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14 janvier 2024 06:46
Ces derniers jours, il a été au cœur de toutes les attentions. Analysé, étudié, suivi de très près, Belal, deuxième système dépressionnaire de la saison 2023-24, s'est donc retrouvé ces dernières heures, de par sa proximité avec le pays au moment de sa formation, au centre des conversations et des préoccupations. Intensité, taille, trajectoire et éventuels risques pour l'île, l'évolution du phénomène météorologique tient en haleine les Mauriciens. À ce samedi 13 janvier, il continuait de s'approcher de notre région.
À l'heure où nous mettions sous presse, le pays vivait donc au rythme de Belal et était en classe 1. Le premier bulletin cyclonique a, ainsi, été émis à 10 heures ce samedi 13 janvier. Selon ce bulletin, Belal «s'approchait de notre région et représentait une menace potentielle pour Maurice». La station de Vacoas prévoyait ainsi «un temps nuageux avec des averses, modérées par moments, accompagnées d'orages» et annonçait une détérioration du temps pour ce dimanche 14 janvier. Les Mauriciens étaient, en ces circonstances, appelés à prendre leurs précautions.
Les passionnés de météorologie sont nombreux à suivre ce système dépressionnaire avec attention. Vishal Kawal, qui gère la page Facebook Mauritius Cyclone Updates, en fait partie. «Belal est un cyclone de milieu de saison. La période de janvier à mars est la plus propice au développement de cyclones puissants et de trajectoires vers les Mascareignes. De plus, la région où se trouve Belal (à l'heure où nous mettions sous presse) a tout simplement des conditions optimales pour une intensification rapide du système – intensification explosive – qui va l'amener au stade de cyclone tropical intense entre nos deux îles lundi. Un tel scénario est à prendre au sérieux. 30 ans après Hollanda, un risque de voir un cyclone tout aussi puissant passer entre Maurice et la Réunion existe. Il vaut mieux rester vigilant. À samedi, 19 heures, Météo France Réunion et le JTWC, agence américaine experte en suivi cyclonique, penchaient tous les deux pour un passage plus près de l'île de La Réunion. Mais attention, le risque de conditions cycloniques pour Maurice est toujours d'actualité pour la journée de lundi», nous expliquait Vishal Kawal, ce samedi.
En venant se greffer, cette semaine, aux effervescences de la reprise et de la rentrée scolaire, suivant les festivités de fin d'année, Belal vient rappeler les passages des cyclones durant les premiers mois de l'année. Même si le pays n'a pas été visité ces dernières années par de gros cyclones, les Mauriciens ont pris au sérieux les appels à la vigilance par rapport au déplacement de Belal dans l'océan Indien. Astrid, rencontrée dans un supermarché de l'île, fait partie des nombreux Mauriciens qui sont allés faire quelques courses, dès que la météo a commencé à parler d'un éventuel danger et au cas où la menace Belal devenait sérieuse (à ce moment-là, le pays était en classe 1). «On ne sait jamais, car quand on voit la violence des tempêtes à l'international et les dégâts qu'ils font sur leur passage, tout cela à cause du dérèglement climatique, je me dis qu'il faut bien se préparer pour faire face à toutes éventualités. J'ai pris des piles, des bougies et quelques produits de consommation», nous confie la mère au foyer.
Comme Belal, de nombreux cyclones ont choisi le mois de janvier pour s'aventurer dans notre région. Vishal Kawal, très actif sur les réseaux sociaux, surtout quand il y a un phénomène météorologique évoluant dans nos parages, se souvient surtout du passage du cyclone Connie qu'il a vécu. «C'était en janvier 2000. Ce cyclone était un sauveur pour le pays. Il avait apporté beaucoup d'eau après la pire sécheresse du 20e siècle à Maurice, en 1999. De plus, c'était la première année où les modèles numériques avaient été utilisés. C'était une nouveauté. Le cyclone s'était formé au même endroit que Belal et il avait eu une intensification rapide. Le pays était passé en classe 3, mais on aurait dû passer en classe 4, car il y avait des rafales de 130km/h», poursuit Vishal Kawal qui a bien étudié le passage de Connie.
À quel scénario s'attendre avec Belal ? Difficile de répondre avec certitude. Mais à samedi, il continuait de s'approcher de notre île et tout le pays vivait à son rythme...
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