Monaco et Ayrton Senna dont il était fan. Je devais avoir 2 ans », précise le jeune homme.
C’est dans ce monde là que le jeune homme fait naître ses rêves avec une pensée spéciale pour notre île. « J’ai constaté que comme moi beaucoup de Mauriciens sont des passionnés de sport auto, mais qu’il n’y avait pas de structure professionnelle de sport auto et encore moins de monoplaces car il n’y a qu’un seul circuit de karting actuellement sur l’île, soit SpeedOmax Mauritius, avec qui je collabore», constate-t-il. Et c’est ainsi qu’est né la MFT, la première équipe de course professionnelle représentant Maurice.
Cela fait donc quatre ans que le jeune homme, en compagnie de Niels Aumeunier (le pilote), Arnaud Lapouze (infographiste), Vinesh Persand (responsable communication Maurice), Anique Lamoureux (responsable événement Maurice), Beta EPSILON (Gestion voiture et mécanique) se sont mis au travail.
Et depuis le 9 avril c’est une monoplace aux senteurs de notre île qui bourdonne sur le circuit Dijon Prenois (ex GP de F1 de France) pour des essais en marge de l’European Formula Premium, qui démarre le 7/8 juin prochain.
Ludovic Pezé espère que la monoplace sera fin prête pour l’European Formula Premium qui démarre le 7-8 juin prochain.
«Ce championnat est du niveau FA et dispose des meilleures monoplaces rapport qualité/prix. Si tout ce passe bien au niveau des sponsors et la finalisation des détails auprès de Bet Epsilon, notre équipe devrait être sur la grille de départ pour la première épreuve de ce championnat. Il nous faut des sponsors pour cette course », explique Ludovic Pezé.
D’où l’objet de sa visite à l’île Maurice pour mettre en valeur ce projet. «Le but est de faire connaître l’existence de mon projet et de l’équipe ainsi que trouver des partenaires publics ou privés, et enfin de créer un cercle de contacts, avec qui travailler pour la suite. Les entreprises et le gouvernement ont les clés en main pour soutenir les projets et valoriser l’image de l’ile Maurice dans un secteur jamais exploré afin de prouver que notre belle île est vraiment développée », fait ressortir notre interlocuteur.
Est-ce que l’European Formula Premium sera un tremplin pour viser d’autres courses de plus grandes envergure jusqu’à la F 1 ? « Sur le court terme, la F3 est possible mais encore une fois cela est une question d’argent, disons que gagner l’European Formula Premium sera une belle vitrine pour y prétendre. En ce qui concerne la F1, certes, elle est très médiatisée, mais pour vous donner un exemple concret : rouler au niveau F4, comme nous allons le faire, a un coût de 22 euros / km contre 7800 euros / km pour la F1. Il faudrait un budget d’environ 150 millions d’euros pour être compétitif et ne pas faire de la simple figuration. D’autant plus que je ne pense pas que ce soit en phase avec l’économie actuelle du pays. Mais comme on dit, il ne faut jamais dire jamais », répond l’intéressé.
Au stade des rêves, on pourrait même y ajouter la tenue d’un Grand Prix de l’île Maurice de Formule 1. Ludovic Pezé pense que c’est dans le monde du possible, mais cela requiert beaucoup d’espace. « Des pays méconnus comme l’Azerbaïjan sont en passe d’avoir leur GP dans moins de 5 ans. Le problème est qu’il faut beaucoup de place, d’infrastructure et avant tout l’accord de Bernie Ecclestone le gérant de la Formula One Management ainsi que la validation du circuit aux normes FIA ». Tout est une affaire de volonté et de sous. La MFT nous permet de rêver, avec les yeux grands ouverts.
Facilité l'accès à la monoplace
L’idée de la Formula Premium a germé dans les esprits des ingénieurs et mécaniciens de Beta Epsilon, dont Mr Michel Lecomte et son fils Mickael, et Mr Alain Duluard. La compétition en monoplace coûte trop cher à l’heure actuelle et les investissements annuels sont tels que le plaisir du pilotage fait place à une volonté de rentabilité et à une surenchère marketing qui excluent de fait les jeunes pilotes.
Comme les pionniers, Beta Epsilon réécrit l’histoire de la monoplace en recommençant par le commencement. La voiture a été pensée et repensée de A à Z, rien dans ce petit bolide n’est le fruit d’un hasard.
La Formula Premium est une vraie voiture de compétition répondant à toutes les normes de sécurité FIA 2013, mais accessible aux passionnés. Aux jeunes pilotes qui ne trouvent pas de filière, aux teams qui veulent se lancer dans l’aventure, aux blasés de leur discipline qui veulent changer d’air, aux cadres qui ont envie de se faire plaisir le week-end, aux entreprises qui peuvent trouver dans la Formula Premium un vecteur de communication interne et externe.
Rallye 2014 : Et ça roule à Maurice
Rien à voir avec la F1 et autres. À Maurice, valeur du jour, les épreuves de rallye sur route vont tenir le haut du pavé. Les amateurs seront comblés avec le début du championnat national organisé par Motor Racing Events. C’est le week-end du 21 et 22 qu’aura lieu la première épreuve de l’année. Une saison à cent à l’heure en perspective, avec quatre autres courses prévues et qui vont s’échelonner jusqu’en novembre.
Publicité