• Tennis en fauteuil - Nooreshan Alleeare intègre le classement mondial : objectif atteint pour les tennismen mauriciens
  • Recettes : que 2025 soit fish-trement bonne !
  • Comment repérer la cystite du chat ?
  • Meurtre de la petite Catalea à Résidence Richelieu - Sa mère Anouchka, effondrée : «Ki mo zanfan inn fer pou li merit enn lamor koumsa ?»
  • Le titre de «Mauricien de l’année» décerné au Premier ministre par l’express - Navin Ramgoolam : ce «grand rassembleur»
  • Il prépare sa rentrée au collège après avoir brillamment réussi aux examens du PSAC - Adam Perrine : son triomphe sur les difficultés de la vie
  • Il perd sa mère et son frère aîné dans un accident à Rivière-du-Poste - Ally Neeroo : «Mo respekte desizion Bondie apre lamor mo mama ek mo frer»
  • Un garçon de 13 ans succombe à ses blessures après un accident sur un quad - Alain Cylandrie, le père de Bentley : «Sa maler-la pa ti pou arive si mo garson ti ekout mwa»
  • 2025 : l’espoir d'une année et d'une vie meilleures
  • Liverpool vs Manchester United : opération «kraz masala» à Anfield

Meurtre de la petite Catalea à Résidence Richelieu - Sa mère Anouchka, effondrée : «Ki mo zanfan inn fer pou li merit enn lamor koumsa ?»

Josian Sylvio Edouard a comparu devant le tribunal sous une accusation provisoire de meurtre.

Elle a trouvé la mort dans des circonstances douloureuses, pénibles et tragiques. La petite Catalea n’avait que 20 mois, mais la vie lui a été arrachée froidement, violemment. Ce 1er janvier, elle n’a pas survécu après qu’un homme sous l’influence d'une drogue synthétique l’a projetée violemment au sol, lui fracassant le crâne. Anouchka, sa mère, est anéantie. Elle témoigne. 

Aucun mot ne saurait décrire toute la souffrance qui l’habite. Aucune phrase ne pourrait, non plus, la soulager de toute sa peine. Ce mercredi 1er janvier, le monde d’Anouchka Nallathumbee s’est écroulé lorsqu’elle a perdu sa petite Catalea dans des circonstances pénibles et tragiques. Cette habitante de Résidence Richelieu s’était rendue au travail, dans sa localité, laissant la fillette de 20 mois sous la surveillance d’une femme l’ayant hébergée. En son absence, la petite a perdu la vie après qu’un individu sous l’influence d'une drogue synthétique l’a violemment projetée au sol, lui fracassant le crâne. Au-delà de la douleur, du déchirement, de la tristesse infinie et des larmes qui ne peuvent pas s’arrêter de couler, c’est le poids de la culpabilité que porte Anouchka Nallathumbee qui rend son deuil encore plus invivable. «Mo ti bizin pa al travay. Pou ki rezon sa dimoun-la inn fer sa mo zanfan. Ki linn fer li pou li merit sa ?» pleure cette jeune maman meurtrie.

 

Anouchka Nallathumbee a fait face à de nombreuses difficultés dans la vie. Lorsqu’elle s’est retrouvée à la rue, enceinte et abandonnée par le père de son enfant, elle a été recueillie par une habitante de Résidence Richelieu. Pour joindre les deux bouts et élever son enfant, elle a fini par trouver du travail comme femme de ménage dans sa localité. Il y a quelque temps, la propriétaire de la maison qu’elle occupe a hébergé un autre homme, Josian Sylvio Edouard, sous le même toit. Nul ne se serait imaginé que celui-ci, également toxicomane, s’en prendrait un jour à la petite fille. Ce mercredi 1er janvier, alors qu’elle devait aller travailler à quelques maisons de celle qu’elle occupe, Anouchka Nallathumbee a laissé la fillette sous la responsabilité d’une proche. «Ma fille dormait encore lorsque je suis partie.» Peu avant 10 heures, elle a été alertée par les hurlements des voisins. «Monn galoupe monn al gete, monn trouv plin dimoun divan mo laport. Kan monn rantre monn trouv mo tifi anba, ti ena enn ta disan partou, so latet ti kraze.» Ceux présents lui ont indiqué que l’individu ayant commis cet acte abominable était le dénommé Josian Sylvio Edouard, plus connu sous le nom de Touloutte. «Linn fim simik, pa kone ki linn gagne. Linn kraz partou, linn pil so lipie lor mo tifi, linn bat li», lâche-t-elle, ne contenant pas ses larmes et sa souffrance.

