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24 mars 2020 00:30
Ils se sentent perdus et ne savent plus à quel saint se vouer. Des Mauriciens – des étudiants et des travailleurs à l’étranger – se retrouvent actuellement à vivre un véritable cauchemar. À Bali, en Tunisie, à Dubaï ou aux États-Unis, ils se retrouvent bloqués depuis l’interdiction d’accès qui est en vigueur sur le territoire mauricien, alors qu’ils n’ont qu’un souhait : rentrer au pays. Entre incertitudes et interrogations, ils sont perdus dans leur tête, surtout avec le spectre du coronavirus qui plane partout.
«Les choses ont été assez mouvementées ces derniers jours. Nous avons reçu un mail de notre université exhortant tous les étudiants étrangers à quitter le campus. Mes amis et moi avons dû chercher un appartement d’urgence. L’île Maurice a fermé ses frontières et je ne peux plus rentrer chez moi. C’est une phase très difficile et effrayante pour nous, étudiants internationaux, qui n’avons nulle part où aller aux États-Unis», nous confie Anushka Dunessur. À l’heure de notre interview, elle se trouvait toujours à Philadelphie, aux États-Unis, où elle est étudiante. Elle attendait une décision des autorités mauriciennes et ne savait toujours pas si elle pourrait regagner bientôt l’île.
Coincées à Dubaï, Ingrid Noyaux et ses amies Anne-Sophie et Alexandra vivent la même situation. À l’heure où nous mettions sous presse, elles n’étaient toujours pas fixées sur leur sort. «C‘est un cauchemar ! Nous étions censées rentrer chez nous auprès de notre famille et de nos amis, et voilà qu’on se retrouve avec cette nouvelle choquante. On fait de notre mieux pour gérer cela avec le soutien de notre organisation ainsi que celle de notre école mais c’est aberrant de voir que nous sommes délaissées par notre propre pays. C’est aussi compliqué et frustrant pour nous que pour nos parents inquiets qui n’ont aucune idée de la suite des choses. On demande simplement à pouvoir rentrer à Maurice pour rassurer nos proches et se sentir à nouveau en sécurité», nous a-t-elle déclaré. Elle qui souhaite de tout cœur qu’une solution soit trouvée pour les personnes qui veulent, comme elle, tout simplement retourner au pays.
Dans le sillage de cette actualité, des demandes d’injonction ont été déposées en Cour suprême par deux personnes : Rajen Narsinghen et Lai Lai Phan Afoke, qui contestent la décision de Pravind Jugnauth de fermer les frontières du pays. Dans une conférence de presse le vendredi 20 mars, Nando Bodha, le ministre des Affaires étrangères, a expliqué les démarches entreprises par son ministère pour faciliter le rapatriement des Mauriciens bloqués ailleurs. Selon Nando Bodha, qui s’est montré rassurant, ses officiers sont mobilisés afin de trouver des solutions pour tout le monde.
Dans une conférence de presse le samedi 21 mars, Kailash Jagatpal, le ministre de la Santé, a précisé que tous les Mauriciens qui seront rapatriés seront automatiquement placés en quarantaine.
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