Mes souvenirs... avec la MBC

Fermez les yeux. Et rappelez-vous la télé de votre enfance. Petit écran, taille impressionnante et images aux couleurs un peu passées. Elle trônait dans le salon ou dans la cuisine et ne comprenait qu’une, deux ou trois chaînes (dépendant de l’époque où se situe votre enfance). Elle n’était pas HD ni LED, n’avait pas d’écran plat et ne comportait pas une quantité impressionnante de programmes (eh oui ! Il existait un monde où ni TF1 ni M6 n’étaient diffusées à Maurice). Pourtant, vous la regardiez avec plaisir. O.k, vous n’aviez pas vraiment le choix, c’est vrai. Mais pour célébrer les 50 ans de la MBC (voir hors-texte), offrez-vous une balade nostalgique dans vos souvenirs télévisuels !

Ismael Soobrattee avait un petit péché mignon quand il était plus jeune. Et il l’avoue sans rougir. Ce qu’il ne ratait pas, c’était les telenovelas. Les films de 18h30, les revirements de situation à deux balles et les amours impossibles (mais pas tant que ça) : «J’aimais beaucoup ça ! Tous les jours, à la même heure, je prenais place dans mon fauteuil et je regardais ma série.» Christina Jurry partageait la même passion pour ces feuilletons qu’elle appelle «fim kari brile» : «Je me souviens de Marimar. C’était quelque chose. Maintenant, je ne pourrais pas regarder ce genre de choses.»

Aujourd’hui, si la MBC ne répond plus à ses attentes, elle n’oublie pas les heures passées, les vendredis et samedis en soirée, à regarder les productions locales : «On ne pouvait pas passer à côté des émissions comme Star 2000.» Cindeerella Meunier Tonta se souvient, elle, d’une autre production locale, Sofe Ravann : «C’était sympa. Et puis, on découvrait de nouvelles chansons et de nouveaux talents.» À l’époque, la chaîne nationale n’avait pas vraiment de concurrentes, elle pouvait tout se permettre. De nos jours, les téléspectateurs sont bien plus exigeants. S’ils n’aiment pas ce qu’ils voient, ils vont ailleurs.

Clip O Top

À l’époque où YouTube n’existait pas encore, où MCM et MTV ne voulaient rien dire pour beaucoup de Mauriciens, il y avait Clip O Top, une émission de clips animée par Gerald Wan. C’est grâce à elle que de nombreux jeunes découvraient les vidéos du moment : Wannabe des Spice Girls, No Matter What de Boyzone ou encore We’re Going to Ibiza des Vengaboys. Emmanuel Yannick Sarah n’oubliera jamais ces après-midi passés à voir danser les stars du moment et à espérer que les clips soient plus récents. Alors qu’à la radio, il y avait des nouveautés, à l’écran, ça n’allait pas aussi vite : «Mais c’était bien quand même.»

Sur canal nostalgie, il retrouve également les dessins animés de son enfance. Les samedis matin passés devant la télé où le réveil, spontané, était encore plus matinal que les jours d’école : «Donkey Kong, les Mini Keums, Titeuf… Que de souvenirs.» En plus des telenovelas, il aimait les «ti komik» et les séries pour ados comme Albatross et Power Rangers. Sachil Choonee se rappelle, lui, de Bouba, Denis la Malice, Tom Sawyer ou encore Tom & Jerry. Le That’s all Folks apportait tristesse et désolation : la journée de dessins animés était finie.

Yash Ramchurn, lui, était plus émissions sportives et longs-métrages de Bollywood : «Je regardais Football Highlights, les mardis. Et puis, les jeudis, c’était le long-métrage en hindoustani. Le samedi, l’hippisme, et le wrestling entre les journées de course hippique.» Toute une programmation pour le jeune homme qui a de moins en moins le temps de regarder la télé. Mais il n’oubliera jamais les séries allemandes, Un Cas pour Deux, L’Inspecteur Derrick ou encore Le Renard, entre autres, les vieux films qu’il a vus au moins cent fois (la MBC est toujours la reine de la rediffusion), les épisodes de séries qui ne se suivent jamais et les productions locales.

Ah, la MBC ! À chacun son histoire avec la télévision nationale. Si 50 ans après sa création, les critiques concernant sa grille de programmation et son positionnement politique fusent de toutes parts, beaucoup d’entre nous partagent un, ou plusieurs souvenirs, avec elle. Allez, faites un effort, rappelez-vous.

Happy 50

Le 8 juin 1964. C’est la date de création de la Mauritius Broadcasting Corporation grâce au Mauritius Broadcasting Ordinance sur ordre du Gouverneur de l’île de cette époque. Pour marquer cet anniversaire, la MBC a mis en circulation une enveloppe commémorative.