 

Désespoir

 

Anouchka Nallathumbee et sa petite Catalea ont été rapidement conduits à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo par les limiers du poste de police de Petite-Rivière. Hélas, les médecins n’ont rien pu faire pour sauver la fillette, qui avait déjà rendu l’âme. L’autopsie pratiquée par la Dr Shaila Jankee-Parsad, médecin légiste de la police, a révélé qu’elle avait succombé à des cranio cerebral injuries, confirmant la thèse de foul play. Les enquêteurs n’ont pas tardé à procéder à l’arrestation du meurtrier présumé, lui-même déjà connu des services de police pour des délits de drogue.

 

Soumis à un feu roulant de questions, il a indiqué ne pas se souvenir de ce qui s’était passé exactement au moment des faits, puisqu’il aurait consommé de la drogue synthétique plus tôt. Il a déclaré qu’il se souvenait seulement avoir joué avec l’enfant, mais dit ignorer ce qui a conduit à la suite des événements. Il a comparu devant le tribunal de Port-Louis sous une accusation provisoire de meurtre avant d’être reconduit en cellule, la police ayant objecté à sa remise en liberté.

 

La perte tragique de son enfant a engendré chez Anouchka Nallathumbee un sentiment de désespoir immense. Le regard vide, les yeux gonflés, elle ne cesse de répéter : «Mo anvi al kot mo zanfan ete laba, mo pa le rest lwin ar li.» Ce qui lui permet toutefois de rester debout est son envie de se battre pour que justice soit rendue à la fillette. «Mo bizin gagn enn lazistis pou mo zanfan. Se momem ki ti so mama, so papa, kinn get li depi linn ne. Linn mari soufer. So lavi ti inportan. Li merite gagn so lazistis. Se mwa ki ti bizin pe vey lor li, se pa li ki ti sipose pe vey lor mwa azordi. »

 

Elle pourra compter sur sa sœur Lovena pour l’épauler. Toute aussi affligée, celle-ci raconte : « Sa zanfan-la ti enn lazwa dan nou fami. Li ti kontan zwe, riye. Mem kan ti pe kriy avek li, li ti pe riye. Letan nounn trouv li le 31, li ti bien. Li ti an plenn form. Zame nou ti atann nou lane pou koumans koumsa.» Lovena, qui pris à sa charge la fille aînée de sa sœur, qui est âgée de 12 ans, relate : «C’est la propriétaire des lieux qui a pris ma sœur et Catalea à sa charge. Si nous savions que les choses auraient pris une telle tournure, nous n’aurions jamais laissé cela arriver.» La famille lance un appel à la police pour que celle qui avait la responsabilité de veiller sur la petite Catalea lorsque le drame s’est produit soit aussi questionnée.

 

La ministre de l’Égalité du genre et du Bien-être de la famille, Arianne Navarre-Marie, a rendu visite à la famille pour lui apporter son soutien. Réagissant à cette tragédie n’ayant laissé personne insensible, elle a déclaré : «C’est un crime crapuleux dont cet enfant a été victime. J’ai tenu à leur exprimer ma solidarité. Ce qui s’est produit démontre que notre société est malade. Encore une fois, un problème de stupéfiants a conduit à un tel drame. Nou bizin met latet ansam pou eradik problem ladrog pou ki bann zenfan pa vinn bann viktim de sa problem-la, pou ki enn zafer koumsa pa arive ankor.» Elle assure que la Child Development Unit (CDU) accompagnera la famille dans cette douloureuse épreuve.

 

Les funérailles de Catalea ont eu lieu ce jeudi 2 janvier. Elle a été enterrée symboliquement avec les jouets que sa mère lui a offerts à Noël.